S’affranchir de la dualité
par le yoga
Joies ……………….. et……………………... Peines
On vient de le voir en France et ailleurs avec la grande effervescence causée par la finale de la coupe du monde de football, ce monde est un monde de dualités. En quelques instants on peut être précipité d’un état d’exultation extrême dans un état de grande affliction. Et ce qui fait le plaisir de l’un fait le malheur de l’autre. Srila Prabhupada dans le texte suivant, extrait de « La perfection du yoga« , explique que la caractéristique de ce monde matériel est d’être rempli de dualités; la victoire et la défaite, le bonheur et le malheur, la chaleur et le froid, ect….Et il nous aide également à nous affranchir de la conscience matérielle qui fait de nous, vie après vie, des prisonniers sûrs de la dualité.
« On appelle yogi, ou âme réalisée, celui qui a atteint la plénitude grâce à la connaissance spirituelle et à la réalisation de ce savoir. Il est établi dans la Transcendance et possède la maîtrise de soi. Il voit tout d’un oeil égal, aussi bien la motte de terre que la pierre ou l’or. »
Bhagavad gita [6.8]
Le mot jnâna désigne la connaissance théorique, alors que vijnâna fait référence à la connaissance pratique. En guise d’exemple, un étudiant en sciences doit à la fois se familiariser avec des concepts théoriques et avec des applications scientifiques concrètes. La connaissance théorique ne suffit pas; il faut également pouvoir appliquer cette connaissance. Il en va de même pour le yoga. La connaissance théorique de ses principes doit s’accompagner d’une connaissance pratique de ses mécanismes. Le fait de savoir que je suis distinct de ce corps ne me sera d’aucun secours si je persiste à agir de façon absurde. Il existe ainsi de nombreuses sociétés dont les membres discutent sérieusement de la philosophie du Vedânta tout en fumant, en buvant et en jouissant des plaisirs de la chair. La connaissance théorique seule ne nous aide en rien; cette connaissance doit faire l’objet d’une démonstration tangible. Celui qui se sait effectivement distinct de son corps ne manquera pas de réduire au minimum les exigences de ce dernier. Si l’on ne fait qu’accroître les besoins du corps tout en se disant « je ne suis pas ce corps », à quoi nous sert cette connaissance? On ne peut être satisfait que lorsque le jnâna et le vijnâna vont côte à côte.
madhyastha-dvesya-bandhusu
sâdhusv api ca pâpesu
sama-buddhir visisyate
« On considère comme plus élevé encore celui qui voit d’un oeil égal l’ami et l’ennemi, le bienfaiteur sincère, l’envieux, l’indifférent, ainsi que le vertueux et l’impie. » Bhagavad-gita (6.9)
On compte diverses sortes d’amis. Il y a le suhrit, celui qui, de nature bienvaillante, souhaite toujours le bien d’autrui; il y a le mitra, ou l’ami ordinaire, mais aussi l’udasina, qui reste neutre. Quelqu’un peut en effet, en ce monde, être un véritable bienfaiteur pour moi, un simple ami, ou encore ne manifester ni amitié ni inimitié particulière à mon endroit. Quelqu’un peut également servir de médiateur impartial entre mes ennemis et moi: c’est le madhyatha de ce verset. On peut aussi considérer quelqu’un comme étant vertueux ou impie, selon son propre jugement. Mais lorsqu’on s’établit dans la Transcendance, toutes ces dénominations d’ami, d’ennemi ou autre tombent automatiquement. En accédant véritablement au savoir, on cesse de considérer les gens comme des amis ou des ennemis, conscient de ce qu’en réalité personne n’est vraiment « mon ami » ou « mon ennemi », « mon père » ou « ma mère », etc..Nous ne sommes tous que des êtres vivants jouant sur une scène le rôle d’un père, d’une mère, d’un enfant, d’un ami, d’un ennemi, d’un pécheur ou d’un saint.
C’est comme si nous participions à une grande représentation théâtrale avec d’innombrables acteurs jouant chacun un personnage différent. Il arrive que sur scène certains des personnages soient amis ou ennemis, mais la pièce terminée, tous les acteurs se retrouvent camarades.
De la même façon, chacun de nous joue un rôle sur la scène de la nature matérielle, selon le corps que nous avons revêtu, et nous nous collons mutuellement diverses étiquettes. Je peux ainsi penser qu’un tel est mon fils, alors qu’en réalité je n’ai pas le pouvoir d’engendrer un fils. C’est hors de ma portée. Je peux tout au plus engendrer un corps. Aucun humain n’est en mesure de produire un être vivant. De simples rapports sexuels ne peuvent en effet donner naissance à un être vivant; celui-ci doit être « placé » dans l’émulsion des sécrétions mâles et femelles. Tel est le verdict du Srimad–Bhagavatam. Toutes les relations échangées entre les êtres sur la base du corps ne sont donc que jeux de scène. Et l’âme véritablement réalisée (âme libérée), ayant réellement atteint la perfection du yoga, ne voit plus ces distinctions corporelles.
Catégories :La voie et la pratique du bhakti-yoga, Philosophie et transcendance