On demande souvent: « Qui est Srila Prabhupâda? » Et il est toujours difficile de trouver une réponse juste, car Srila Prabhupâda échappe à toute désignation conventionnelle. Il fut tour à tour reconnu en tant qu’érudit,philosophe, ambassadeur culturel, auteur prolifique, précepteur spirituel et réformateur social. A dire vrai, il était tout à la fois et plus encore. De toute évidence, jamais personne n’a pu le confondre avec les « nouveaux gurus » ventant offrir à l’Occident une version attrayante mais ô combien corrigée et affaiblie de la spiritualité orientale en vue d’exploiter la naïveté spirituelle des gens, poutant « si bien documentée », et d’étancher leur soif de bien-être instantané. Nous aimerions à cet effet vous faire part d’un discours prononcé par l’éminent docteur A.L. Basham, directeur de la Faculté des Civilisations Orientales (Australie) et fondateur de l’Institut Sud-asiatique de Canberra:
« Si l’on me demandait quel est le principal événement qui a marqué l’histoire de l’hindouisme au cours des cents dernières années, je pense que je mentionnerais sans hésiter l’apparition d’une « nouvelle race de swamis stéréotypés » qui font fureur et fortune hors des frontières de l’Inde.
Lorsque je parle de swamis modernes stéréotypés je fais référence à toutes leurs doctrines clichés qui relèvent d’une sorte de mysticisme hindou réadapté à la vie moderne pour mieux séduire les masses: ils vous apprendront à léviter en quelques semaines, vous offriront la libération en quelques leçons faciles… L’hindouisme se présente ainsi sous un nouveau jour, dépouillé de ses institutions sociales, de ses régles de vie et de sa personnalisation des forces de la nature. Toutefois, et j’en reparlerai un peu plus loin, je ne range pas Swami Prabhupâda dans cette catégorie car il n’a rien d’un swami stéréotypé.
Il s’agit donc d’un fait remarquable: pour la première fois depuis plus d’un millier d’années, l’hindouisme a commencé d’exercer son influence à l’extérieur de l’Inde. Mais en réalité, il ne s’agit pas d’un phénomène nouveau: cette influence a peu à peu grandi selon une progression géométrique, et aujourd’hui, elle se manifeste d’une façcon plus évidente que dans le passé…Depuis que Vivekananda intoduisit en Occident la première « traduction » de la Bhagavad-gîtâ, le nombre des swamis stéréotypés venant de l’Inde n’a cessé de croître…Il y a trente ans, la vision indienne de la réincarnation exerçait défà une très grande influence dans le monde entier! De plus, il n’existe pas une seule ville en Occcident, sauf pour les pays communistes, où l’on ne puisse trouver un « club de yoga ». Ce phénomène passe souvent inaperçu, mais il n’en révèle pas moins que l’hindouisme redevient une religion dynamique à caractère missionnaire, et regroupe des hommes de toutes les parties du monde. Or, mes amis, les dévots de Krishna ici présents à ma droite, incarnent le point culminant de cette évolution. Comme je le disais, je ne tiens pas Swami Prabhupâda pour un swami stéréotypé car son enseignement n’a rien de stéréotypé ou d' »adapté ». Loin de chercher à séduire les Occidentaux en quête d’un hindouisme simplifié, dénaturé, et à la porté du client, Srila Prabhupâda, bien au contraire , reste fidèle à la tradition, et ses disciples n’ont rein d’originaux désoeuvrés qui adhèrent à n’importe laquelle secte; il s’agit plutôt de personnes qui ont adapté un mode de vie entièrement différent et avec tout un nouveau système de valeurs, une nouvelle façon de voir les choses, mais répondant fidèlemnent aux normes de la Chaitanya–bhakti. Voilà bien l’aspect le plus impressionnant du Mouvement Internationale pour la Conscience de Krishna.
Des dévots de Krishna au Manoir Bhaktivedanta près de Londres
Pour la première fois depuis l’époque de l’Empire romain, (c’est alors, en effet, que le christianisme, venu d’Asie Mineure, commença de se répandre en Occident) nous sommes confrontés avec une nouvelle religion orientale (nouvelle, du moins, pour l’Occident), qui s’est implantée dans toutes les grandes villes en moins d’une vingtaine d’années. De plus, elle a été adoptée par les Occidentaux d’origine judéo-chrétienne, et ceux-ci la pratiquent sous une forme qui n’a rien d’édulcorée – contrairement à ce que préconisent les swamis stéréotypés, qui dénaturent l’enseignement originel pour le rendre plus « accessible » et satisfaire ainsi leurs ambitions personnelles…
Les dévots de Krishna suivent en effet le rigoureux mode de vie traditionnel des vaïsnavas du Bengale (Gaudiya vaisnava). Quel que soit son futur, le Mouvement Hare Krishna constitue d’ores et déjà la preuve évidente que l’hindouisme dans sa forme pure, sans concession, exerce une influence considérable sur un grand nombre de jeunes. Je tiens ce phénomène pour un signe des temps, un évènement majeur dans l’histoire du monde occidental, ce que je ne dirais certes pas des autres mouvements fondés par les swamis stéréotypés. »
Srila Prabhupâda est donc un véritable sage, un vrai sâdhu, d’une extrême sensibilité intellectuelle et spirituelle; il manifestait un grand intérêt et une profonde compassion pour cette société si dépourvue de véritable spiritualité.
Souhaitant conférer aux hommes la lumière du savoir spirituel, Srila Prabhupâda publia, en plus de vingt-cinq langues, quelques quatre-vingts ouvrages de traduction et d’études diverses portant sur les plus grands classiques spirituels de l’Inde. De plus , en 1944, Srila Prabhupâda lança à lui seul la revue Back to Godhead qui atteint un grand tirage aujourd’hui.
Tout au long de ses ouvrages, Srila Prabhupâda nous transmet ce même message couché par écrit il y a des milliers d’années par le grand sage Vyâsadeva, soit le message des Ecritures védiques de l’Inde antique. Il nous sera d’ailleurs donné de constater en lisant les écrits de Srila Prabhupâda qu’il cite avec aisance la Bhagavad-gîtâ, le Srîmad Bhâgavatam et tant d’autres Textes védiques classiques. Il présente dans un langage moderne et accessible ce même savoir éternel que d’autres maîtres et âmes réalisées ont transmis oralement depuis des millénaires – un savoir qui révèle les secrets de notre moi réel, et ceux de la nature et de l’univers, ceux de l’Ame Suprême, sise à l’intérieur et à l’extérieur de chacun. Srila Prabhupâda s’exprime avec une saisissante clarté; par son éloquence, rendue naturelle et convaincante, par sa simplicité, il sait démontrer combien cette science de la réalisation spirituelle répond de la plus juste manière aux besoins d’une société moderne comme à ceux de chaque individu.
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