Ne minimisons pas
Srila Prabhupada!
INTRODUCTION à
Une conversation , un diagnostique lucide, percutant et sans concession de Srila Prabhupâda à propos de l’attachement maladif de la société moderne pour la vie sexuelle illicite.
La conversation » La civilisation du vagin » a eu lieu à Mayapur (Inde) en février 1977, entre Srila Prabhupâda, fondateur-acharya, maître spirituel du Mouvement International pour la Conscience de Krishna, et quelques uns de ses disciples. Trop souvent, parmi les gens en général, prévaut une conception quelque peu stéréotypée et erronée du guru et de son rôle dans la société humaine. Certainement, la conversation qui suit ne correspondra pas avec l’idée que certaines personnes se font du guru. Particulièrement celle qui est trop souvent répandue parmi « les cercles branchés », du guru indien à l’attitude « baba cool », affichant à toute heure de la journée un sourire de béatitude figé et « transcendant », doté d’une belle et longue barbe blanche, planant dans des sphères inaccessibles et impersonnelles et prodiguant de douces paroles plaisantes et rassurantes. Ce genre de guru d’ailleurs, soucieux de plaire à ses adorateurs -et parfois même à jouir de ses adoratrices en secret- ne critiquera jamais la vie sexuelle illicite car il ne cherche pas réellement à s’affranchir du monde matériel et à servir Krishna. Il est plutôt préoccupé de sa popularité et de son compte en banque.
Non, Srila Prabhupâda n’est pas ce genre de guru bon marché. Il dérange, même souvent, bouscule, apostrophe, accuse et critique. Il critique essentiellement la société matérialiste actuelle avec ses lacunes, ses erreurs, son ignorance. Et il aborde parfois des thèmes qui peuvent surprendre de part leurs caractères essentiellement matériels et dégradés ( tout du moins d’un point de vue spirituel et conscient de Krishna) tel celui-ci » La civilisation du vagin « . Un sujet trés directe, percutant et qui frappe par son caractère très lucide en ce qui concerne la situation de la société actuelle matérialiste. Il dénonce l’attachement excessif dont fait preuve la société moderne par rapport à la vie sexuelle illicite.
Mais qu’on ne se méprenne pas sur la nature d’une telle critique. Srila Prabhupada, dans la lignée des grands maîtres spirituels vaisnavas, même s’il critique et invective la société moderne matérialiste, ne le fait pas comme un être ordinaire pourrait le faire. Il n’est pas animé par une colère et frustration personnelle de ne pouvoir jouir de l’existence matérielle à son gré ou même concerné par le bien des autres, mais d’un point de vue uniquement matériel.
Car tous ceux qui l’ont cotoyé de près peuvent témoigner sans l’ombre d’un doute que Srila Prabhupada était d’une pureté, d’une intégrité sans tache, incomparable, et cela toute sa vie durant. Son seul désir n’était pas comme le commun des mortels, de jouir et de profiter de l’existence matérielle car son coeur, libre de toute contamination matérielle, débordait du désir intense et purement spirituel de satisfaire Dieu ou Krishna. Et, il répétait souvent, que ce qui satisfait le plus Krishna , est de prêcher la conscience de Krishna à toutes les âmes conditionnées.
Donc, pourquoi alors, un sadhu, un grand guru et maître spirituel devrait-il se mettre en colère et critiquer la société actuelle? La réponse est que si Srila Prabhupada critique la société et l’invective, il le fait uniquement sur la base d’une grande compassion face à l’état de déchéance dans laquelle elle se trouve. Il est animé par un profond désir de l’aider et de la sauver de son destin tragique ,tel un père -c’est une expérience personnel d’ailleurs – qui voyant son trés jeune fils traversant en courant une rue principale à grande circulation se met à crier pour l’arrêter net dans sa course.
Une des significations du mot guru est « tranchant » et « incisif ». En effet, tel un chirurgien qui utilise son scalpel pour ôter une tumeur mortelle, le maître spirituel authentique, avec le moyen de la parole éclairée (en accord avec les Ecritures, les maîtres spirituels authentiques appartenant à la succession disciplique et de ses propres réalisations personnelles), incisive et tranchante, met en évidence la réelle cause de tous nos problêmes. Il tranche, avec l’arme de la connaissance, nos attachements matériels qui nous maintiennent prisonniers de l’univers matériel depuis des temps immémoriaux.
Pour continuer plus avant l’analogie du chirurgien traitant une tumeur; lorsque le chirurgien pratique une incision avec son scalpel ce n’est pas dans le but de blesser ou
de faire du mal à la personne, mais au contraire, d’agir dans le but de l’aider, de la soulager et de la sauver . De la même façon, lorsque Srila Prabhupada se fait percutant et nous invective, le but est le même que le chirurgien: nous aider. Prabhupâda répétait souvent que la qualification d’un véritable guru est qu’il ne vient pas pour prendre – il faisait allusion en cela à la myriade de « gurus nouvel-âge » venus en occident pour exploiter la crédulité des gens – mais pour donner.
Mais la comparaison avec le chirurgien s’arrête là. Bien que le métier de chirurgien soit un métier trés noble, lorsque le pur dévot, maitre spirituel, agit, son action est bien plus grande et exaltée car il ne cherche pas simplement à sauver le corps mais, bel et bien, la personne à l’intérieur où l’âme. Et c’est là toute la portée infinie des paroles de Prabhupada. Il est le plus grand bienfaiteur de l’humanité – il finissait d’ailleurs toutes ses lettres par ces mots » votre bienfaiteur éternel » car à travers le procédé de la conscience de Krishna ce n’est pas une solution partielle qu’il propose mais totale et définitive: l’affranchissement du cycle des morts et renaissances. L’implication dans le cycle des morts et renaissances est la cause véritable de tous nos problèmes et notre rétablissement dans le service d’amour et de dévotion offert au Seigneur Suprême en est le remède.
La nature du propos dont Srila Prabhupada s’entretient avec ses disciples; « La civilisation du vagin « , peut également interpeller une personne néophyte. Pourquoi si Srila Prabhupâda est si pure et libre du désir sexuel choisi-t-il d’en parler d’une façon aussi crue et directe? C’est que Srila Prabhupada est essentiellement un prédicateur dans l’âme. Il prêchait pratiquement 24 h sur 24 et ainsi, ne cherchait pas uniquement à parler des divertissements intimes de Krishna avec les gopis. Il suivait d’ailleurs en cela sur les traces de Chaitanya Mahaprabhu qui ne s’entretenait des lilas de Krishna et des gopis qu’avec un cercle trés restreint de dévots trés avancés mais jamais en publique ou avec des dévots ordinaires. Et donc, faisons bien attention de ne pas commettre la grâve offense, « guru apâradha », de le minimiser du fait que par rapport à d’autres gurus soit-disants « plus avancés », Srila Prabhupada ne présenterait que l’aspect préliminaire de la conscience de Krishna et que souhaitant aller plus loin, il nous faudra contacter un guru « plus avancé » dans la connaissance des lilas de Krishna avec Radharani et les gopis. Toutes ces conceptions erronées sont l’expression d’une grave méprise et d’une profonde ignorance et doivent être immédiatement rectifiées si l’on ne veut pas endommager de façon grave la plante de la dévotion dans son coeur à cause d’une offense commise envers les pieds-pareil-au-lotus d’un paramahamsa de la plus haute qualité (voir Rasa-Lila; pas encore).
Mais il faut comprendre aussi, – et là un autre stéréotype tombe- que bien que Srila Prabhupada soit pleinement versé dans la connaissance spirituelle et qu’il soit resté trés pur lui-même toute sa vie, il n’est pas pour autant naïf et ignorant par rapport à la nature matérielle. Et cela, même en ce qui concerne des aspects qui, à priori, ne devraient concerner qu’une âme déchue et conditionnée, tels ceux qu’aborde la conversation » La civilisation du vagin » . C’est qu’étant un prédicateur dans l’âme, Srila Prabhupada est concerné par tous les sujets qui, bien qu’étant d’ordre trés matériels, n’en sont pas moins responsables de l’ignorance et de la souffrance qui afflige la pauvre population du Kali-yuga. Tout comme, pour reprendre l’analogie précédente, le chirurgien analyse la tumeur, diagnostique précisément le mal, dans le but de mieux l’éradiquer. Ainsi, Srila Prabhupada analyse et décrit les causes et la nature de notre conditionnement matériel dans le but de mieux le vaincre, de nous aider à nous libérer de l’emprise de mâyâ -l’énergie d’illusion. Et la conversation avec quelques uns de ces disciples en 1977 à Mayapur en est l’exemple.
Quant à la situation personnelle de Prabhupada par rapport à la question de la vie sexuelle et de sa pleine maîtrise des sens dans ce domaine, les deux anecdotes suivantes nous aiderons à l’apprécier.
Une fois, Srila Prabhupâda a demandé à quelques uns de ses disciples présents « Savez-vous pourquoi j’ai eu tant de succés dans la propagation du mouvement pour la Conscience de Krishna et pourquoi on me manifeste tant d’affection? « Et après quelques réponses insatisfaisantes, Srila Prabhupada a donné la réponse qu’il attendait: « C’est que je suis libre du désir sexuel! » Une autre fois, alors que d’autres disciples étaient présents, il leur a demandé: « Savez-vous la différence entre vous et moi? « Bien sûr, confrontés à une telle question, les dévots eurent du mal à trouver une réponse précise car ils voyaient tellement de différences entre ses qualités personnels et les leurs qu’ils ne surent pas quoi répondre précisément. » C’est que si vous vous trouviez en ce moment en présence d’une belle femme dénudée et provoquante, vous seriez tous profondément affectés au vue de cette scène, alors que moi je ne le serai pas! »
Jaya Om Visnu Pada Paramahamsa Parivrakacarya Sri Srimad Abhaya Caranaravinda Bhaktivedanta Gosvami Srila Prabhupada KI JAYA!!!
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