Les attributs spirituels du Saint Nom (2/2)

 
 
 
 

9) Le Saint Nom de Sri Chaitanya est source de toute heureuse fortune

Un brahmane informe Prakasananda Sarasvati que le Nom  » Krishna Chaitanya  » est source de toute heureuse fortune :   

 » Son Nom, Krishna Chaitanya, est source de toute heureuse fortune pour le monde entier. Tout ce qui a trait à Sa personne – Son Nom, Sa forme, Ses qualités – est incomparable. « (Chaitanya.Charitamrta,  Madhya 17.113)

Par le simple souvenir ou le chant des Saints Noms de Sri Chaitanya Mahâprabhu on peut être délivré de l’existence matérielle:
 

[Le maha-patra, représentant du gouvernement d’Orissa, se dit:]  » Ce doit être Sri Chaitanya Mahaprabhu Lui-même qui a transformé le musulman. Par Sa seule présence, et même Son souvenir, le monde entier est libéré.  » [Le maha-patra dit à Sri Chaitanya:]  » Rien qu’au son de Ton Saint Nom, un candala, le plus vil des hommes, peut être purifié. « 

Il suffit de se rappeler le Saint Nom de Sri Chaitanya Mahaprabhu ou d’aller Le voir pour être délivré de l’existence matérielle. Le Mouvement pour la Conscience de Krishna se répand dans le monde entier, mais pas un seul yavana ou mleccha adonné à la boisson n’aurait pu changer et adopter la conscience de Krishna sans la grâce de Sri Chaitanya. Les gens sont souvent étonnés de voir des milliers d’Occidentaux convertis au vaisnavisme. Comme la plupart des Occidentaux sont adonnés à la consommation de viande, à la boisson, aux jeux de hasard et aux activités sexuelles illicites, il est étonnant qu’ils adoptent la conscience de Krishna. En Inde, en particulier, cela suscite beaucoup d’étonnement. La réponse, cependant, se trouve dans ce verset: darsana-smarane yanra jagat tarila. Le simple souvenir de Sri Mahaprabhu permet cette transformation. Les dévots occidentaux chantent très sincèrement les Saints Noms de Sri Chaitanya et de Ses compagnons: sri-krishna-chaitanya prabhu nityananda sri-advaita gadadhara srivasadi-gaura-bhakta-vrinda. Par la miséricorde de Mahaprabhu et de Ses compagnons, les gens sont purifiés et leur conscience se détourne de maya pour s’orienter vers Krishna. (Chaitanya Charitamrta Madhya 16.175)  

Simplement par le chant du Saint Nom de Sri Chaitanya Mahâprabhu, des gens à travers le monde deviennent des dévots:

Bien que Sri Chaitanya Mahâprabhu ne manifestât pas Son amour extatique inné, tous ceux qui Le voyaient et L’entendaient devenaient de purs dévots du Seigneur.

Srila Rupa Gosvami  disait de Sri Chaitanya Mahâprabhu qu’Il était mahâ-vadânaya-avatâra, la manifestation divine la plus magnanime. Bien que Sri Chaitanya Mahâprabhu ne soit pas physiquement présent aujourd’hui, des gens dans le monde entier deviennent des dévots simplement en chantant Son Saint Nom [śrī-krsna-caitanya prabhu-nityānanda śrī-advaita gadādhara śrīvāsādi-gaura-bhakta-vrnda]

                 ( Chaitanya Charitamrta, Madhya 17.51) 

Celui qui chante le mantra  » Gauranga  » et celui qui chante les Noms de Radha et Krishna se situent au même niveau :

[Nakula Brahmacari dit à Sivananda Sena:]  » Tu chantes le mantra de Gaura-gopala, qui se compose de quatre syllabes. Veuille donc maintenant chasser les doutes qui t’habitent. « 

Srila Bhaktivinoda Thakura traite du mantra Gaura-gopala dans son Amrta-pravaha-bhasya. Les adorateurs de Sri Gaurasundara affirment que le mantra Gaura se compose des quatre syllabes gau-ra-an-ga, alors que les purs adorateurs de Radha et Krishna considèrent le mantra Gaura-gopala comme étant constitué des quatre syllabes ra-dha krish-na. Néanmoins, les Vaisnavas tiennent Sri Chaitanya pour identique à Radha-Krishna (sri-krsna-caitanya radha-krsna nahe anya), en conséquence de quoi celui qui chante le mantra de Gauranga et celui qui chante les Noms de Radha et Krishna se situent au même niveau. (Chaitanya Charitamrta, Antya 2.31)

10) Le maha-mantra est un son spirituel   

 
Les Noms du Seigneur ne sont pas matériels :

[Daksa dit au Seigneur Vishnou:]  » Le Seigneur Souverain à l’inconcevable grandeur, qui est omniprésent et qui n’a ni nom, ni forme, ni activité matériels, Se montre tout spécialement miséricordieux envers les bhaktas qui vénèrent Ses pieds pareils-au-lotus. Ainsi manifeste-t-Il Ses Formes et Ses Noms spirituels au cours de Ses différents Divertissements. Puisse-t-Il, Lui le Seigneur Suprême, dont la Forme est éternelle, toute de connaissance et de félicité, Se montrer miséricordieux envers moi! « 

À propos des mots anama-rupa, particulièrement importants ici, Sri Sridhara Swami déclare: prakrta-nama-rupa-rahito ‘pi. Le mot anama, qui signifie  » dépourvu de nom « , indique que Dieu, la Personne Suprême, n’a pas de nom matériel. Le simple fait d’avoir prononcé le Nom de Narayana pour appeler son fils permit à Ajamila d’obtenir le salut. Cela signifie que Narayana n’est pas un nom ordinaire; il s’agit en fait d’un nom immatériel. Par suite, le mot anama indique que les Noms du Seigneur Suprême ne sont pas de ce monde. À titre d’exemple, le son du maha-mantra Hare Krishna n’est pas un son matériel; de même, la Forme du Seigneur ainsi que Son Avènement et Ses Actes sont tous immatériels. Pour manifester Sa miséricorde sans cause aux bhaktas de même qu’aux abhaktas, Krishna, le Seigneur Souverain, apparaît en ce monde, révélant ainsi Ses Noms, Ses Formes et Ses Divertissements, qui sont tous spirituels et absolus. (Srimad Bhagavatam 6.4.33) 

 
Le maha-mantra ne doit pas être considéré comme une vibration matérielle:

Nous lisons dans le Padma Purana :   

arcye visnau sila-dhir gurusu nara-matir vaisnave jati-buddhir
visnor va vaisnavanam kali-mala-mathane pada-tirthe ‘mbu-buddhih
sri-visnor namni mantre sakala-kalusa-he sabda-samanya-buddhir
visnau sarvesvarese tad-itara-sama-dhir yasya va narakisah

On ne doit jamais considérer la murti dans le temple comme faite de pierre ou de bois, ni prendre le maître spirituel pour un être humain ordinaire. Nul ne doit considérer un Vaisnava comme appartenant à une caste ou une confession particulières, ni voir dans le caranamrta ou l’eau du Gange une eau ordinaire. Personne ne devrait non plus considérer le maha-mantra Hare Krishna comme une vibration matérielle. Toutes ces émanations de Krishna dans le monde matériel sont des manifestations de Sa miséricorde et de Son désir de faciliter le service dévotionnel que Lui offrent Ses dévots en ce bas-monde.(Chaitanya Charitamrta  Madhya 20.217)

Le Saint Nom est éternellement pur et transcendantal :

Étant donné que Krishna et Son Saint Nom sont identiques, ce dernier est éternellement pur et au-delà de toute souillure matérielle. C’est Dieu, la Personne Suprême, sous la forme de sonorités transcendantales. Le Saint Nom n’a rien de commun avec un son matériel, comme le confirme Narottama Dasa Thakura: golokera prema-dhana, hari-nama sankirtana – les sonorités transcendantales du hari-nama sankirtana sont importées du monde spirituel.(Chaitanya Charitamrta Adi 7.74)

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[Amsuman dit à Kapila:]  » O Seigneur, Toi qui es parfaitement serein, bien que la nature matérielle, les activités intéressées ainsi que les formes et les noms matériels qui en découlent soient Ta création, Tu n’es pas affecté par eux. En conséquence, Ton Nom transcendantal est différent des noms matériels et Ta Forme diffère des formes matérielles. Tu apparais sous une forme qui ressemble à un corps matériel à seule fin de nous donner des instructions comme celles que contient la Bhagavad-Gita, mais en fait Tu es la Personne Suprême et Originelle. Je Te présente donc mes respectueux hommages. « (Srimad Bhagavatam 9.8.24)

Le chant du maha-mantra procède de la nature spirituelle :

Chacun peut en faire l’expérience, les vibrations du maha-mantra (ou mantra de la grande délivrance), venues du monde spirituel, ont tôt fait de transporter d’extase spirituelle celui qui les émet ou les entend. L’homme ne se préoccupe d’ordinaire que de satisfaire ses sens en comblant leurs demandes, comme le font d’ailleurs les animaux. Il lui faut donc dépasser cette conception matérielle de la vie et réfléchir au moyen de se libérer de l’emprise de la matière. Il lui faut rechercher la Cause première de toutes les causes, qui se trouve à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de la Création. On peut alors quitter le stade de l’empirisme, basé sur l’expérience sensorielle et celui de la spéculation intellectuelle, pour s’élever au niveau de la compréhension spirituelle. Le chant du mantra Hare Krishna procède de la nature spirituelle et transcende donc les différents niveaux de conscience matérielle: physique, mental et intellectuel. Aussi n’est-il aucunement nécessaire de comprendre le sens littéral du mantra, ni de le soumettre à quelque adaptation intellectuelle. Tous peuvent participer au chant de ce mantra sans préparation préalable. (Solutions pour un âge de fer, pp. 197-198) 

Seul le dévot peut saisir la nature transcendantale du Nom de Krishna :

[Les dévas dirent à Krishna dans le sein de Devaki:]  » O Seigneur, ceux qui se contentent de se livrer à des conjectures relevant du domaine de l’imagination ne peuvent connaître Ton Nom et Ton Corps transcendants. On ne peut connaître en vérité Ton Nom et Ta Forme qu’en recourant à la pratique du service de dévotion.  » 

Le Padma Purana déclare :

                              atah sri-krsna-namadi na bhaved grahyam indriyaih
                               sevonmukhe hi jihvadau svayam eva sphuraty adah 

 » On ne peut comprendre la nature transcendantale du Nom, de la Forme, des Qualités et des Divertissements de Sri Krishna à l’aide de nos sens souillés par la matière. C’est seulement lorsque nous devenons spirituellement imprégnés du service transcendantal rendu au Seigneur que nous sont révélés le Nom, la Forme, la Nature et les Divertissements de Dieu. « 

Étant donné que Krishna et Son Nom, Sa Forme et Ses Actes sont tous de nature transcendantale, les êtres ordinaires ou ceux qui ne sont que peu élevés ne peuvent les comprendre… Sevonmukhe hi jihvadau svayam eva sphuraty adah: la nature transcendantale du Nom, de la Forme, des Attributs et des Actes de Krishna ne peut être révélée que lorsqu’on se consacre à Son service en pleine conscience. C’est ce que confirment les propres paroles de Krishna dans la Bhagavad-Gita (18.55) :

                                 bhaktya mam abhijanati yavan yas casmi tattvatah   
                                  tato mam tattvato jñatva visate tad-anantaram

 » À travers le service de dévotion, et seulement ainsi, peut-on Me connaître tel que Je suis. Et l’être qui, par une telle dévotion, devient pleinement conscient de Ma Personne, entre alors en le royaume de Dieu.  » C’est seulement en se consacrant au service du Seigneur (sevonmukha) que l’on peut prendre conscience du Nom, de la Forme et des Attributs de Dieu…

Le Seigneur porte encore le Nom de Giridhari, ou Girivaradhari. Krishna, dans l’intérêt de Ses dévots, souleva la colline Govardhana, et les bhaktas apprécient ainsi Sa force inconcevable; mais les abhaktas, bien qu’ils perçoivent directement la force et la puissance inconcevables de Dieu, considèrent que Ses Actes sont des produits de l’imagination. C’est en cela que réside la différence entre un bhakta et un abhakta. Les abhaktas ne peuvent fournir la moindre terminologie au sujet de Dieu, la Personne Suprême; pourtant, le Seigneur est connu sous les Noms de Syamasundara et de Giridhari. De même, on L’appelle Devaki-nandana et Yasoda-nandana, car Il accepta de jouer le rôle du fils des mères Devaki et Yasoda; Il est encore appelé Gopala, car Il prit plaisir à S’occuper des vaches et des veaux. En conséquence, bien qu’Il n’ait pas de nom matériel, les bhaktas Le nomment Devaki-nandana, Yasoda-nandana, Gopala et Syamasundara. Ces Noms sont tous spirituels, et seuls les dévots du Seigneur peuvent en apprécier la nature transcendantale.(Srimad Bhagavatam 10.2.36)

11) Le Saint Nom est éternellement jeune

Spirituel, le chant du maha-mantra ne devient jamais banal ou lassant :

Il est dit que le bhakta, par nature, voue constamment son mental, ses énergies, ses paroles, son ouïe…, à l’écoute et au chant des gloires de Krishna. Telle est la conscience de Krishna, et pour celui, qu’absorbe cette écoute et ce chant, jamais le sujet ne semble usé ou vieilli. Et c’est là que s’opposent propos spirituels et propos matériels. Ces derniers se défraîchissent, on ne les écoute pas sans éprouver assez vite un désir de changement. Au contraire, les premiers méritent la qualification de nitya-nava-navayamana: à savoir que le chant et l’écoute répétés, constants, des gloires du Seigneur Suprême n’entraînent jamais la lassitude, mais conservent au contraire en celui qui les pratique leur fraîcheur, faisant même qu’il développe un désir ardent de s’y livrer toujours plus. (Livre de KRSNA, pp. 111-112)

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Jamais le bhakta n’a le sentiment que ses activités sont banales ou stéréotypées, jamais il n’éprouve l’impression de faire du surplace. Si quelqu’un répète sans cesse un nom matériel, il ne tardera pas à s’en lasser. Pourtant, on peut chanter le maha-mantra Hare Krishna jour et nuit sans jamais s’en lasser. Au contraire, plus on le chante, plus ce chant se révèle nouveau et frais. Srila Rupa Goswami disait que s’il pouvait avoir des millions d’oreilles et de langues, il n’en goûterait que mieux la félicité spirituelle provoquée par le chant du maha-mantra Hare Krishna.     (Srimad Bhagavatam 4.30.20)

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Dans l’Univers matériel, on peut s’épuiser à travailler sans cesse, mais lorsqu’on agit dans la conscience de Krishna, on peut chanter Hare Krishna et pratiquer le service de dévotion vingt-quatre heures sur vingt-quatre sans jamais se fatiguer. Lorsqu’au contraire on ne fait vibrer que des sons d’inspiration purement matérielle, on a tôt fait de s’épuiser. Sur le plan spirituel il n’est pas question de lassitude, car il est absolu. (La Perfection du yoga p14)

                                 12) Le maha-mantra est une prière pour
                      la délivrance, la protection et le service offert au Seigneur

Signification et importance du maha-mantra :

Le mot Hara s’adresse à l’énergie du Seigneur, tandis que les mots Krishna et Rama sont directement des Noms de Dieu. Krishna et Rama signifient  » le bonheur suprême « , et Hara représente la puissance de félicité suprême du Seigneur. À la forme vocative, Hara devient Hare. Cette énegie de joie nous aide à atteindre le Seigneur. Le Seigneur possède de multiples énergies. L’une d’elles, l’énergie matérielle, est celle que nous avons désignée du nom de maya. Quant aux êtres vivants, ils constituent l’énergie marginale de Dieu, supérieure à l’énergie matérielle et, en outre, incompatible avec elle. Par contre, les êtres distincts ne retrouvent leur condition normale, heureuse, qu’au contact de l’énergie interne, ou Hara.

Les trois Noms Hare, Krishna et Rama forment la semence divine du maha-mantra. Ce chant est lancé comme un appel par l’âme conditionnée désireuse d’obtenir la protection du Seigneur et de Son énergie. Il est comparable au cri de l’enfant qui réclame sa mère. Hara, jouant le rôle de la mère, aide le bhakta à obtenir la grâce du Seigneur, le Père. Et Celui-ci se révèle au bhakta qui chante avec sincérité ce mantra. (Solutions pour un âge de fer, p. 198-199)

Le maha-mantra est une prière :

Le seul fait d’adresser des prières au Seigneur Suprême permet d’atteindre la perfection… On peut pratiquer le service de dévotion dans toutes les sphères de l’existence matérielle tout simplement en adressant des prières à Dieu, la Personne Suprême. Le maha-mantra Hare Krishna est également une prière, puisqu’on prie le Seigneur Souverain par l’intermédiaire de Son Nom et qu’on se prépare un avenir heureux en demandant au Seigneur de pouvoir Le servir avec dévotion. Le maha-mantra Hare Krishna signifie plus précisément:  » Cher Krishna, cher Rama, ô Hare, énergie du Seigneur, veuillez m’employer à Votre service. « (Srimad Bhagavatam 4.24.69)

Le maha-mantra est une prière qui s’adresse au Seigneur et à Sa puissance spirituelle, Leur demandant de nous employer à Leur service d’amour spirituel :

Lorsque nous chantons le maha-mantra Hare Krishna, nous disons:  » Hare ! O énergie du Seigneur ! O mon Seigneur Krishna !  » Ainsi nous adressons-nous simplement au Seigneur et à Sa puissance spirituelle, représentés par Radha-Krishna, Sita-Rama ou Laksmi-Narayana. Le dévot prie constamment le Seigneur et Son énergie interne (Son épouse) pour qu’Ils lui donnent la possibilité de Les servir avec un amour transcendantal. Lorsque l’être conditionné recouvre sa véritable énergie spirituelle et s’abandonne pleinement aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur, il essaie de se consacrer à Son service. Telle est la condition naturelle et véritable de l’être vivant.(Chaitanya Charitamrta Madhya 22.16)

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Mlle Nixon: Pouvez-vous m’expliquer la signification du mantra Hare Krishna ? Srila Prabhupada: C’est très simple. Hare signifie  » O énergie du Seigneur  » et Krishna,  » O Krishna « . De même que dans le monde matériel, on trouve les deux principes mâle et femelle, ainsi Dieu est le mâle originel (purusa) et Son énergie (prakrti), le principe féminin originel. Donc, lorsque nous chantons Hare Krishna, nous prions:  » O Krishna, ô énergie de Krishna, acceptez que je Vous serve. « (Solutions pour un âge de fer, pp. 47-48)

Le maha-mantra est une prière pour être engagé au service de l’énergie spirituelle :

Rama et Krishna sont deux Noms de Dieu, et Hare désigne Son énergie. En chantant le maha-mantra, nous invoquons donc à la fois Dieu et Son énergie. Cette énergie revêt deux aspects : le matériel et le spirituel. Tels que nous sommes actuellement, nous nous trouvons prisonniers des griffes de l’énergie matérielle; c’est pourquoi nous prions pour obtenir la grâce d’être affranchis de cet esclavage et d’être engagés au service de l’énergie spirituelle de Dieu. Telle est l’essence de notre philosophie. Hare Krishna signifie:  » O énergie du Seigneur, ô Seigneur, que je puisse Vous servir avec amour.  » Car servir est dans notre nature. Pour une raison ou une autre, nous nous sommes dégradés au point de servir la matière, mais que l’attitude de service soit reportée sur l’énergie spirituelle, et notre vie atteindra sa perfection. (Solutions pour un âge de fer, p. 110)

13) Le maha-mantra est l’essence et la conclusion de tout savoir, rite, hymne et mantra védique (celui qui le chante a donc étudié tous les Vedas et accompli toutes les pratiques védiques au cours de vies antérieures).

L’essence de toute la connaissance védique est contenue dans le maha-mantra :

Le Narada-pañcaratra loue également le maha-mantra Hare Krishna en ces termes :

                       trayo vedāḥ ṣaḍ-ańgāni chandāḿsi vividhāḥ surāḥ
                    sarvam aṣṭākṣarāntaḥ-sthaḿ yac cānyad api vāń-mayam
                          sarva-vedānta-sārārthaḥ saḿsārārṇava-tāraṇaḥ

 » L’essence de toute la connaissance védique – englobant les trois formes d’actions védiques (le karma-kanda, le jñana-kanda et l’upasana-kanda), le chandah, ou hymnes védiques, et les cultes rendus aux devas – se trouve contenue dans les huit syllabes Hare Krishna, Hare Krishna. Telle est la réalité de tout le Vedanta. Seul le chant du Saint Nom permet de franchir l’océan d’ignorance.  » (Chaitanya Charitamrta  Adi 7.76)

Puisqu’il délivre les âmes conditionnées le Saint Nom incarne l’essence de tous les hymnes védiques :

[Isvara Puri dit à Sri Chaitanya:]  » En cet âge de Kali, il n’est d’autre précepte religieux que de chanter le Saint Nom, qui forme l’essence de tous les hymnes védiques. Telle est la teneur de toutes les Écritures. « 

Le fait de simplement chanter, sans commettre d’offenses, le mantra Hare Krishna peut nous délivrer de toutes conditions matérielles tant grossières que subtiles… Dans l’âge actuel, chanter le maha-mantra est la seule voie spirituelle qui se trouve sur le plan transcendantal, au-delà de la souillure matérielle. Étant donné que le Saint Nom peut libérer une âme conditionnée, on dit ici qu’il est sarva-mantra-sara, l’essence de tous les hymnes védiques.(Chaitanya Charitamrta Adi 7.74)

Le chant du Saint Nom forme la substance de tous les mantras védiques :

Srila Jiva Goswami, dans son Bhakti-sandarbha (verset 284), met beaucoup l’accent sur le chant du Saint Nom du Seigneur :

nanu bhagavan-nāmātmakā eva mantrāḥ, tatra viśeṣeṇa namaḥ-śabdādy-alańkṛtāḥ śrī-bhagavatā śrīmad-ṛṣibhiś cāhita-śakti-viśeṣāḥ, śrī-bhagavatā samam ātma-sambandha-viśeṣa-pratipādakāś ca tatra kevalāni śrī-bhagavan-nāmāny api nirapekṣāṇy eva parama-puruṣārtha-phala-paryanta-dāna-samarthāni tato mantreṣu nāmato ‘py adhika-sāmarthye labdhe kathaḿ dīkṣādy-apekṣā. ucyate — yady api svarūpato nāsti, tathāpi prāyaḥ svabhāvato dehādi-sambandhena kadarya-śīlānāḿ vikṣipta-cittānāḿ janānāḿ tat-sańkocī-karaṇāya śrīmad-ṛṣi-prabhṛtibhir atrārcana-mārge kvacit kvacit kācit kācin maryādā sthāpitāsti.

Il précise que le chant du Saint Nom forme l’essence de tous les mantras védiques. Chaque mantra débute par le préfixe nama om et évoque en fin de compte Dieu, la Personne Suprême, par Son Nom. Par la volonté suprême du Seigneur, chaque mantra que chantent de grands sages comme Narada Muni et d’autres rsis recèle un pouvoir spécifique. Chanter le Saint Nom ravive aussitôt la relation transcendantale qui unit l’être vivant au Seigneur Suprême. ( Chaitanya Charitamrita Adi 7.76)

Celui qui chante le Saint Nom a déjà accompli tous les rites, oblations, austérités et études védiques :

[Devahuti dit à Kapila:]  » O combien glorieux sont ceux dont la langue chante Tes Saints Noms! Fussent-ils issus de familles de mangeurs de chiens, ils deviennent dignes de vénération. Ceux qui chantent les Saints Noms de Ta Grâce doivent s’être livrés à toutes sortes d’austérités, avoir accompli mille sacrifices par le feu et adopté tous les bons principes des Aryens. Pour pouvoir ainsi chanter Tes Saints Noms, ils doivent s’être baignés en de saints lieux de pèlerinage, avoir étudié les Védas et satisfait à toutes exigences. « 

Comme l’enseigne le verset précédent, quiconque chante une seule fois le Saint Nom de Dieu sans commettre d’offense trouve aussitôt qualité pour accomplir les sacrifices védiques. Il ne faut pas s’étonner de ces propos du Srimad-Bhagavatam, ni douter de leur véracité en se demandant comment il est possible de devenir un saint homme digne d’être comparé au plus élevé des brahmanes par le seul fait de chanter le Saint Nom. Pour dissiper de tels doutes du mental des incroyants, le présent verset précise que l’on n’accède pas de façon soudaine au chant des Saints Noms, mais qu’on y parvient seulement après avoir accompli toutes sortes de rites et de sacrifices védiques. Ainsi, il ne faut pas s’étonner outre mesure, car nul en cette vie ne peut chanter le Saint Nom s’il n’a déjà franchi toutes les étapes préliminaires, soit l’accomplissement des sacrifices rituels prescrits dans les Védas, l’études des Textes védiques et l’adoption des principes élevés des Aryens. Tout ceci doit d’abord avoir été accompli. De même qu’un étudiant en droit a forcément déjà reçu une éducation générale, quiconque adopte la pratique du chant des Saints Noms du Seigneur – Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare – doit avoir déjà franchi toutes les étapes pécédentes. Il est dit que même ceux qui chantent le Saint Nom du bout des lèvres sont glorieux; en fait, il n’est même pas nécessaire de chanter le Saint Nom et de saisir les différentes phases du processus – dites offensante, sans offense, puis pure; il suffit que le Saint Nom effleure le bout de la langue. Notre verset affirme qu’un seul nama (mot singulier) – c’est-à-dire un seul Nom, tel Krishna ou Rama – suffit. Il n’est pas impératif de chanter tous les Saints Noms du Seigneur. Ceux-ci sont en effet innombrables, et nous n’avons pas à les chanter tous pour prouver que nous nous sommes déjà soumis à toutes les cérémonies rituelles védiques. Si quelqu’un ne chante qu’une fois, il faut le considérer comme ayant déjà réussi tous les examens préliminaires; que dire dès lors de ceux qui chantent ou récitent constamment le Saint Nom, vingt-quatre heures par jour…

Le Saint Nom doit être chanté pour la satisfaction du Seigneur Suprême, et non pour en retirer quelque plaisir personnel ou dans un but professionnel. Toute personne en qui prévaut cette mentalité pure, fût-elle issue d’une basse famille – d’une famille de mangeurs de chien par exemple -, devient si glorieuse que non seulement elle se purifie elle-même, mais elle devient en plus tout à fait apte à libérer autrui. Un tel être a qualité pour discourir sur l’importance du Nom divin, ainsi que le fit Thakura Haridasa. Bien qu’apparemment issu d’une famille musulmane, parce qu’il chantait le Saint Nom sans commetttre d’offenses, Sri Chaitanya l’habilita à devenir l’acarya, ou l’autorité souveraine, pour la propagation du Nom. Le fait qu’il avait vu le jour dans une famille n’observant pas les règles et principes védiques n’avait aucune importance. Chaitanya Mahaprabhu et Advaita Prabhu virent en lui une figure d’autorité du simple fait qu’il chantait le Saint Nom sans commettre d’offenses. Les maîtres qu’ils étaient reconnurent sans hésiter qu’il s’était déjà livré à toutes sortes d’austérités, qu’il avait étudié les Vedas et accompli tous les sacrifices. Il s’agit là d’une conclusion qui s’impose d’elle-même. Cependant, il existe une classe de brahmanes par hérédité, appelés smarta-brahmanas, qui pensent que même si l’on tient pour purifiées les personnes qui chantent ou récitent le Saint Nom, celles-ci n’en doivent pas moins se plier aux rites védiques ou attendre de renaître dans leur vie future au sein de familles de brahmanes pour être à même d’accomplir les cérémonies védiques. Mais en vérité, il n’en est rien. De tels hommes n’ont pas à attendre leur vie suivante pour devenir purifiés; ils le sont d’emblée, et l’on doit admettre qu’ils ont déjà observé tous les rites. Ce sont plutôt ces prétendus brahmanes qui doivent se soumettre à diverses austérités avant de pouvoir atteindre ce niveau de purification. Il est plusieurs autres pratiques védiques dont notre verset ne fait pas mention, et qui ont toutes déjà été accomplies par ceux qui chantent ou récitent les Saints Noms.

Le mot juhuvuh signifie que ces personnes qui chantent les Saints Noms ont déjà accompli toutes sortes de sacrifices; et le mot sasnuh signifie qu’elles se sont déjà rendues dans tous les saints pèlerinages, où elles se sont livrées à différentes activités purificatoires. On les qualifie d’aryas, car elles ont déjà satisfait à tous ces préliminaires, en sorte qu’elles doivent être comptées parmi les Aryens, ou ceux qui en ont développé les qualités. Par Aryens, on désigne les êtres civilisés dont la conduite est réglée selon les rites védiques. Or, un bhakta chantant les Saints Noms représente le meilleur des Aryens. À moins d’étudier les Vedas, nul ne peut devenir un Aryen, mais il est admis d’office que ceux qui pratiquent le chant des Saints Noms ont déjà assimilé tous les Textes védiques. Le mot précis utilisé à cet effet, anucuh, indique que parce qu’ils ont déjà complété toutes ces œuvres préliminaires, ils sont habilités à remplir les fonctions de maître spirituel.

Le mot grnanti utilisé dans ce verset désigne précisément une personne déjà établie dans l’accomplissement parfait de tous les rites. Si, par exemple, un juge préside la cour suprême et se trouve appelé à juger différentes affaires, cela signifie qu’il a déjà passé avec succès tous les examens de droit et qu’il vaut infiniment mieux que ceux qui sont en train de faire des études de droit ou qui projettent d’en faire. De la même façon, les personnes qui chantent ou récitent les Saints Noms transcendent le niveau de ceux qui accomplissent les rites védiques ou de ceux qui espèrent être habilités à le faire (ou, en d’autres mots, ceux qui sont issus de familles de brahmanes, mais ne se sont pas encore soumis aux cérémonies purificatoires et espèrent donc étudier les rites védiques afin d’accomplir dans le futur les divers sacrifices prescrits.) Les Vedas stipulent en plusieurs endroits que quiconque chante le Saint Nom s’affranchit aussitôt de l’existence conditionnée et que quiconque entend le Saint Nom du Seigneur, fût-il issu d’une famille de mangeurs de chien, se libère également des rets de la matière.(Srimad Bhagavatam 3.33.7)

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[Krishna dit à Arjuna:]  » En vertu de la conscience divine acquise dans sa vie passée, il est tout naturellement porté vers la pratique du yoga, parfois même à son insu. Désireux de connaître le yoga, il transcende déjà tous les rites scripturaires. « 

Un yogi élevé dans la vie spirituelle sera tout naturellement attiré par les principes du yoga, aptes à le conduire jusqu’à la cime, jusqu’à la conscience de Krishna, tandis qu’il se désintéressera des rites mentionnés dans les Écritures :

                                           aho bata śva-paco ‘to garīyān
                                        yaj-jihvāgre vartate nāma tubhyam
                                        tepus tapas te juhuvuḥ sasnur āryā
                                           brahmānūcur nāma gṛṇanti ye te

 » O Seigneur, même s’ils viennent de familles de mangeurs de chiens, ceux qui chantent Tes Saints Noms sont extrêmement élevés dans la conscience spirituelle. Car pour pouvoir ainsi chanter Tes Noms, ils ont dû mener maintes ascèses, exécuter d’innombrables sacrifices, se baigner dans tous les lieux sacrés et avoir étudié toutes les Écritures.  » (Srimad Bhagavatam 3.33.7)

Sri Chaitanya en donna l’exemple parfait en faisant de Haridasa Thakura, malgré son ascendance musulmane, l’un de Ses principaux disciples. Parce qu’il avait été fidèle à son vœu de réciter, chaque jour, 300 000 Noms du Seigneur – Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare -, le Seigneur en fit le namacharya (l’acharya du Saint Nom). Qu’il ait pu ainsi réciter constamment le Nom du Seigneur indique qu’il avait, dans sa vie précédente, exécuté tous les rites des Védas (sabda-brahman); car à moins d’être purifié, on ne peut ni suivre les principes de la conscience de Krishna, ni chanter le Saint Nom. (Bhagavad-gita 6.44)

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Comme l’enseignait le quinzième chapitre, toutes les règles et restrictions des Vedas ont pour seul but de nous faire connaître Krishna. Celui qui, à la lumière de la Bhagavad-Gita, comprend la nature de krishna et s’établit dans la conscience de Krishna en s’engageant dans le service de dévotion, celui-là a déjà atteint la plus haute perfection du savoir offert par les Écritures védiques. Cette méthode, Sri Chaitanya Mahaprabhu, nul autre que le Seigneur, en a rendu l’accès facile. Il demandait à tous de simplement chanter : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare -, de servir le Seigneur avec amour et dévotion et de goûter aux reliefs de l’offrande de nourriture présentée à la murti. On doit voir en celui qui s’engage dans ces activités dévotionnelles quelqu’un qui a déjà étudié tous les Textes védiques, qui en est arrivé à la parfaite conclusion. (Bhagavad-gita 16.24)

14) » Om  » et  » Hare Krishna « 

Les trois mots om tat sat sont prononcés conjointement avec le Saint Nom :

Les trois mots om tat sat indiquent spécifiquement la Vérité Absolue, Dieu, la Personne Suprême. Le mot om, par ailleurs, se retrouve constamment dans les hymnes védiques… Les trois mots om tat sat sont prononcés conjointement avec le Saint Nom du Seigneur Suprême (om tad visnoh). Chaque fois que l’on chante un hymne védique ou le Saint Nom, on y joint l’om, ce que montrent les Écritures védiques. Ces trois mots sont tirés des hymnes védiques. Om ity etad brahmano nedistam nama indique le premier but. Tat tvam asi indique le second, et sad eva saumya, le troisième. Combinés, ils deviennent om tat sat. Jadis, lorsque Brahma, le premier être créé, accomplit des sacrifices, il prononça ces trois Noms de Dieu, l’Être Suprême, et cette procédure, transmise par la succession disciplique, demeure encore. Cet hymne, donc, est chargé de sens.(Bhagavad-Gita 17.23)

Le son om est contenu dans le mantra Hare Krishna :

[Krishna dit à Arjuna:]  » Ainsi établi dans le yoga, et prononçant la syllabe sacrée om, suprême alliance de lettres, celui qui, à l’instant de quitter le corps, pense à Moi, Dieu, la Personne Suprême, celui-là, sans nul doute, atteindra les planètes spirituelles. « 

Ce verset confirme, dans les termes les plus clairs, que le son om, Brahman et Krishna Lui-même ne diffèrent pas l’un de l’autre. Om n’est que la représentation sonore impersonnelle de Krishna, et se trouve contenu dans le mantra Hare Krishna. Il est, d’autre part, établi que dans l’âge de Kali, le nôtre, celui qui aura sur les lèvres le maha-mantra Hare Krishna au moment de la mort atteindra le royaume spirituel. Ainsi, les dévots de Krishna atteindront Goloka Vrindavana, la planète de Krishna (certains personnalistes atteignent également l’une ou l’autre des innombrables planètes Vaikunthas du monde spirituel), tandis que les impersonnalistes, pour leur part, ne dépassent jamais le brahmajyoti.(Bhagavad-gita 8.13)

Les Écritures recommandent, en cet âge de Kali, le chant du maha-mantra Hare Krishna plutôt que l’omkara :

[Sukadeva Goswami dit au roi Pariksit:]  » Pendant l’âge de Satya, le premier millénaire, tous les mantras védiques étaient réunis en un seul, le mantra-pranava, racine de tous les autres mantras… « 

Durant le Satya-yuga, le seul mantra était l’omkara (om tat sat). Ce même omkara est présent dans le mantra Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. À moins d’être un brahmane, on ne peut prononcer l’omkara et obtenir le résultat désiré. Or, en cet âge de Kali, presque tout le monde est sudra, inapte à prononcer le pranava, omkara. C’est pourquoi les sastras ont recommandé de chanter le maha-mantra Hare Krishna. L’omkara est un mantra, un maha-mantra, et Hare Krishna est aussi un maha-mantra. On prononce l’omkara lorsqu’on veut s’adresser à Dieu, la Personne Suprême, Vasudeva (om namo bhagavate vasudevaya) et c’est dans ce même dessein que l’on chante le mantra Hare Krishna. Hare:  » O énergie du Seigneur! « , Krishna:  » O Seigneur, Krishna! « , Hare:  » O énergie du Seigneur! « , Rama:  » O Seigneur Suprême, ô bénéficiaire suprême!  » (Srimad Bhagavatam 9.14.48)

Bien qu’il n’y ait aucune différence entre l’omkara et le mantra Hare Krishna, Sri Chaitanya recommande le chant du maha-mantra en cet âge :

Tout mantra védique est appelé brahma, car le brahmaksara (aum ou omkara) précède chacun d’entre eux; citons, par exemple, om namo bhagavate vasudevaya. Krishna déclare dans la Bhagavad-Gita (7.8): pranavah sarva-vedesu –  » Dans tous les mantras védiques, Je suis représenté par le pranavah, l’omkara. »

Aussi le fait de chanter les mantras védiques commençant par l’omkara revient-il à chanter directement le Nom de Krishna; il n’y a aucune différence entre les deux. Que l’on chante l’omkara ou que l’on s’adresse au Seigneur en l’appelant  » Krishna « , cela revient au même; néanmoins, Sri Chaitanya Mahaprabhu a recommandé, pour l’âge où nous vivons, le chant du mantra Hare Krishna (harer nama eva kevalam). Bien qu’il n’existe aucune différence entre le mantra Hare Krishna et les mantras védiques commençant par l’omkara, Sri Chaitanya, le chef de file du Mouvement spirituel propre à cet âge, a donc recommandé que l’on chante : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare.(Srimad Bhagavatam 6.5.26)

Le mantra Hare Krishna est plus pratique que l’omkara, car il se chante quel que soit le lieu ou le temps :

[Narada Muni dit à Yudhisthira:]  » O roi, il faut choisir un endroit dans un lieu de pèlerinage saint et sacré pour y pratiquer le yoga. Cet endroit doit être nivelé, ni trop haut ni trop bas, et l’on doit s’y asseoir très confortablement, rester calme et serein, tout en gardant le corps bien droit; c’est alors qu’on peut commencer à chanter le pranava védique. « 

Le chant de l’omkara (pranava) est prescrit ici, car il est possible de le réciter à la place du maha-mantra Hare Krishna au début de la réalisation spirituelle. Ces deux mantras ne diffèrent en rien dans la mesure où tous deux sont des représentations sonores du Seigneur Suprême. Pranavah sarva-vedesu: la vibration sonore de l’omkara constitue le commencement de toutes les Écritures védiques. Om namo bhagavate vasudevaya. Le mantra Hare Krishna diffère néanmoins de l’omkara en ce sens qu’il peut être récité ou chanté sans tenir compte du lieu ou des facilités pour s’asseoir que recommande la Bhagavad-Gita (6.11) :

śucau deśe pratiṣṭhāpya
sthiram āsanam ātmanaḥ
nāty-ucchritaḿ nāti-nīcaḿ
cailājina-kuśottaram

 » Pour pratiquer le yoga, en un lieu saint et retiré on doit se ménager, ni trop haut ni trop bas, un siège d’herbe kusa, recouvert d’une peau de daim et d’un linge d’étoffe douce.  » Tout le monde peut chanter le maha-mantra Hare Krishna, quel que soit le lieu ou la manière de s’asseoir. Sri Chaitanya Mahaprabhu a déclaré ouvertement: niyamitah smarane na kalah. Pour chanter le maha-mantra, il n’y a pas de prescriptions particulières à suivre quant à l’endroit où l’on s’assied. L’injonction niyamitah smarane na kalah inclut le lieu, le moment et la personne (desa, kala et patra). Tout le monde peut donc chanter le mantra Hare Krishna sans tenir compte du moment ni de l’endroit. Il est très difficile, spécialement au cours du Kali-yuga, de trouver un endroit convenable qui soit conforme aux recommendations de la Bhagavad-Gita. Mais le maha-mantra peut être chanté ou récité en tout temps et en tous lieux, et donner des résultats très rapides. On peut toutefois se plier à certaines règles quand on chante ce mantra. Ainsi sera-t-il profitable de se tenir assis bien droit, sinon on risquerait de se sentir quelque peu somnolent. (Srimad Bhagavatam 7.15.31)

15) Définitions : japa, kirtana, sankirtana et sravana

Différence entre japa et kirtana :

Par le mot japa, on désigne la récitation individuelle, lente et à voix basse, d’un hymne, ou mantra. Que le même mantra soit chanté à voix haute, et le japa devient kirtana. Ainsi, lorsqu’on récite très doucement, pour sa propre écoute, le maha-mantra : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare – on pratique le japa. Pendant le kirtana, au contraire, le chant sera effectué à voix haute, pour qu’il soit entendu de tous. Le maha-mantra peut donc être utilisé pour le japa aussi bien que pour le kirtana. En résumé, le japa vise le seul bienfait de celui qui récite le mantra, alors que le kirtana permet à un plus grand nombre de personnes de l’entendre et d’en tirer profit. Le Padma Purana ajoute:  » Pour qui chante ou récite le Saint Nom, faiblement ou à voix haute, s’ouvrent aussitôt toutes grandes les portes de la libération et des plaisirs édéniques. « (Nectar de dévotion, p. 90)

Définition de sankirtana :

La glorification à voix haute des Actes, des Attributs, de la Forme… du Seigneur a nom sankirtana. On désigne également de ce nom le chant, en goupe, des Saints Noms du Seigneur. (Nectar de dévotion, p. 88)

Définition de sravana :

Sravana : écouter les Noms et les Gloires du Seigneur. (Upadeshamrita., p. 33)

16)Le Nom du Christ

Christ et Krishna:

Srila Prabhupada: Que signifie le mot  » Christ  » ?

Père Emmanuel: Le mot  » Christ  » vient du grec  » Khristos « , qui signifie  » l’Oint « .

Srila Prabhupada: Et  » Khristos  » est le dérivé grec du mot  » Krishna « .

Père Emmanuel: Voilà qui est très intéressant.

Srila Prabhupada: Lorsqu’en Inde, les dévots invoquent Krishna, ils prononcent souvent Son Nom « Krista », ce qui, en sanskrit, veut dire  » attrait « . Que nous nous adressions à Dieu par ces Noms de « Christ »,  » Krista  » ou  » Krishna « , nous invoquons la même Personne Suprême, infiniment fascinante. Lorsque Jésus dit:  » Notre Père, qui êtes aux cieux, que Votre Nom soit sanctifié « , ce Nom de Dieu auquel il fait allusion, n’est-ce pas Krista, ou Krishna ?

Père Emmanuel: Je crois que Jésus, en tant que Son Fils, nous a révélé le vrai Nom de Dieu: Christ. Nous pouvons appeler Dieu  » Notre Père « , mais si nous désirons L’invoquer par Son Nom propre, nous devons alors dire  » Christ « .

Srila Prabhupada: C’est vrai.  » Christ  » est une autre façon de dire Krista, ou Krishna, le Nom de Dieu. Jésus a dit qu’il faut glorifier le Nom de Dieu. Un théologien soutenait hier devant moi que Dieu n’a pas de Nom, qu’on ne peut s’adresser à Lui que par le mot  » Père « . Mais tout comme notre père possède, outre son titre de père, un nom qui lui est propre, Dieu le Père a un Nom bien déterminé: celui de Krishna. C’est pourquoi peu importe que l’on s’adresse à Lui par les Noms  » Christ « ,  » Krista  » ou  » Krishna « ; il s’agit toujours du même Seigneur Suprême.

Père Emmanuel: Oui. Lorsqu’il est question du Nom exact de Dieu, il nous faut dire  » Khristos « . Notre religion nous enseigne le mystère de la Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit. Et nous croyons pouvoir connaître le Nom de Dieu que par la révélation de Son Fils. Or, Jésus-Christ révéla le Nom du Père, qui pour nous est désormais  » Christ « .

Srila Prabhupada: En vérité, Christ ou Krishna, peu importe, le Nom est le même. L’important est d’adhérer au précepte védique qui préconise pour cet âge le chant du Nom de Dieu. (Solutions pour l’âge de fer, pp.109-110)

En chantant le Saint Nom du Christ, les chrétiens peuvent atteindre le niveau spirituel :

Père Emmanuel: Krishna ne peut-Il parfois autoriser la consommation de chair animale ?

Srila Prabhupada: Oui – dans le règne animal. Mais l’homme civilisé, religieux, ne saurait tuer et manger les animaux. Cessez de tuer les animaux, chantez le Saint Nom du Christ et votre vie sera parfaite. Mon but n’est pas de vous donner une leçon, mais de vous adresser une prière: chantez le Nom de Dieu. La Bible vous demande la même chose; œuvrons donc ensemble. Et si vous avez quelque préjugé sur le Nom de Krishna, alors chantez  » Khristos  » ou  » Krista « , cela ne fait aucune différence. Sri Chaitanya a enseigné: namnam akari bahudha nija-sarva-saktih –  » Dieu possède une infinité de Noms, qui tous, parce qu’identiques à Lui-même, sont dotés des mêmes pouvoirs que Lui.  » C’est pourquoi même si vous vous identifiez à une confession quelconque – hindoue, chrétienne, musulmane ou autre -, vous pouvez chanter les Noms de Dieu contenus dans vos Écritures; vous atteindrez ainsi le niveau spirituel. La vie humaine est en fait destinée à la réalisation spirituelle, elle est faite pour apprendre à aimer Dieu. Là réside la vraie beauté de l’humain. Que vous vous acquittiez de ce devoir sous le nom d’hindou, chrétien ou musulman, peu importe, si vous le faites vraiment.

Père Emmanuel: Je vous suis parfaitement.

Srila Prabhupada: [indiquant un chapelet de cent huit grains] Nous portons toujours ce chapelet, qui ressemble au vôtre. Vous récitez le Saint Nom, mais pourquoi tous les chrétiens n’en font-ils pas autant? Pourquoi n’utilisent-ils pas pleinement cette occasion que leur offre la forme humaine ? Chiens et chats ne peuvent chanter les Noms divins, mais nous, qui sommes humains, le pouvons. Nous n’avons rien à perdre, mais beaucoup à gagner ainsi. Mes disciples chantent sans cesse Hare Krishna. Ils pourraient aller au cinéma, ou faire je ne sais quoi encore, mais ils ont renoncé à tout cela. Ils ne mangent ni viande, ni poisson, ni œufs, ni ne font usage de substances enivrantes ou excitantes. Ils ne boivent pas, ne fument pas, ne jouent pas, ne se perdent pas en élucubrations et n’entretiennent pas de rapports sexuels illicites. Mais ils chantent les Saints Noms de Dieu. Si vous voulez travailler en accord avec nous, allez dans les églises et chantez « Christ « ,  » Krista  » ou  » Krishna « . Qu’y a-t-il de difficile à cela ?

Père Emmanuel: Rien. Pour ma part, je serais heureux de me joindre à vous…

Srila Prabhupada: Je crois que les prêtres chrétiens devraient œuvrer avec le Mouvement pour la Conscience de Krishna, en chantant le Nom du Christ, ou  » Khristos « , et en cessant de tolérer qu’on abatte les animaux. Ces enseignements sont en accord avec ceux de la Bible; ils ne sont pas de mon invention. Agissez ainsi et vous verrez alors changer la condition universelle.(Solutions pour l’âge de fer, pp. 114-116)

17) Autres enseignements sur les attributs du Saint Nom

Le Saint Nom est l’âme de tout enseignement :

[Sri Chaitanya dit à Svarupa Damodara et Ramananda Raya:] « … (le chant du Saint Nom) est l’âme de tout enseignement… « (Chaitanya Charitamrita. Antya 20.12)

Le Saint Nom est l’essence même de toute félicité :

Sri Krishna est la Vérité Absolue, et la dévotion pour Sa Personne, manifestée dans l’amour pur, prend sa source dans le chant collectif de Son Saint Nom, l’essence même de la félicité.(Chaitanya Charitamrita, Adi 1.96)

Le mantra Hare Krishna ne requiert pas la purification du mantra :

Comme le recommande le Hari-bhakti-vilasa (1.215, 219-220) :

On parle de sodhana, de purification du mantra, mais cette considération n’existe pas pour le mantra de Krishna. Balivat krsna-mantranam samskarapeksanam na hi.  » Le mantra de Krishna est tellement puissant qu’il n’est nul besoin de sodhana.  » (1.235)     (Chaitanya Charitamrita, Madhya 24.33



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