Ce texte relate un véritable drame pour la planète; la mort de milliard d’abeilles à travers l’occident. Il contient plusieurs leçons essentielles pour l’espèce humaine. Parmi elles, peut être la plus importante, est que les hommes ne peuvent continuer à se comporter comme s’ils étaient les maîtres et propriétaires du monde. Ainsi, si l’homme ne change pas son comportement ignorant et arrogant vis-à-vis de la nature la perspective terrible de vivre dans un monde sans abeilles pourrait bien devenir une réalité dans un futur proche.
Le fait que l’homme dépende étroitement de la nature pour son bien-être et sa survie est présenté on ne peut plus clairement dans cet article:
« Ils (les scientifiques) ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. Trois quart des cultures qui nourrissent l’humanité en dépendent,.. »
Mise à part la menace qui pèse sur les abeilles (et de nombreuses autres espèces animales et végétales), on redoute d’autres bouleversements pour la Terre et ses habitants. On peut en citer quelques-uns: le réchauffement de la planète, la déforestation, la sécheresse, l’avancé des déserts, les perturbations climatiques, l’augmentation d’ouragans dévasteurs, la fonte des glaces polaires, la montée du niveau de l’océan, son avancé sur les terres,…De plus en plus, alors qu’il voit défiler des images du monde entier au journal télévisé, l’homme actuel prend conscience des limites et de la fragilité de la planète Terre sur laquelle il vit . Il fait un constat sans appel: il doit prendre soin de la terre si il tient à assurer une vie confortable pour lui mais aussi pour ses enfants et petits-enfants.
Si la science moderne au début du XX ème siècle semblait porter en elle les germes de la prospérité et du bonheur, qu’en est-il aujourd’hui, un siècle plus tard? Certainement, beaucoup d’entre nous ont déchanté et revu leur confiance en la science et sa capacité à apporter le bonheur, à la baisse.
De plus en plus les hommes prennent conscience que s’ils veulent assurer une bonne qualité de vie aux futures générations (ou même tout simplement leur survie) ils doivent opérer un profond changement dans leurs habitudes de vie par rapport à ce début de siècle, et surtout par rapport aux années euphoriques des trente glorieuses. Aujourd’hui aucune personne sensée ne veut concevoir la Terre de la même façon dont on la concevait alors; comme une vache à lait au service du dieu du « développement économique à tout va », c’est-à-dire dont on pourrait exploiter les ressources naturelles à l’infini.
Aujourd’hui si beaucoup semblent enfin réaliser, au sein même des gouvernements actuels (Mr Sarkozy, le nouveau président francais, par exemple, a fait de l’environnement une cause prioritaire avec la tenue prochaine du grenelle de l’environnement) la nécessité de changer les comportements vis-à-vis de la Terre, trés peu ont réalisé encore, que ce changement ne se ferait qu’accompagné d’un profond changement de conscience individuelle, et non pas seulement par l’intermédiaire de congrès et de réunions. Ainsi, à l’aube de ce XXI ème siècle la célèbre citation d’ André Malraux sonne plus que jamais comme prophétique: » Le XXI ème siècle sera spirituel ou ne sera pas. »
Ce grenelle de l’environnement constitue certainement en soi une initiative louable, mais on peut dire d’ores et déjà, insuffisante, et l’on peut affirmer sans détours que la réforme écologique dont a terriblement besoin le planète ne se fera pas sans être accompagné d’une réforme sérieuse des consciences et des coeurs. Et celle-ci ne pourra réellement avoir lieu sans une réforme spirituelle authentique.
Le Mouvement Internationale pour la Conscience de Krishna a été créé dans cette perspective. Selon une définition concise que Prabhupada, notre fondateur en a donné, l’Iskcon est « un mouvement dont le but est de réorienter spirituellement l’humanité ».
Touchant le problème de l’environnement, cet extrait du Srimad Bhagavatam, par exemple, nous donne une indication précieuse sur la teneur et la porté de la réorientation spirituelle dont Srila Prabhupada parle. Elle est profonde:
« Nous sommes tous, en tant qu’êtres créés, fils de la nature matérielle. Dans la Bhagavad-gita, le Seigneur affirme être Lui-même le père qui donne la semence, (BG 14.4 ) et décrit la nature matérielle comme la mère de tous les êtres, à quelque espèce qu’ils appartiennent. Et notre mère la Nature, par la grâce du tout-puissant père suprême, Sri Krsna, a suffisamment de nourriture pour tous, hommes et bêtes. L’homme est le frère aîné des autres êtres, car il possède une intelligence de plus grande acuité, qui lui permet de comprendre les lois naturelles et de saisir les desseins du père. Les civilisations humaines devraient entièrement dépendre des dons de la nature, et ne pas chercher à créer, par des moyens artificiels, une bien illusoire prospérité économique. Car de telles tentatives n’ont pour résultat final que de plonger le monde dans un chaos d’avidité irrationnelle, où règnent l’amour du pouvoir et la quête effrénée des richesses, en vue de délices artificiels et de basses jouissances sensuelles, les mêmes que pour les chiens et les porcs. »
Srimad-Bhagavatam (1.10.4 t.et p.)
A travers ces propos forts et chargés de sens de Prabhupada, on comprend mieux les raisons du chaos environnemental que suggère l’article du journal « Les échos » avec la destruction massive des abeilles et autres calamités modernes.
Pour reprendre certains des thèmes employés par Srila Prabhupada dans cet extrait : la nature est pour nous une mère..; les autres êtres (animaux et végétaux compris) sont nos frères cadets (dépendants); Dieu, Sri Krishna, est notre Père suprême, commun. Mais aussi; la civilisation humaine devrait entièrement dépendre des dons de la nature. Cette notion de ‘dépendance » écarte par la même, la volonté « illusoire de prospérité économique », ou pour reprendre un terme trés actuel et pratiquement obsessionnel dans la bouche des gouvernements du monde entier, la « croissance économique ». Car qui dit « toujours plus de croissance économique » dit automatiquement, « toujours plus d’exploitation à outrance des ressources naturelles de la Terre ». C’est la voie par laquelle l’humanité s’enfonce de plus en plus vers le chaos général, économique mais aussi social et humanitaire.
Prenons, par exemple, le cas de l’exploitation des ressources pétrolières mondiales. Les scientifiques, nos professeurs grenouilles (*1), lorsqu’il s’agit d’expliquer la raison de l’existence de nappes de pétrole sous la surface du globe, le font, comme leur méthode « scientifique » habituelle le leur suggère: d’une façon purement descriptive et analytique. Pour eux l’existence de vastes nappes de pétrole souterraines n’est que le résultat » de la dégradation thermique de matières organiques contenues dans certaines roches : les « roches mères » du pétrole etc…etc… » . Mais les Ecritures védiques dont le Srimad-Bhagavatam vont bien plus loin, et au-delà de ces expliquations du « comment » des scientifiques, elles nous expliquent le « pourquoi » de leur existence et, par là même, le danger qu’il y a à les extraire du sol pour les exploiter dans le but de satisfaire l’ogre vorace et insatiable de la croissance économique. Ainsi, les Vedas nous donnent la raison pour laquelle les nappes de pétrole ont été mises par le Seigneur Suprême là où elles sont: celles-ci contribuent à maintenir l’équilibre et le maintien de la planète Terre dans l’espace, tel que nous l’explique cette teneur et portée de Srila Prabhupada:
« Selon des lois bien précises, les planètes flottent dans l’espace comme des ballons, mais que survienne la moindre perturbation dans cet équilibre, et les planètes risqueraient de choir dans l’océan Garbhodaka, qui occupe la moitié de l’univers. L’autre moitié correspond au dôme sphérique de l’espace où évoluent les innombrables systèmes planétaires. Or, les nouvelles techniques de forage qu’utilisent nos asuras des temps modernes en vue d’extraire le pétrole des nappes souterraines modifient la constitution interne du globe terrestre et menacent dangereusement son équilibre naturel dans l’espace. » Srimad-Bhagavatam (2.7.1 t.et p)
Le Srimad-Bhagavatam n’est pas la seule Ecriture védique à délivrer une connaissance utile pour la paix et la prospérité des hommes ( En n’oubliant pas que la réelle prospérité est celle qui ne se fait pas au détriment de la « prospérité intérieure » ). Les vedas, dont la célèbre Sri Isopanisad, la plus confidentielle d’entre toutes les Upanisads, délivre également des éléments de connaissance sur Dieu, la nature et les conditions d’une réelle prospérité, extrêmement précieux, pour toute la société humaine .
Le premier mantra de l’Isopanisad (invocation), en quelques phrases, vaut des millénaires de théorisation humaine car la connaissance qu’il délivre n’est pas sujette aux quatre imperfections humaines. Cette connaissance est donc parfaite car issue de Sri Krsna, Dieu, la Seigneur Suprême, sous la forme de l’auteur des vedas, Srila Vyasadeva, Son avatara. Dans la Bhagavad-gita le Seigneur déclare qu’Il est le Père de la nature matérielle, et que celle-ci fonctionne sous Sa supervision, qui donc alors est mieux placé que Lui pour nous informer sur la conduite que nous devrions avoir pour assurer son bon fonctionnement ?
Ainsi, ce mantra nous indique-t’il que la Terre émane du Seigneur, son créateur, qui est parfait et complet (purnam) en Lui-même, et qu’elle-même est également complète car émanant du Tout complet. Elle n’est donc pas le fruit d’une explosion (la théorie du « big bang ») suivit d’une longue évolution et de diverses fluctuations aléatoires, comme la conçoive l’imagination fertile de nos scientifiques matérialistes modernes, mais a bel et bien était créé par Dieu *(2), selon un processus précis et parfaitement ordonné.
Donc si la Terre est complète comme le précise les Écritures, les scientifiques modernes ne doivent pas jouer les apprentis-sorciers et perturber ainsi grandement son équilibre. Les seuls scientifiques – même s’ils sont très souvent au service de grandes multinationales – ne sont pas les seuls en cause, il y a bien sûr, les magnats de l’industrie, du commerce et des armes, ces capitalistes invétérés, dont la Bhagavad-gita dénonce avec véhémence la convoitise et l’aveuglement qui « visent à détruire le monde » (BG 16.9).
Le changement des consciences dont on parlait précédemment (condition nécessaire au changement des comportements) ne pourra se faire sans un changement et une purification du coeur. Le procédé spirituel de la conscience de Krishna est le meilleur moyen de nous purifier, au niveau individuel aussi bien que collectif (sankirtana), de ces mauvaises tendances trés spécifiques à l’ âge de Kali, que sont la convoitise et l’ignorance et qui ont conduit la planète et ses habitants dans l’état actuel déplorable que nous connaissons. Ainsi, dans le Kali-santarana Upanisad il est dit:
krsna krsna hare hare
rāma rāma hare hare
kali-kalmasa-nāśanam
nātaḥ parataropāyaḥ
sarva-vedesu drśyate
» Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare / Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare – ces seize Noms constituent le seul moyen de contrecarrer les effets néfastes de l’âge de Kali. Pour se préserver de la souillure de cet âge il n’y a pas d’autre alternative que de chanter le mantra Hare Krishna. Après avoir cherché à travers toute la littérature Védique on ne trouvera pas de méthode de religion plus sublime pour cet âge que le chant d’Hare Krishna. »
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* (1) On raconte, comment un jour Professeur Grenouille, dans son puits, accueillit une grenouille qui venait de visiter l’océan. Alors que son hôte lui faisait part de son émerveillement devant le spectacle de l’immensité de l’océan , le professeur Grenouille ne put s’empêcher de comparer l’océan à son puits : « Est-il deux fois plus grand? Cinq fois? Dix fois? Cent fois? » Et bien que son hôte jura qu’il n’y avait aucune comparaison à faire entre la dimension de son puits et celle de l’océan, le Professeur Grenouille ne put s’empêcher malgré tout de s’adonner à son occupation préférée : la spéculation mentale. Il ne put donc s’en remettre aux dires de son hôte qui pourtant était allé hors du puits et avait vraiment vu l’océan (ici l’allégorie est faite avec la connaissance que l’on doit recevoir du maitre spirituel authentique qui selon les paroles de la Bhagavad-gita 4.34 est qualifié pour cela car il a vraiment vu (« darshana » en sanskrit) la vérité). De la même façon, nos Professeurs Grenouilles modernes, hautement diplômés et certainement trés qualifiés d’un point de vue académique, ne peuvent cependant délivrer un savoir parfait. Car, comme moyen d’acquisition du savoir, ils utilisent leur sens, leur mental et leur intelligence, qui tous trois en tant qu’intruments d’acquisition du savoir, sont défaillants, et donc, imparfaits. Et ainsi, leur méthode d’acquisition du savoir qu’il déclare « scientifique » ( le mot science provient du latin « scienta » qui signifie « savoir ») et qui repose sur trois étapes : l’observation, l’expérimentation et la déduction théorique, est en réalité non scientifique car sujette aux quatres imperfections matérielles.
* (2) Le processus de la création matérielle est décrit avec force détail dans le troisième chant du Srimad-Bhagavatam.
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