Qui ne se réjouit actuellement de la libération d’Ingrid Bétancourt? Pratiquement tout le monde ! Comme en France et en Colombie particulièrement, également aux Etats-Unis où trois autres détenus ont été libérés avec elle. Mais aussi partout à travers le monde, une vague de soulagement et de bonheur a parcouru le coeur de millions de gens à l’annonce de sa libération.
C’est aussi la manière dont a eu lieu sa libération qui a marqué les esprits. Pas une goutte de sang versée, aucun dommage collatéral, cette intervention, ingénieuse et courageuse d’un commando de l’armée, fut en tout point un véritable succés . Le commando, arrivé en hélicoptère et se faisant passer pour des FARC, a enlevé la prisonnière (avec plusieurs de ses compagnons d’infortune) au nez et à la barbe des révolutionnaires communistes, leurs gardiens.
La libération d’Ingrid Bétancourt est d’autant plus réjouissante qu’elle intervient après une détention de 2310 jours, soit six ans et quatre mois! Et ces six années et quatre mois de captivité se sont déroulées, comme on peut l’imaginer, dans des conditions horribles et terriblement éprouvantes pour elle et ses compagnons de détention. Ingrid a donné un aperçu des conditions de sa détention dans la jungle colombienne:
« Si vous saviez ce que c’était… », s’est-elle rappelée. « Pas de soleil, pas de ciel, un plafond vert. Je suis très écolo, mais non, c’était trop. Une muraille d’arbres, plein de bêtes les plus épouvantables les unes que les autres ».
Ingrid Betancourt a aussi raconté les marches forcées dans la forêt, expliquant que « en moyenne, j’ai fait 300kms à pied par an ». « Je marchais avec un chapeau jusqu’aux oreilles parce que toutes sortes de choses vous tombent sur la tête fourmis, bestioles, poux, tiques.(…) avec des gants parce que tout vous pique ».
« C’est un monde absolument hostile »,a-t-elle assuré, « avec des animaux dangereux dont le plus dangereux de tous est l’homme. Ceux qui étaient derrière moi avec leurs gros fusils, à me pousser »
Quelle émotion lorsque nous avons assité ensuite aux retrouvailles d’Ingrid avec sa famille; sa mère, ses enfants, son mari ! C’était trés émouvant d’assister, grâce à la télévision, aux scènes d’étreintes, de baisers, de larmes, d’échanges de paroles affectueuses, entre Ingrid et ses proches.
Elle n’a pas manqué non plus de remercier pour leur aide toutes les éminentes personnalités telles que le nouveau Président Francais, l’ancien Président (…) , ainsi que tous les nombreux commités de soutien qui, au cours de ses longues années de détention par les révolutionnaires communistes, avaient maintenu la pression nécessaire pour que son cas ne fusse pas relégué au second plan des préocupations des politiciens devant jouer un rôle important pour sa libération.
Mais ce qui fut particulièrement touchant et remarquable fut de voir l’ardeur et la dévotion qu’Ingrid Bétancourt a mise pour rendre grâce à Dieu pour sa libération.
L’extrait suivant provenant d’un site chrétien relate ses faits surprenants (pour l’époque actuelle en tout cas où on n’a pas souvent l’occasion de voir des personnalités du monde politique s’agenouiller pour remercier Dieu).
mercredi 2 juillet, vers 18 h, heure locale, Ingrid Betancourt a eu un geste significatif et silencieux, avant même d’avoir un micro pour parler : le signe de la croix.
Autre geste significatif : elle a d’abord voulu s’agenouiller pour prier, sa mère, Yolanda Pulecio, agenouillée à sa droite, et quelques autres personnes, dont des compagnons de captivité. L’aumônier militaire a guidé la prière : trois « Je vous salue Marie », le « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit ».
La caméra colombienne a fait un gros plan sur le visage recueilli d’Ingrid Betancourt, les yeux fermés. Des images diffusées en direct dans le monde entier, dont, en France, « France 2 ».
Elle montrait à sa mère un rosaire enroulé autour de son poignet gauche. Et lorsque la conférence de presse allait commencer, elle a dit au micro qu’elle voulait d’abord remercier Dieu de sa libération en disant : « Je veux d’abord rendre grâce à Dieu. Il faut surtout que vous vous joignez à moi pour remercier Dieu d’être libre, parce que j’ai beaucoup prié (…) ».
Et puis, elle remercie l’armée colombienne, pour cette opération « impeccable », « parfaite ». Et puis elle insiste, après le récit de leur libération : « Dieu nous a fait ce miracle, ceci est un miracle ».
Lors de son interview télévisée, elle a expliqué ce qu’elle entendait par « miracle fait par Dieu » concernant sa libération.
Elle a affirmé que certes les soldats de l’armée colombienne qui l’avait directement libérée, en hélicoptère, avaient joué un rôle de première importance pour sa libération, ainsi que le Président Colombien, le Président Français, les comités de soutien, (….) mais plus important encore avait été l’intervention de Dieu. Car sans l’intervention de Dieu, Ingrid Bétancourt a tenu à préciser, sa libération n’aurait pu réussir. Elle a parlé de « miracle de Dieu » car, selon elle, trop de circonstances propices devaient, en même temps, être réunies, pour que la libération réussisse sans l’intervention de Dieu.
On ne peut qu’apprécier la foi et la dévotion envers Dieu, dont Ingrid Bétancourt a fait preuve, au cours de ses années de détention aux mains d’êtres humains cruels et sans scrupules (quant on sait que les FARC , dans le seul but de promouvoir leur cause, n’ont pas hésiter à kidnapper des milliers et des milliers de civils innocents, les arrachant à leurs familles, leur causant ainsi de terrribles souffrances) . Elle a d’ailleurs affirmé que les hommes sont plus dangereux que les animaux de la jungle.
Ingrid Bétancourt a assuré que la prière et la foi en Dieu avaient été pour elle d’un trés grand secours, face à cette terrible épreuve de captivité de plus de six années. On ne peut en douter ! Et connaissant tout ce que cette femme a enduré comme souffrances, humiliations, privations de liberté, cruauté gratuite, on ne peut que s’emmerveiller qu’elle est pu conserver tant de courage, de détermination et d’énergie. Certainement que la prière et la foi en Dieu, comme elle l’affirme elle-même, y sont pour beaucoup.
On retrouve également, au cours de l’histoire millénaire du vaisnavisme (la conscience de Krishna) – la branche dévotionnelle de la culture védique -, de nombreux exemples de dévotion, de courage et de détermination manifestés par des femmes remarquables, face à la persécution d’êtres démoniaques: Draupadi, Gandhari, Mirabaï, Uttara, Kunti devi…La reine Kunti par exemple, dont le célèbre Mahabharata relate les péripéties (avec ces cinq fils, les Pandavas), dut faire face à de nombreuses persécutions aux mains d’hommes démoniaques assoiffés de pouvoir . Ceux-ci appartenait à la dynastie des Kauravas, tels Duryodhana et Karna. Et, Kunti devi, qui était aussi la tante de Krishna, fit preuve d’une dévotion exceptionnelle envers Dieu, la Personne Suprême, Sri Krishna, face aux nombreuses persécutions dont elles fut victimes, elle et ses cinq fils . Tout cela est relaté, encore une fois dans le Mahabharata, mais plus en profondeur encore dans « la crème des Vedas », le Srimad-Bhagavatam. Dans cet ouvrage Kunti exprime sa gratitude envers le Seigneur pour l’avoir sauvé, elle et ses cinq fils:
» Ta grâce, ô Krishna, nous a déjà sauvés d’un gâteau empoisonné, d’un grand incendie, de la dent des mangeurs d’hommes, d’une pernicieuse assemblée, de maintes souffrances au cours de notre exil dans la forêt et d’une bataille où s’affrontèrent de grands généraux. Et voilà maintenant que Tu nous as soustraits à l’arme d’Ashvatthâmâ. » ( Srimad-Bhâgavatam 1.8.24 )
Dans « Les Enseignements de la reine Kunti » (Ed BBT), Srila Prabhupâda, sur ce verset, donnent les commentaires suivants :
« Ce verset nous parle des dangers qu’ont dû affronter Kunti et ses enfants. Devakî, la mère de Krishna, fut bien mise en grande difficulté, pour un temps, par son frère envieux Kamsa, mais la suite de ses jours s’écoula dans la paix, alors que Kunti et ses fils connurent une suite ininterrompue de tourments, pendant de longues années. Leurs oppresseurs étaient Duryodhâna et les siens, désireux d’usurper leur royaume, mais à chaque nouveau péril, ils furent sauvés par le Seigneur. Un jour, Bhîma se vit présenter un gâteau empoisonné; ils se trouvèrent également tous rassemblés dans une maison de laque, qu’on incendia; une autre fois encore, Draupadî, la femme des Pandavas, fut traînée de force au milieu de l’assemblée perverse des Kurus, qui cherchèrent alors à l’outrager en lui retirant son vêtement, mais le Seigneur la sauva en donnant au tissu une longueur infinie, si bien que Duryodhâna et les siens ne purent la voir nue. Au cours de leur exil dans la forêt, Bhîma dut combattre un Râkshasa (mangeur d’hommes) nommé Hidimba, mais là encore, le Seigneur intervint. Et leurs malheurs n’étaient pas terminés. Après toutes ces tribulations, survint la grande Bataille de Kuruksétra, et Arjuna dut affronter de grands généraux, tels que Drona, Bhîshma, Karna, etc., tous puissants guerriers. Et pour finir, quand tous ces dangers furent passés, le fils de Dronâchârya lança un brahmâstra destiné à faire périr l’enfant à naître du sein d’Uttarâ; mais une de plus, le Seigneur S’interposa et sauva Mahârâja Parîksit, dernier descendant des Kurus.
Kunti se rappelle ici tous les dangers qu’elle dut affronter avant que les Pândavas ne regagnent leur royaume.(…) Un jour,Dhritarâshtra fit construire une maison de laque si inflammable qu’elle brûlerait au simple contact d’une allumette. Puis, il informa ses neveux et sa belle-sœur, Kunti: » J’ai fait bâtir une très jolie maison; pourquoi n’y habiteriez-vous pas quelque temps ? » Mais Vidura leur révéla la stratégie de son frère : » Dhritarâshtra désire que vous y séjourniez afin de vous réduire en cendres. » Lorsque Duryodhan, le fils de Dhritarâshtra, comprit que Vidura avait prévenu les Pândavas, il en conçut une vive colère. Ainsi le veut la politique. Bien qu’informés du complot ourdi par leur oncle, les Pândavas acceptèrent néanmoins d’y vivre. Après tout, Dhritarâshtra était leur tuteur et ils ne voulaient pas désobéir à un supérieur. Mais ils creusèrent un tunnel sous la maison par où ils s’échappèrent quand celle-ci devint la proie des flammes.
Rendre grâce à Dieu pour
la protection qu’Il nous offre
Ainsi, nous pouvons voir à travers ces quelques épisodes agités de la vie de Kunti (il y en a plus encore !) que sa vie ne fut pas des plus faciles. Mais malgré tout, Kunti devi, parce qu’elle fit preuve d’une grande foi et d’une dévotion parfaite envers Dieu, non seulement sortie victorieuse de toutes ces épreuves mais en sortie même grandie.
Le Seigneur Krishna déclare dans la Bhagavad-Gîtâ (9.31): kaunteya pratijânîhi na me bhaktah pranasyati – » Tu peux le proclamer avec force, ô Arjuna, jamais Mon dévot ne périra. « La reine Kunti et ses fils, les Pândavas, faisaient preuve d’une grande dévotion pour Krishna ; mais puisqu’en ce monde, les gens s’intéressent plutôt aux choses matérielles, les fils de Pându connurent de
nombreux périls. En effet, Dhritarâshtra, leur oncle matérialiste, complotait toujours de les tuer et d’usurper le royaume pour ses propres fils. Telle fut sa politique dès le début.
Voilà un point très important. Tout puissants que soient nos ennemis, si nous demeurons sous la protection de Krishna, ils ne pourront rien contre nous. Rakhe krsna mâre ke mâre krsna rakhe ke : » Personne ne saurait mettre fin aux jours de celui ou celle que Krishna protège; nul ne pourrait protéger qui Krishna veut anéantir. « Prenons ici l’exemple d’un homme très riche mais malade. Même s’il se fait administrer les meilleurs médicaments qui soient par le meilleur médecin au monde et ce, dans le meilleur des hôpitaux, rien ne garantit qu’il vivra. Les prétendues méthodes protectrices conçues par l’homme s’avéreront vaines si Krishna ne désire pas nous voir vivre. Le diabolique Râvana jouissait d’une grande puissance. Mais lorsque Krishna, en la personne de Râmachandra, décida qu’il mourrait, personne ne put le protéger. Grand adorateur de Shiva, Râvana implora celui-ci : » Sauve-moi de ce péril. » Shiva cependant ne vint même pas à son secours. Pârvatî, l’épouse de Shiva, s’en étonna d’ailleurs : » Après t’avoir tant servi et adoré, Râvana implore aujourd’hui ton aide. Pourquoi ne pas lui prêter main forte ? » Shiva lui répondit : » Chère Pârvatî, pourquoi irais-je quand je ne peux le protéger ? » Ainsi, personne ne peut protéger ceux dont Dieu a décidé la mort et inversement, personne ne peut tuer ceux qu’Il protège. Rakhe krsna mâre ke mâre krsna rakhe ke.
Ainsi Kunti se souvient-elle que Krishna la sauva encore et toujours, elle et ses fils. C’est ce qu’on appelle méditer sur Krishna (smaranam). » Krishna, Tu fais preuve d’une telle bonté que Tu nous a délivrés de nombreux périls, alors que nous n’avions d’autre espoir que Toi. «
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