Les prières d’Indra

 Les prières suivantes proviennent du Livre de Krishna (chapitre 27), un  résumé complet de l’illustre dixième chant du Srimad Bhagavatam par Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupâda . Ce sont les prières qu’offrit Indra au Seigneur Sri Krishna après qu’Il eut soulevé la colline Govardhana pendant sept jours, afin de protéger tous les habitants de Vrindavana des pluies diluviennes qu’Indra avait provoquées.
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Indra avait voulu châtier Krishna, et tous les habitants de Vrindâvana, pour avoir refusé d’accomplir  le rite sacrificiel qui lui été de coutume , destiné . Si Krishna avait agi de la sorte, c’est afin de briser l’orgueil démesuré d’Indra, qui sous l’action de l’énergie illusoire, mâyâ, c’était pour un temps cru plus puissant que le Seigneur Suprême Krishna.

De par Sa grande miséricorde Krishna aida Indra a revenir à ses sens ,et ainsi à échapper aux punitions de l’enfer et à une basse naissance future, qui attendent ceux qui dénient la toute puissance de Dieu, la Personne Suprême . Réalisant alors la position exaltée de Krishna, Indra regagna sa conscience originel de serviteur de Dieu et s’abandonna, plein de reconnaissance,  au Seigneur Krishna.

«O Seigneur, infatué de ma position, j’ai cru voir, lorsque Tu interdis aux pâtres d’accomplir l’Indra-yajna (le sacrifice à Indra), une offense à mon endroit. J’ai cru également que Tu désirais jouir Toi-même des offrandes préparées pour le sacrifice. J’ai cru que sous prétexte d’un sacrifice à Govardhana, Tu désirais T’attribuer ce qui m’était dû; voilà comment je me suis mépris sur Ta position véritable. Mais à présent, par Ta grâce, il m’est donné de comprendre que Tu n’es autre que le Seigneur Suprême, la Personne Souveraine, qui transcende tous les gunas. Tu Te situes au niveau de la pure vertu, au-delà de la Vertu, et Ta Demeure absolue est, elle aussi, non affectée par les gunas. Ton Nom, Ta Renommée, Ta Forme. Tes Attributs et Tes Divertissements s’élèvent tous au-delà de la nature matérielle, jamais affectés par aucun des trois gunas. Ta Demeure ouvre ses portes seulement à qui observe de sévères austérités, à qui se trouve tout entier affranchi de la Passion et de l’Ignorance. Il est certes dans l’erreur, l’homme qui imagine Ta Personne sujette, lorsqu’Elle descend en ce monde, aux trois gunas. Jamais les filets des gunas ne peuvent Te prendre, et même présent en ce monde, jamais Tu n’y tombes. Jamais les lois de la nature matérielle ne Te conditionnent.

«O Seigneur, Tu es le Père originel de la manifestation cosmique. De ce monde, Tu es le Maître spirituel souverain, et de tout ce qui est le premier Possesseur. Tu peux, sous Ta forme du temps éternel, châtier les offenseurs. Ici-bas vivent bien des sots, qui comme moi-même se prennent pour le Seigneur Suprême, pour le tout de ce qui est en l’univers. Si infinie est Ta miséricorde qu’au lieu de les châtier comme ils le méritent, Tu fais en sorte que leur orgueil injustifié soit détruit, et qu’ils retrouvent ainsi le vrai savoir: Toi, et Toi seul, es Dieu, la Personne Suprême.

«O Seigneur, Tu es le Père suprême, le Maître spirituel souverain et le Roi des rois. Aussi as-Tu le droit de châtier les êtres vivants chaque fois que dans leurs actes ils dévient de la voie juste. Le père pour son fils, le maître spirituel pour son disciple, le chef de l’Etat pour ses concitoyens, sont toujours des amis bienveillants. Mais, en tant que tels, ils peuvent châtier. Par Ton propre désir, Tu apparais sur Terre, Apparition ô combien favorable, dans des myriades de Formes éternelles; Tu glorifies ainsi la planète et Tu punis en même temps les hommes qui prétendent être Dieu. Ce monde est le théâtre d’une compétition permanente entre les êtres: chacun cherche à conquérir un pouvoir souverain sur la société; toujours frustrés dans leur tentative, les sots se disent alors Dieu, la Personne Suprême. Je suis l’un d’eux, qui sont innombrables; mais, le temps venu, ils retrouvent leur raison et s’abandonnent à Toi. Alors ils T’offrent leur service, de nouveau ils agissent en suivant la voie juste. Voilà pourquoi Tu châties ceux qui Te jalousent.

«O Seigneur, glorieux sans raison de mes opulences matérielles, ignorant Ta puissance sans fin, j’ai commis une grande offense à Tes pieds pareils-au-lotus. O Seigneur, je suis le grand insensé; accorde-moi donc, je T’en prie, Ton pardon. Daigne répandre sur moi Tes bénédictions, pour que jamais plus je n’accomplisse d’actes ineptes. O Seigneur, si Tu considères l’offense commise par moi comme trop grave pour être excusée, laisse-moi Te rappeler que je suis Ton serviteur éternel et que si Tu apparais en ce monde, c’est afin de couvrir de Ta protection Tes serviteurs, afin de détruire les asuras, eux qui s’arment sans répit contre la paix de la Terre. Daigne donc me pardonner, moi, Ton serviteur éternel.

«O Seigneur, Tu es Dieu, la Personne Suprême. A Toi, l’Ame Suprême, le Fils de Vasudeva, le Seigneur Souverain, le Maître de tous les purs bhaktas, Sri Krsna, j’offre, prosterné, mon hommage respectueux. Tu es le savoir suprême personnifié. Selon Ton désir, il T’est donné d’apparaître n’importe où, dans n’importe laquelle de Tes Formes éternelles. Tu es la Racine de toute la création, et en tous les êtres l’Ame Suprême. Dans mon ignorance grossière, j’ai causé grand trouble à Vrndavana par des pluies torrentielles, par des orages de grêle. Et je l’ai fait à cause d’une terrible colère qui s’éleva en moi, après que Tu aies donné l’ordre que cessent les préparatifs du sacrifice destiné à me satisfaire. Mais si grande est Ta bonté, ô Seigneur, que Tu as répandu sur moi Ta miséricorde en mortifiant mon vain orgueil. A Tes pieds pareils-au-lotus, je cherche donc refuge. O Seigneur, Tu es le Maître Suprême, mais aussi le Guide spirituel de tous les êtres vivants».

Ayant ainsi écouté les prières d’Indra, Sri Krsna, Dieu, la Personne Suprême, un sourire merveilleux sur les lèvres, répondit: «Cher Indra, si J’ai mis un terme au sacrifice qui devait t’être offert, c’est pour te montrer Ma miséricorde immotivée, pour que tu te souviennes que Je suis ton Maître éternel. Et non seulement ton Maître, mais celui de tous les autres devas. Souviens-toi toujours que seule Ma grâce t’accorde tes opulences matérielles. Nul ne doit oublier que Je suis le Seigneur Suprême. Nul n’est plus haut que Moi. A tous je puis donc montrer Mes faveurs, à tous infliger Mon châtiment. Et celui que domine l’orgueil, pour lui montrer Ma miséricorde immotivée Je le dépouille de toutes ses opulences».

Notons ce point essentiel, que Krsna peut priver un homme riche de tous ses biens, s’Il veut faciliter son abandon à Sa Personne. Et ce fait doit être compris comme une faveur toute particulière du Seigneur. On voit parfois qu’un riche, engagé dans le service de dévotion, se trouve bientôt, pour cela, réduit à la pauvreté. Faut-il donc penser que l’adoration du Seigneur Suprême conduit à l’indigence? Il faut plutôt comprendre que lorsqu’un bhakta tente, par erreur, de dominer la nature matérielle, le Seigneur lui montre Sa miséricorde spéciale en le privant de toute opulence matérielle, jusqu’à ce qu’enfin il s’abandonne entièrement à Lui.

 

 



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