L »ISKCON ( le Mouvement Internationale pour la Conscience de Krishna ) célébrera ses 40 ans d’existence le 19 juillet prochain. On ne pouvait certainement pas laisser passer cet évènement
et manquer l’occasion de se réjouir de l’existence d’un tel mouvement au coeur de la société matérialiste moderne et de le glorifier. Mais c’est aussi l’occasion importante de se poser et de faire un bilan du mouvement par rapport à ces 40 années écoulées depuis sa création en 1966 à New York par Srila Prabhupada.
ISKCON-France et le « règne » de Bhagavan (suite):
Parvenu à ce point, je dois considérer devoir écourter ma présentation sur Bhagavan, car exposer les travers et défauts de la période bhagavanienne n’est pas la raison d’être de « Retour à Krishna ». Il y a d’autres points plus importants à couvrir pour cet anniversaire, concernant les quarante années d’existence de l’ISKCON, et principalement, la période de vingt neuf années après la disparition de Prabhupada, et cela, ne concernant pas uniquement la France, mais aussi le monde entier.
J’aimerais juste mentionner un point parmi d’autres, pour ceux qui pourraient penser que j’exagère et que je suis peut être atteint de paranoïa vis-à-vis de lui. Le fait, par exemple que des dizaines de dévots dans les années 80 avaient fuit la France et Bhagavan pour aller se réfugier en Angletterre ( Ca ne vous rappelle rien?) au Québec et ailleurs. Pour en nommer quelques uns: Jiva daya, Amala Purana et sa femme, Gaura Gadadhara, Sacisuta, Parividha, Sahasra Murdana, Jagadadisha, etc.. Beaucoup parmi nous avaient pris refuge du manoir Bhaktivedanta en Angletterre et avions comme service… la cuisine. (Assez logique pour des francais, non?)
Ce qui a causé beaucoup de torts au mouvement en France, est l’acquisition par Bhagavan, du château d’Ermenonville au début des années 80. Mais, en fait, que le roi Bhagavan enhardi par ses nombreuses années de succès dans la collection d’argent, la propagation et le recrutement, décida d’acquérir cette résidence prestigieuse et très onéreuse, n’avait rien d’étonnant en soi dans ce qu’elle constituait un grand aboutissement dans cette parodie de « maître spirituel » accompli, qu’interprétait Gurudeva Srila Bhagavan. Mais, deux chateaux, cela a commencé à faire un peu trop pour l’opinion public, et surtout le fisc (pour une associtation censée être régie par la loi de 1901 sans but lucratif ), car après tout, Bhagavan (« patita pavan, le sauveur des âmes déchues », ainsi que le glorifiaient ses partisans d’alors) s’était laissé emporté trop loin dans ses élans prosélytiques, et cette erreur grossière, fruit de l’avidité, de la vanité et de la présomption qui l’habitait, devait lui être fatale. Concernant l’avidité, d’ailleurs, il avait fait fermer tous les centres à travers la France pour concentrer exclusivement tout apport monétaire au paiement du château.
Il y en a pour se plaindre que le fisc français s’est montré trop injuste lorsqu’il a réclamé des sommes faramineuses au mouvement en 86, arguant que le mouvement était un mouvement religieux, et qu’ainsi, il devait être exempté de taxes. Certainement, les sommes étaient disproportionnées, mais elles ont servi au moins à stopper la corruption et l’hypocrisie qui s’était répandu chez Bhagavan et ses lieutenants. Ainsi, quand a-t-on vu un mouvement se présentant comme authentiquement conscient de Krishna, concentrer essentiellement ses efforts à accumuler de l’argent, pour ensuite consacrer celui-ci principalement à l’acquisition de biens fonciers prestigieux et extravagants comme le château d’Ermenonville et mener un train de vie luxueux (ou tout du moins ses dirigeants )? Bien sûr, comme nous vivons dans l’Age de Kali et que prédominent l’hypocrisie et la fausseté, certains pousseront le comble jusqu’à dire que « c’était pour Krishna ». Mais ceux qu’habitent vraiment la sincérité et l’honnêteté seront vraiment faire la part des choses. Chanakya Pandita, le grand sage et érudit que Prabhupada citait très souvent, dans un de ses aphorismes célèbres dit (15.6) que « l’on peut profiter de l’argent que l’on a gagné de façon illégale pendant dix ans mais que la onzième on perd tout. »
Dans l’introduction, j’ai dit que ce quarantième anniversaire de l’ISKCON était une occasion de se réjouir qu’un tel mouvement puisse exister et qu’on se devait de glorifier ISKCON. Ainsi, suite à l’exposé que j’en ai fait jusqu’alors on pourrait me reprocher de ne pas tenir mes promesses en ce qui concerne la glorification de l’ISKCON et, au contraire, de chercher plutôt à lui nuire et à le critiquer injustement. Mais, comme on le verra plus clairement par la suite dans cette présentation -et comme l’énonce clairement le titre; « Bon anniversaire, l’ISKCON! », telle n’est pas mon intention. Je recherche et j’espère y parvenir,au moins un peu, à démontrer que l’on ne peut continuer l’ISKCON, un mouvement spirituel authentique, tel que Prabhupada l’a défini dans les 7 objectifs fondateurs, que sur des bases réellement conscientes de Krishna, c’est à dire dénuées de motivations matérielles telles que l’enrichissement personnel, le désir pour le prestige et la renommée qui ont beaucoup causés de torts à la France, en particulier, à cause de la politique dévoyée de Bhagavan et de ceux qui l’ont servi assidûment. Ainsi, je reste convaincu qu’il ne faut montrer aucune complaisance face aux déviations et corruptions éventuelles et ne pas avoir peur de les dénoncer quand elles surgissent. Et tout cela, dans le but de préserver une réelle pureté, condition essentielle pour que le mouvement remplisse sa véritable vocation tel que Prabhupada la énoncer dans la liste des 7 objectifs de l’ISKCON au n°6 : « enseigner un mode de vie plus simple et naturel ». Cela vaut pour tous mais encore plus particulièrement pour les sannyasis, les brahmanas et les maîtres spirituels du mouvement. Sinon comme disait Srila Prabhupada au lieu de révolutionner le monde, et ce mouvement en à réellement la capacité si transmis sans altération, nous deviendrons la risée de tous.
ISKCON ; LA PERIODE DES ZONAL-ACARYAS et COMMENT LA THEORIE DU RITVIK EST APPARUE:
Aprés le départ de Prabhupada en 1977, les choses ont semblé se dérouler correctement jusqu’à ce que rapidement le principe erroné du zonal-acarya face son introduction dans le mouvement et le perturbe énormément. Mais d’abord qu’est-ce que le principe du zonal-acarya? Pour le comprendre il faut savoir ce qui s’est passé peu de temps avant que Prabhupada quitte ce monde.
Peu de temps avant de quitter ce monde, comme Srila Prabhupada était trés malade à Vrndavana et prévoyant son éventuel départ, il fit part à Tamala Krishna Goswami de sa volonté de poursuivre les initiations des nouveaux disciples à travers 11 représentants qui initieraient en son nom du fait que sa santé ne lui permettait plus de le faire lui-même. Ce qu’il appela initiation « ritvik » c’est-à-dire que ceux qui initiaient en tant que simple prêtre officiant, n’initiaient pas les disciples » pour eux » mais bien au nom de Srila Prabhupada.
Nous reviendrons sur ce terme de ritvik et le grand remous qu’il a entraîné au sein de certains membres de l’ISKCON jusqu’au schisme, par la suite, mais d’abord, parlons de ce principe du zonal-acarya qui a fortement marqué et nuit à l’ISKCON aprés la disparition de Srila Prabhupada, qu’est-il exactement? Donc, en novembre 1977 Prabhupada s’en va rejoindre les lilas éternels du Seigneur à Vrindavan. Tout va pour le mieux pour lui mais pour ses disciples les choses se compliquent. Les 11 dévots-leaders de la liste sont désignés qui sont aussi des personnes qui tiennent des positions de dirigeants dans l’ISKCON tel que GBC, membres du comité directeurs de l’ISKCON et sont également en tant que dévots-prédicateurs, tous à la tête et responsable d’une zone du monde dont ils sont responsables.
Ces 11 mentionnés sur la liste sont:
- Tamala Krsna Goswami
- Kirtanananda Swami
- Rameswara Swami
- Hamsaduta Swami
- Jayatirtha dasa
- Harikesa Swami
- Bhagavan dasa
- Satsvarupa dasa Goswami
- Jayapataka Swami
- Hridayananda Goswami
- Bhavananda Goswami
Forts de se retrouver sur la liste et de leur rencontre avec Sridhara Swami et la Gaudiya matha (sur ce dernier point, voir le prochain article pour l’explication), ces 11 dévots après la dispariton de Srila Prabhupada vont être proclamés, les « représentants et maîtres spirituels uniques du mouvement », « les « élus à la succession de Prabhupada », soutenus trés vite par de nombreux partisans enthousiastes, voir fanatiques.
Ainsi, verra-t-on apparaître des titres de « divine grâce » et des ‘pada » ou « gurudeva » s’ajouter aux noms précédents. Ainsi, Bhagavan devient, Sa Divine Grâce Bhagavan Goswami Srila Gurudeva; Harikesha devient SDG Harikesha Swami Visnupada, etc..
Catégories :Le Mouvement Hare Krsna (ISKCON)