Sanatana dharma et conscience de Krishna

Sanatana dharma et
Conscience de Krishna

J’ai reçu de Ash prabhu que je salue trés cordialement, et que je remercie pour son amitié, un email il y a quelques jours avec plusieurs questions dont celles-ci:

Quelle est la position du sanatana dharma à propos du suicide ?

Avant de répondre aux deux questions qui concernent la position du sanatana-dharma par rapport au suicide  je voudrais, si vous le voulez bien, cher Ash préciser ce qu’on entend par « sanatana-dharma ».

Qu’est-ce que le Sanatana dharma?

Ainsi, il est important de préciser l’origine étymologique du terme « sanatana dharma » qui est trop souvent perçu comme une autre désignation de la religion hindoue. Il est vrai que le terme de sanatana dharma est plus approprié que le mot hindou mais encore faut-il qu’il ne soit pas uniquement employé comme un simple substitut au mot hindou. Non, le sanatana dharma est bien plus que cela. Srila Prabhupada dans l’introduction de la « Bhagavad-gita telle qu’elle est » nous aide à en saisir son sens profond et véritable et son caractère parfaitement universel, non-sectaire et transcendantal:

« Nous pouvons conclure que le sanatana-dharma ne désigne pas une simple pratique religieuse correspondant à certaines « croyances », mais la fonction éternelle de chaque âme éternelle, en relation avec le Seigneur éternel. Ramanujacarya, sage et érudit, donne du mot sanatana la définition suivante: « ce qui ne commence pas et n’a pas de fin ». C’est également en ces termes, dans cet esprit, que nous parlerons du sanatana-dharma, auquel le mot francais de « religion » correspond mal, car il comporte l’idée d’une profession de foi, en quelque sorte arbitraire, dont on peut changer. Ainsi, on peut suiver temporairement une confession donnée, puis l’abandonner pour en essayer une autre. Or, le sanatana-dharma, par définition, est la fonction immuable de l’être. On ne peut priver l’âme de sa fonction éternelle, pas plus que l’eau de sa liquidité ou le feu de sa chaleur. Le sanatana-dharma ne connaît non plus aucune frontière. Ce dharma éternel – qui n’a ni commencement ni fin – ne peut donc faire l’objet d’aucun sectarisme, comme l’en accusent certains, qui projettent sur lui leur propre attitude sectaire. De plus, l’éclairage de la science moderne elle-même permet de vérifier que le sanatana-dharma représente la fonction essentielle de tous les hommes, plus, de tous les êtres de l’Univers.

Il est possible de retrouver l’origine historique de toutes les religions, mais pas celle du sanatana-dharma, car il coexiste éternellement à l’être. Les Ecritures révélées (sastras), affirment que l’être en lui-même, dans sa nature originelle, n’est sujet ni à la naissance ni à la mort: l’âme ne naît ni ne meurt, dit la Bhagavad-gita: éternelle et impérisable, elle survit à la destruction du corps matériel éphémère. Les racines sanskrites du mot sanatana-dharma peuvent nous aider à comprendre le concept de « vraie religion ». 

Qu’est-ce que le dharma, tout d’abord? Le dharma se constitue des qualités qui accompagnent nécessairement un objet donné. La chaleur et la lumière, par exemple, accompagnent toujours le feu: sans elles, plus de feu. De même, nous devons découvrir la qualité essentielle de l’être, qualité qui toujours l’accompagne, et constitue le fond de son être, sa « religion » éternelle: le sanatana-dharma.

Lorsque Sanatana Gosvami s’enquit auprès de Sri Chaitanya Mahaprabhu du svarupa, de la condition naturelle, originelle et éternelle de l’être, Celui-ci répondit que cette condition éternelle était de servir Dieu, la Personne Suprême. On comprend sans peine, en se penchant sur ces paroles, que l’être, de par sa nature, se met constamment au service d’un autre être. C’est ainsi qu’il jouit de la vie. L’animal sert l’homme, comme un serviteur son maître. « A » se fait serviteur de « B », « B » de « C », « C » de « D », et ainsi de suite; l’ami sert l’ami, la mère son fils, l’épouse son mari et le mari sa femme…

Ainsi, tous, sans exception, s’engagent dans cette activité de servir. Lorsqu’un politicien présente son programme, c’est pour convaincre le public qu’il peut le servir mieux que tout autre; et pour bénéficier de ses « précieux services », les électeurs lui accorderont leurs précieux votes. Le marchant sert ses clients, l’artisan sert le capitaliste; le capitaliste sert sa famille, laquelle à son tour, vient à servir l’Etat. Car il y a en tout être une tendance naturelle et éternelle à servir, d’une façon ou d’une autre. Nul n’y échappe. Aussi peut-on conclure sans erreur que « servir » accompagne toujours les êtres, qu’ils constitue leur sanatana-dharma, leur « religion » éternelle.

Pourtant, selon le lieu, l’époque et les circonstances, les hommes professeront une foi différente (christianisme, hindouisme, islamisme, bouddhisme ou autre). Mais il s’agit là de simples dénominations, qui n’ont rien à voir avec le sanatana-dharma, car l’hindou peut se convertir à l’islam, et le musulman à l’hindouisme, et de même pour le chrétien, sans que ces changements puissent jamais affecter leur disposition à servir autrui. Le chrétien, l’hindou, le musulman, tous, toujours, sont les serviteurs de quelqu’un. Professer le sanatana-dharma, ce n’est donc pas suivre telle ou telle secte religieuse, mais, simplement et essentiellement, servir.

Et c’est le service qui nous unit au Seigneur. Le Seigneur a jouissance de tout, et nous sommes Ses serviteurs. Nous existons pour Son seul plaisir, et si nous participons ainsi à Sa félicité éternelle, nous y trouvons notre bonheur propre. Nous ne pouvons être heureux hors de Lui, comme il est impossible aux diverses parties du corps d’obtenir satisfaction si elles refusent de servir le centre vital, l’estomac. L’âme, donc, si elle ne sert le Seigneur avec un amour et une dévotion purs, ne peut se satisfaire. » 

Donc, on peut voir à travers ce large extrait de l’Introduction à la « Bhagavad-gita telle qu’elle est » de Srila Prabhupada que le sanatana-dharma, si on utilise ce terme dans son sens véritable représente « la religion originelle et éternelle du service de dévotion offert à  Dieu, la Personne Suprême ».

Cher Ash prabhu, vous conviendrez, j’en suis certain, qu’il n’y a pas d’authenticité du « sanatana dharma » sans la volonté de suivre sur les traces des acharyas ou maitres spirituels authentiques qui l’ont transmis jusqu’à nous au cours des âges. Ces puissants représentants de la succession disciplique ou parampara, tels Ramanujacarya, Madhvacarya, Nimbarka Swami, Visnu Swami, Sri Chaitanya Mahaprabhu, les Six Goswamis de Vrindavana avec à leur tête Sri Rupa et Sanatana Goswami, et Jiva Gosvami, le plus grand érudit de tous les temps. Puis plus récemment Srila Bhaktivinoda Thakura, Srila Bhaktisiddhanta Saraswati Thakura et enfin Sa Divine Grâce Srila A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada qui à travers son Mouvement International pour la Conscience de Krishna a immensément contribué à, non seulement faire connaître le « sanatana dharma », mais à inciter des milliers d’occidentaux (des mlecchas et yavanas selon la culture védique du sanatana dharma) européens, américains, sud-américains, des asiatiques, des africains, etc …à l’adopter pratiquement dans leurs vies. Il a démontré ainsi de façon concrète le caractère universel, non-sectaire et transcendantal du sanatana dharma. Il a ainsi contribué grandement (et continue encore) à redonner aux yeux du monde entier « ses lettres de noblesse » au « sanatana dharma » quand les plus grandes personnalités politiques, sociales et même religieuses de l’Inde, elles, ont trop recherché (et continuent encore) à vouloir imiter l’occident et, ainsi, à reléguer au second plan -si ce n’est pas carrément parfois même lui tourner le dos – le trésor de leur propre culture spirituelle du  »sanatana dharma ».

Donc, au vu et au su de l’extrait précédent de l’introduction de la Bhagavad-gita telle qu’elle est par Srila Prabhupada, le fondateur-acharya du Mouvement International pour la Conscience de Krishna, je préfèrerais si vous le voulez bien, employer le terme sans équivoque de « conscience de Krishna » à la place du terme trop souvent galvaudé de « sanatana dharma ».

SUITE…la question du suicide



Catégories :La conscience de Krishna et les religions

2 réponses

  1. Hare Krsna,J’ai trouvé votre commentaire excellent et je trouve qu’il est très bien commenté, néanmoins que se passe t il dans le cas de personnes suicidées ? on a également vu des dévots accomplir de tels actes dans le mouvement.  Lors du temps de Caitanya, un de ses disciples s’est suicidé et Caitanya n’a pas fait de commentaire. J’ai également entendue dans une conférence de Jayapataka swami, lorsque Prabhupada avait demandé des nouvelles d’un certain dévot et qu’on lui avait annoncé que celui ci s’était suicidé, Prabhupada s’est mis à pleurer et était très triste car il disait que le seigneur lui avait envoyé une âme et qu’il n’avait pas réussi à la sauver,  Il implorait  Krsna afin qu’il puisse renaître dans la famille de dévot.  Quelles que soient les écritures, jamais de toute façon un tel acte est autorisé, il se trouve quand même des personnes qui le font et je me posais la question de savoir ou dans les écrits on parle de ce qui arrive à ces personnes.  Merci pour vos écrits.                        Daniella

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