(Réflexions sur l’amélioration d’une situation matérielle et l’affranchissement spirituel)
En ce moment, beaucoup en France, sont obsédés par la question du pouvoir d’achat, je vous propose ici une réflexion, profitant d’un jeu de mots utile, entre le pouvoir d’achat et le pouvoir de rachat, ou pour employer des termes plus védiques entre le pouvoir d’achat et le pouvoir d’affranchissement du karma.
La notion de rachat a une connotation trés chrétienne mais elle contient, de manière sous- jacente, l’idée de karma.
Rachat vient du verbe se racheter qui revêt plusieurs significations mais ici, nous retiendrons celle-ci:
Racheter: obtenir le pardon d’une faute; expier. Ici, aussi, le mot « pouvoir » est employé dans le sens de capacité, de possibilité.
Donc le pouvoir de rachat ici serait la capacité d’obtenir le rachat ou le pardon de ces fautes, de ces péchés ou autrement dit, pour donner une définition plus védique: la capacité de s’affranchir des résultats de son karma (actions coupables).
Maintenant, en accord avec les définitions données précédemment, quelle est la relation entre pouvoir d’achat et pouvoir de rachat ?
Pour commencer à clarifier ce point, et établir quelle est cette relation, revenons, si vous le voulez bien, au thème du pouvoir d’achat et disons, supporté par les Ecritures védiques, que le fait que notre situation matérielle (situation financière, niveau social, possessions de biens matériels), en ce monde, est déjà prédéterminée selon notre karma, il n’y a pas lieu de s’en faire outre mesure sur son pouvoir d’achat *(1) et encore moins de laisser ce sujet tourner à l’obsession.
En réalité, nous ne pouvons pas véritablement travailler à améliorer notre situation matérielle, hors de ce qui nous est imparti par le destin (karma). Et tous ceux qui ont essayé malgré tout, ont rencontré de nombreux échecs, tel que nous l’enseigne Prahlada Maharaja dans le Srimad-Bhagavatam :
Le matérialiste, s’estimant doté d’une intelligence supérieure, ne cesse d’agir en vue d’accroître ses richesses. Mais, ainsi que l’expliquent les Vedas, il ne rencontre que des échecs répétés dans ses activités matérielles, aussi bien dans cette vie que dans la suivante. A vrai dire, les résultats qu’il obtient sont inévitablement le contraire de ceux auxquels il aspire.
TENEUR ET PORTEE
(extrait) Personne n’a jamais obtenu, dans ses activités matérielles, les résultats qu’il escomptait. Au contraire, les espoirs de chacun sont frustrés à maintes et maintes reprises. C’est pourquoi nous ne devons pas perdre notre temps à de telles activités, destinées à la satisfaction des sens, que ce soit au cours de cette vie ou de la suivante. D’innombrables nationalistes, économistes et autres ambitieux se sont efforcés de trouver le bonheur, individuellement ou collectivement, mais l’histoire prouve qu’ils ont tous échoué. L’histoire récente nous donne l’exemple de nombreux dirigeants politiques ayant travaillé intensément pour améliorer les conditions économiques de l’individu et de la collectivité; mais tous ont échoué dans leurs efforts.
Srimad-Bhagavatam ( 7.7.41)
Un autre passage du Srimad-Bhagavatam insiste sur le fait qu’il est vain et risqué pour l’être de s’investir dans l’ action intéressée (l’action karmique):
« Si les âmes conditionnées sont avant tout séduites par l’action intéressée, c’est qu’elles veulent jouir de la vie en goûtant les fruits de leur dur labeur. Ainsi l’univers est-il empli d’êtres, au sein de toutes les espèces, qui agissent en vue de jouir du fruit de leurs actes.
L’action intéressée implique l’élaboration de toutes sortes de projets afin d’accroître ses biens matériels. Mais les lois de la nature veulent que chaque action, bonne ou mauvaise, soit suivie d’une réaction, ou conséquence, correspondante, et qui enchaîne son auteur. Le résultat des bonnes actions prend la forme de la prospérité matérielle, toujours relative, tandis que celui des mauvaises actions se manifeste par la souffrance matérielle, également relative. Mais toute condition matérielle, qu’elle soit faite de bonheur ou souffrance relatifs, n’aboutit finalement qu’au malheur. Les matérialistes insensés n’ont aucune connaissance de la voie à suivre pour atteindre au bonheur éternel et absolu, au-delà de toute condition matérielle. »
Srimad-Bhagavatam (1.3.8)
Nous ne devrions donc pas nous laisser détourner du réel objectif de la vie humaine, par divers objectifs d’ordre matériel, temporaires et incertains, comme l’amélioration du pouvoir d’achat et une multitude d’ autres, qui visent à la simple amélioration de notre confort matériel. La Bhagavad-gita recommande plutôt si l’on fait face à divers inconvénients inévitables dans notre vie en ce monde, de les tolérer (Bg 2.14) . Nos efforts, au contraire, comme les passages suivants le soulignent, devraient plutôt tendre vers un but permanent et infaillible : la perfection spirituelle dans la conscience de Krishna et le retour au monde spirituel:
« A l’heure actuelle, l’humanité entière s’ingénie à améliorer les conditions économiques et à multiplier les commodités matérielles pour le bien-être du corps. Les gens ne se préoccupent nullement de savoir ce qui se passera après leur mort; ils ne croient pas davantage à la transmigration de l’âme. Lorsqu’on étudie de manière scientifique la théorie de l’évolution, on peut comprendre que la vie humaine correspond à un embranchement d’où l’on peut soit s’élever, soit déchoir. La Bhagavad-gita enseigne à ce propos:
« Ceux qui vouent leur culte aux devas renaîtront parmi les devas, parmi les spectres et autres esprits ceux qui vivent dans leur culte; parmi les ancêtres les adorateurs des ancêtres; de même, c’est auprès de Moi que vivront Mes dévots. »
Bhagavad-gita (9.25)
Au cours de la présente vie, nous devons nous préparer à une vie future meilleure. Ceux qu’influence le rajo-guna désirent généralement atteindre les planètes édéniques. D’autres, sans s’en rendre compte, se voient ravalés à des formes de vie inférieures, animales. Quant à ceux que gouverne la vertu, ils peuvent pratiquer le service de dévotion et ensuite retourner à Dieu, en leur demeure originelle (yanti mad-yajino pi mam). Et c’est bien là que réside le véritable but de la vie humaine. Le Mouvement pour la Conscience de Krsna s’efforce d’élever les hommes intelligents au niveau du service de dévotion. Plutôt que de perdre son temps à essayer d’atteindre une meilleure position en ce monde, il faut simplement s’efforcer de retourner à Dieu, en sa demeure première: tous les problèmes seront alors résolus. Selon le Srimad-Bhagavatam:
‘Sri Krsna, le Seigneur Suprême, qui Se tient dans le coeur de chaque être sous la forme du Paramatma [l’Ame Suprême] et veille au bien de Son loyal dévot, purifie de tout désir de jouissance matérielle le coeur du bhakta qui apprécie Son message, lequel abonde en vertu lorsqu’il est transmis et reçu comme il convient. »
Srimad-Bhagavatam (1.2.17)
Il suffit d’observer les principes régulateurs, d’agir comme un brahmana, de chanter le mantra Hare Krsna et de lire la Bhagavad-gita, ainsi que le Srimad-Bhagavatam pour se purifier des basses influences de la nature (le tamo–guna et le rajo-guna); délivré de la convoitise liée à ces gunas, on peut parvenir à la sérénité parfaite. Il devient ainsi possible de comprendre qui est le Seigneur Souverain ainsi que sa propre relation avec Lui, et par là d’être élevé jusqu’à la plus haute perfection (siddhim paramam gatah).
*(1) pour la plupart d’entre nous, en tout cas, étant bien conscient toutefois que pour d’autres ce qu’on pourrait appeler « le pouvoir d’achat » est réduit au « pouvoir de survie » ( voir » Pas le moral? Rien d’étonnant! « )
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