SPIRITUALISME DIALECTIQUE
Un point de vue védique sur la philosophie occidentale
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Sigmund Freud
(1856-1934)
Dans l’entretien qui suit, Syāmasundara das ( Sam Speerstra, diplômé en philosophie) et Hayagriva das (Prof. Howard Wheeler) présente la philosophie de Sigmund Freud à Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada ( Fondateur-Acharya du Mouvement pour la Conscience de Krishna ) qui la compare à la pensée védique.
Syamasundara: Pour Freud il existe un conflit entre le soi primaire, qu’il appelle « le ça« , et le soi éthique, l’égo. C’est le ça qui essaie d’assouvir ses besoins, et à la base sa force de motivation est la libido, l’instinct sexuel. Lorsque le ça rentre en contact avec les sens, l’égo se forme. Le surmoi est une partie modifiée de l’égo. Il est formé à travers les différentes expériences vécues avec ses parents. Le surmoi est caractérisé par les sentiments de la conscience, et il représente le facteur répressif principale dans la lutte que l’égo engage pour réfréner ses tendances d’origines sexuelles, primitives et débridées.
Srila Prabhupada: Nous pensons également que chacun a un appétit sexuel, et les sastras (les Ecritures) affirment que le sexe est la principale cause d’asservissement au monde matériel. En fait, tout le monde a une inclination pour, non seulement le sexe, mais aussi l’intoxication et la consommation de chair animale. Ces penchants sont inhérents à tout être vivant. Si nous suivons les sastras, les relations sexuelles sont permises dans le mariage, mais sont prohibées en dehors de celui-ci. Krishna dit, « Je suis l’union charnelle qui n’enfreint pas les principes de la religion » (BG 7.11) Cela signifie que la vie sexuelle doit être soumise à des règles. Bien sûr, les gens sont enclins à jouir de la vie sexuelle sans restriction, à l’encontre des injonctions védiques. Les Vedas donnent des règles à suivre, non seulement pour le sexe, mais aussi pour la consommation de chair animale et l’intoxication. L’idée est de restreindre ces anarthas, ces choses indésirables, afin qu’éventuellement les êtres s’en libèrent. A l’état conditionné (voir âme conditionnée), tout le monde crée un faux égo, pensant: « Je suis Américain, Je suis Hindou, Je suis Chrétien, Musulman, Russe, Je suis un être humain, Je suis ce corps, Je suis ceci, je suis cela. » C’est le faux ego. L’ego supérieur lui dit: « Je suis Brahman. Je suis le serviteur éternel de Krishna ». De cette façon si l’on comprend le moi, automatiquement le faux ego disparait. Nos sens sont grossiers, mais ils sont contrôlés par le mental. Le mental fait partie du corps subtil (voir corps matériel), et le mental à son tour est contrôlé par l’intelligence. L’intelligence, elle, est contrôlée par l’ego, et si l’ego est illusoire, l’entière structure est également illusoire. Le faux ego pense, « je suis ce corps ». C’est une fausse identification. Quand l’ego est ainsi recouvert par l’illusion, tous les éléments subordonnés à lui sont aussi recouverts par l’illusion parce qu’ils se tiennent également sur une plate-forme illusoire. Par conséquent les Vedas nous enjoignent de s’établir sur la plate-forme de la connaissance, et cela s’appelle brahma-jñāna. Comme la Bhagavad-gita l’affirme:
Celui qui atteint le niveau spirituel réalise du même coup le Brahman Suprême, et y trouve une joie infinie. Jamais il ne s’afflige, jamais il n’aspire à quoi que ce soit; il se montre égal envers tous les êtres. Celui-là obtient alors de Me servir avec un amour et une dévotion purs.
Bhagavad-gita (18.54)
Dès que l’on acquiert cette connaissance, de n’être pas le corps mais l’âme pure spirituelle, on devient heureux. Tous les névroses et problèmes que Freud cherche à guérir sont dus au faux ego. Dès que l’on comprend la véritable situation, le brasier de l’existence immédiatement s’éteint. Freud décrit ce brasier, et il essaie de traiter les gens qui se trouvent à l’intérieur de celui-ci. Mais comment une personne peut-elle être heureuse alors qu’un incendie sévit tout autour d’elle. C’est le feu lui-même qui doit être éteint, et la personne elle-même doit être sortie du brasier. C’est alors seulement qu’elle pourra être heureuse.
Je me souviens il y a quelques années en Inde, alors qu’un criminel plaidait la démence face à l’accusation, un psychiatre fut appelé à la barre afin de déterminer si cette personne devait être jugée responsable ou pas au moment du crime. Le psychiatre dit: « J’ai examiné de nombreuses personnes, et j’en ai conclu que tout le monde est, plus ou moins, atteint de démence. Si son innocence dépend de sa bonne santé mentale, alors il devrait être déclaré non coupable, mais autant que je le sache, tout le monde est plus ou moins atteint de démence. » C’est aussi notre conclusion. Quiconque est infectée par la nature matérielle est plus ou moins fou. Dès que l’être vivant revêt un corps matériel, il doit être fou. Ainsi, chacun tient des propos divers.
Syamasundara dasa: Freud pense que les expériences traumatisantes et douloureuses, souvent refoulées dans l’oubli, demeurent profondément enfouies dans l’inconscient. En les évoquant, il peut être possible de se guérir des névroses qu’elles ont causé
Srila Prabhupada: Notre procédé est différent. Dès que vous offrez quelque chose de mieux à quelqu’un, il en oublie aussitôt ce qui est inférieur.*
* à noter que ces propos de Srila Prabhupada sur la différence d’approche et de procédé de la conscience de Krishna en ce qui concerne la maîtrise et le bien-être mental, par rapport à ceux que la psychologie et la psychiatrie moderne proposent , se recoupent trés exactement avec ceux qu’il avait tenu avec le psychologue Dr Frazer dans la conversation « Au delà du mental » .
» Même à l’écart des plaisirs matériels, l’âme incarnée peut encore éprouver quelque désir pour eux. Mais qu’elle goûte une joie supérieure, et elle perdra ce désir, pour demeurer dans la conscience spirituelle. »
Bhagavad-gita (2.59)
La peur apparaît dès que nous ne sommes plus dans la conscience de Krishna. C’est une caractéristique de l’ âme conditionnée. Aussitôt que l’on devient conscient de Krishna, nos peurs et anxiétés automatiquement disparaissent.
nārāyana -parāḥ sarve
na kutaścana bibhyati
svargāpavarga-narakesv
api tulyārtha-darśinaḥ
» Les bhaktas absorbés corps et âme dans le service de dévotion offert à Dieu, la Personne Suprême, Sri Narayana, ne redoutent jamais aucune condition d’existence. Pour eux, les planètes édéniques, la libération et les planètes infernales ont toutes même valeur, car ces bhaktas ne s’intéressent qu’au service du Seigneur. »
Srimad-Bhagavatam (6.17.28)
Lorsque l’on est conscient de Dieu, on ne craint rien. Malgré les menaces de mort de son père démoniaque et le fait qu’il dut être confronté à toutes sortes de situations terrifiantes, Prahlada Maharaja demeura calme et paisible. En effet, son père même le questionna: « Prahlada, comment peux tu demeurer si arrogant et imperturbable face à mes châtiments? » Prahlada répondit: « La personne qui vous confère votre pouvoir est la même qui me protège. »
Oublier les expériences douloureuses est en soi artificiel. Les gens essaient d’oublier parce qu’ils ne sont pas convenablement éduqués. C’est inutile de chercher à oublier les expériences douloureuses. Quand on est conscient de Krishna, on n’a plus peur de se les remémorer. En fait on remercie Krishna, en Lui disant: » Krishna, Vous êtes si bon .Vous m’avez sauvé de tellement de situations dangereuses. Maintenant je me sens purifié et en sécurité avec Vous ». Une personne consciente de Krishna ne redoute plus ses expériences passées. Au lieu de cela il en rit, en pensant: » D’avoir crains tout ça, quel idiot j’étais! »
Syamasundara: Freud ne pensait pas que l’oubli était artificiel. Il pensait que cela répondait à un instinct naturel d’oublier les expériences douloureuses.
Srila Prabhupada: C’est certainement vrai. Par exemple, lorsque vous étiez dans le ventre de votre mère, la situation était très très pénible. Maintenant vous avez oublié cette expérience, et cet oubli est certainement très naturel. C’est un fait que vous étiez confiné dans le ventre de votre mère, mais vous ne pouvez vous en souvenir. En y pensant vous pouvez imaginer combien cette situation était horrible. Néanmoins, les sastras disent que même si vous l’avez oublier, vous ne pouvez pas échapper à cette situation. Une expérience douloureuse similaire vous attend ( dans votre prochaine naissance).
Syamasundara: Freud dit que les angoisses et les tensions sont causées par les instincts primitifs du ça qui constamment nous forcent à agir en conflit avec l’égo moral, rationnel et le surmoi.
Srila Prabhupada: Les angoisses continueront aussi longtemps que l’on demeure dans l’existence matérielle. Tant que l’on demeure conditionnée, on ne peut pas se libérer de l’anxiété.
Syamasundara: Est-ce dû au fait que nous sommes toujours en train d’aspirer à quelque chose et en devenons frustrés?
Srila Prabhupada: La frustration est inévitable parce que nous ne désirons pas la bonne chose. Vous désirez quelque chose qui n’est pas permanent, et cela provoque l’angoisse. Nous aspirons à vivre pour toujours, mais nous nous trouvons dans ce corps matériel temporaire. Il n’est donc pas possible de vivre pour toujours, et nous sommes angoissés car nous redoutons l’arrivée de la mort. Nous craignons la mort et la destruction du corps, et cela constitue la cause principale de notre angoisse. L’angoisse est due au fait de se trouver face à une situation qui ne durera pas, qui est temporaire.
Syamasundara: L’égo crée des stratégies de défense contre cette angoisse qui est engendrée par le ça. Dès qu’un désir grossier ou animal fort se manifeste, l’égo le réprime pour se préserver.
Srila Prabhupada: Se retenir est normal. Quand on est malade, et que le docteur nous recommande de ne pas consommer aucun nourriture solide, il faut se maîtriser. Selon le principe du brahmacarya, le brahmacari restreint ses désirs sexuels. Cela s’appelle tapasya, restriction volontaire. Bien entendu, ça demeure trés difficile à réaliser si l’on ne s’engage pas dans une activité supérieure. C’est pourquoi, comme je l’ai dis, il faut remplacer notre occupation inférieure par une supérieure; lorsque vous êtes captivé par la forme merveilleuse de Krishna, naturellement vous n’êtes plus attiré par celle d’une jolie jeune femme .
Syamasundara: Pour les bouddhistes il est non seulement question de répression vis-à-vis de ses désirs, mais carrément de suppression.
Srila Prabhupada: Ce n’est pas ce que nous prêchons. Il y aura toujours des désirs, et des fois il faudra les réprimer. Mon Guru Maharaja avait l’habitude de dire qu’au lever, vous devriez battre votre mental une centaine de fois avec vos chaussures, et au coucher, vous devriez battre celui-ci une centaine de fois avec un manche à balais. De cette façon vous serez à même de contrôler votre mental. Pour dompter les tigres sauvages il faut utiliser la force, mais une fois que les tigres sont dompter il n’est plus question d’utiliser la force. Alors, vous pouvez jouer avec eux, et ils deviennent vos amis. Ainsi la répression n’est pas toujours mauvaise.
Syamasundara: Freud considère que la répression sexuelle est néfaste, et la sublimation souvent bénéfique. Il ne recommanda pas une liberté sexuelle totale; au lieu de cela, il suggéra qu’au lieu d’essayer de dénier ses besoins sexuels nous devrions plutôt les orienter vers autre chose, peut-être des activités artistiques, ou l’étude positive.
Srila Prabhupada: Ça veut dire divertir son attention, et cela est recommandé dans la culture védique pour un brahmacari. Si, dès le début de notre existence, Krishna est enseigné, nous oublierons le sexe. Même un adulte, s’il adopte sérieusement la conscience de Krishna, il peut oublier le sexe. Telle est l’expérience de Yamunacarya: yadavadhi mama cetaḥ krsna-pādāravinde (voir SB 4.25.24) » Depuis que j’ai accepté le pur service de dévotion (la conscience de Krishna) chaque fois qu’une pensée sexuelle entre dans mon esprit, je crache dessus. » Si l’on pratique le sexe sans restriction, on risque plus tard, de devenir sexuellement impotent. Ce sera la façon de punir de la nature. Le sexe ne peut être réprimé de façon artificiel, mais une éducation appropriée existe.
Syamasundara: Freud pense que le sexe ne peut pas être réprimé, et que si l’on tente de le faire, la personne risque de développer des névroses indésirables.
Srila Prabhupada:: Il ne connaissait pas le procédé de la conscience de Krishna. Selon notre philosophie, aussi longtemps que l’on a des désirs sexuels, on doit accepter un corps matériel et être soumis aux misères de l’existence matérielle. Cependant, c’est un fait que la vie spirituelle existe, et si nous sommes formés spirituellement, les désirs matériels ne nous dérangeront plus.
Hayagriva: En explorant le domaine de la sexualité infantile, Freud découvrit une nature sexuelle définie dès l’étape de la petite enfance. Il en conclua que les activités sexuelles, dès l’enfance, étaient normales, et cela le conduisit à écrire que » dans une vie sexuelle normale, aucune névrose n’est possible. »
Srila Prabhupada: Tout cela dépend de l’éducation de l’enfant. Si un enfant est éduqué en tant que brahmacari, il n’aura aucune inclination pour le sexe. Le père parfois s’adonne à des actes sexuels devant ses enfants, et ceux-ci ensuite l’imitent. C’est la nature d’un enfant de chercher à imiter, particulièrement ses parents. Selon la civilisation védique, dès que l’enfant atteint l’âge de quatre ou cinq ans, il est envoyé au gurukula, où il doit être soumis à la discipline. Là, pratiquement, il oublie la vie sexuelle. Mais lorsque qu’il devient jeune homme, naturellement, il se peut qu’il manifeste une certaine inclination pour le sexe, et si cela est le cas, le guru lui suggère alors le mariage. Par ailleurs, s’il est en mesure de contrôler parfaitement ses désirs sexuelles, il peut devenir un sannyasi. Mon Guru Maharaja, par exemple, ne sait jamais marié. C’est une question d’éducation.
Syamasundara: Freud croit que nombre de nos aspirations et conflits inconscients présents, trouvent leur origine dans ces expériences infantiles.
Srila Prabhupada: Peut être bien, mais vous n’allez pas devenir de nouveau un enfant. Alors pourquoi pas oublier tout cela? Après cette vie, vous serez placé dans le sein d’une autre mère, et toutes ces expériences de nouveau se produiront. C’est pourquoi il est du devoir du guru et des parents de sauver l’entité vivante d’une nouvelle naissance.
gurur na sa syāt sva-jano na sa syāt
pitā na sa syāj jananī na sā syāt
daivaḿ na tat syān na patiś ca sa syān
na mocayed yaḥ samupeta-mṛtyum
» Celui qui ne peut délivrer du cycle des morts et des renaissances ceux qui dépendent de lui, ne devrait jamais devenir maître spirituel, père, mari, mère ou deva. »
Srimad-Bhagavatam (5.5.18)
Janma-mrtyu-jarā-vyādhi (naissance, mort, vieillesse et maladie). A l’instant de la mort, de nouveau, nous serons forcés de faire face à cette horrible situation. Nous serons forcés de pénétrer dans le ventre maternel, être emprisonné, et subir la naissance. Que nous les oublions ou pas, de toute façon, nous devrons les subir encore et encore si nous ne devenons pas conscients de Krishna.
Syamasundara: Freud pensait que la plupart de nos problèmes, lesquels sont sexuels de nature, peuvent être guéris en évoquant les expériences douloureuses (qui sont à leur origine) et en les analysant de façon objective.
Srila Prabhupada: On doit comprendre pourquoi le problème du sexe existe. Si nous tolérons un peu la sensation de démangeaison, nous nous épargnerons beaucoup de souffrance. Yan maithunādi-gṛhamedhi-sukhaḿ hi tuccham kaṇḍūyanena karayor iva duḥkha-duḥkham. « Les rapports charnels sont comparés au frottement de deux mains en vue de soulager une démangeaison. Les grhamedhis, ceux qui se disent grhasthas et qui sont dépourvus de toute connaissance spirituelle, croient que cette démangeaison correspond à la plus haute forme de plaisir, alors qu’en fait elle est source de souffrance. » SB ( 7.9.45) Quand les hommes ordinaires sont trop attachés à la vie matérialiste, leur seul bonheur est la relation sexuelle. Les śastras disent que le bonheur provenant des relations sexuelles est très, très insignifiant. En fait on ne peut même pas le qualifier de bonheur. Au mieux, on pourrait le qualifier de bonheur de dixième catégorie. Du fait qu’ils n’ont aucune idée du bonheur de la conscience de Krishna, ils pensent que le sexe constitue la plus haute forme de bonheur. Mais si nous l’analysons, quelle sorte de bonheur est-ce? A cause d’une démangeaison nous nous grattons et ressentons un peu de plaisir, mais une fois que ce plaisir est passé, les effets sont abominables. La sensation de démangeaison devient pire. Les śastras affirment qu’en s’efforçant de tolérer cette sensation de démangeaison, on s’épargnera de grandes souffrances. Cela devient possible par la pratique de la conscience de Krishna.
Syamasundara: Freud croit que les névroses, les désordres émotionnels, et les frustrations trouvent leur origine dans la répression.
Srila Prabhupada: Et moi je vous dis qu’elles proviennent toutes du sexe. Mais nous ne recommandons pas pour autant la répression. Les choses sont facilitées par le fait d’avoir une femme. L’impulsion sexuelle doit être dirigée vers sa femme.
Syamasundara: Mais l’impulsion sexuelle, insiste Freud, est présente dès les tout débuts de l’existence.
Srila Prabhupada: Nous sommes d’accord avec cela. Nous disons que dès l’instant où il est incarné, l’être vivant ressent la faim et les désirs sexuels. Pourquoi en est-il ainsi? On retrouve ses impulsions aussi chez les animaux. Ces besoins sont déjà là. A quoi cela sert-il de philosopher sur le sujet?
Syamasundara: La psychanalyse, par le souvenir et l’évocation des émotions réprimées, permet de se libérer des chocs émotionnels qui sont à l’origine.
Srila Prabhupada: Mais quelle garantie avons nous de ne pas recevoir un autre choc émotionnel? L’entité vivante doit subir choc après choc. Vous essayez d’en guérir un, un autre apparaît. La vie matérielle est souffrance, c’est un fait. Dès l’instant où l’on reçoit un corps matériel, on doit subir les trois formes de souffrances. Tous recherchent le bonheur, mais à moins de mettre un terme à l ‘existence matérielle, à moins de stopper la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort, il n’est pas question de bonheur. L’existence matérielle est une maladie, et la civilisation védique s’emploie à guérir cette maladie. La guérison totale est notre objectif. Plus jamais de chocs. Le traitement appliqué par Freud ne sert à rien parce qu’il ne peut pas garantir qu’il n’y aura pas un autre choc. Si vous êtes établi dans la véritable conscience de Krishna, vous pourrez faire face aux pires souffrances, vous n’en serez pas affecté. Vous n’aurez pas du tout de choc émotionnel. Freud s’efforçait de guérir ses patients des effets résultants de chocs émotionnels subis des années auparavant, mais il n’y a aucune garantie qu’un choc similaire ne se produise de nouveau. Bien au contraire, l’entité vivante doit s’attendre à recevoir un choc après un autre, et un autre encore…
« L’énergie que constituent les trois gunas, cette énergie divine, la Mienne, on ne peut, sans mal, la dépasser. Mais qui s’abandonne à Moi en franchit facilement les limites. »
Bhagavad-gita (7.14)
Aussitôt que l’on essaie de résoudre un problème, un autre surgit, et un autre encore. Mais si l’on s’établit dans la conscience de Krishna, il n’y aura plus de problèmes, plus de traumatismes.
Syamasundara: Freud croit que nos expériences sexuelles de l’enfance et de la petite enfance ont beaucoup influencé notre personnalité présente.
Srila Prabhupada: C’est pourquoi nous nous efforçons d’éduquer nos garçons en tant que brahmacaris. Bien sûr, il existe une tendance naturelle pour le sexe mais par la pratique du brahmacarya, en divertissant notre attention vers Krishna, il y aura trés peu de chance qu’un choc émotionnel se produise. Si la société humaine suit la méthode védique, ces chocs n’auront pas lieu.
Hayagriva: Freud également assimile l’ardeur religieuse à l’infantilisme. Il écrivit: » La psychanalyse, qui nous a enseigné la relation intime qui existe entre le complexe du père et la croyance en Dieu, nous a montré que psychologiquement le Dieu personnel n’est rien d’autre qu’un père exalté… Les jeunes abandonnent leur croyance religieuse aussitôt que l’autorité du père se brise. » Ainsi Freud voit Dieu comme une figure paternelle engendrée par le sentiment de vulnérabilité du petit enfant.
Srila Prabhupada: Comment un petit enfant peut-il inventer son père? N’est-il pas né de son père? Et comment peut-il abandonner l’idée de son père? Sans un père, comment aurait-il pu voir le jour? Même Freud avait un père, un grand-père, un arrière grand-père, et ainsi de suite, en remontant en arrière. Nous disons de Dieu qu’Il est le premier Père parce qu’il n’y a personne au-delà de Lui.
Hayagriva: Pourtant, Freud considère la croyance en Dieu comme infantile. Dans « L’avenir d’une illusion », il écrit: » L’homme ne peut demeurer un enfant pour toujours; il doit finalement se lancer dans le monde hostile ». Au lieu de continuer à habiter dans une telle pouponnière, l’homme devrait essayer de se débarrasser de la béquille psychique de la religion.
Srila Prabhupada: Quelle est sa définition d’infantilisme? Chacun doit devenir un enfant, et chacun doit avoir un père. Tout comme nous ne pouvons contester le fait que nous ayons un père biologique, nous ne pouvons également nier le fait que notre Père Suprême existe.
Hayagriva: Ce n’est pas qu’il conteste les pères biologiques, mais l’idée d’un Père Suprême, Lequel, pensait-il naît de l’état de vulnérabilité de l’homme.
Srila Prabhupada: Nous connaitrons toujours la vulnérabilité car les trois formes de souffrances existeront toujours dans la vie matérielle. Il y aura toujours des souffrances provoquées par le corps et le mental, celles infligées par les autres entités vivantes et les catastrophes naturelles. De plus, il existe toujours la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Seul un idiot ou une crapule s’obstine à vouloir espérer contre toute espoir, et échafaude des plans pour s’en affranchir. Cependant on peut échafauder des plans, il n’empêche que la nature est tellement puissante, qu’à travers le coup de pied de la mort, elle les réduira en morceaux. Afin d’être heureux en ce monde, l’homme espère contre toute espoir changer sa condition matérielle, mais cela n’est que folie. A chaque pas, l’homme demeure vulnérable.
Hayagriva: Freud pensait que la croyance en Dieu le Père est « si manifestement infantile, si incongrue face à la réalité, que pour celui qui se sent concerné par l’humanité, il est pénible de penser que la grande majorité des mortels ne s’éleveront jamais au-delà de cette perspective . »
Srila Prabhupada: Mais qu’est-ce que la réalité? La croyance en Dieu peut lui paraître infantile, mais qu’est-il d’autre qu’un enfant? Il élabore aussi de nombreux plans, et en soi, cela est enfantin. En quoi est-il plus qu’un enfant? Peut-il donner une solution ultime qui débarrasserait l’homme de sa vulnérabilité?
Hayagriva: Eh bien, il espérait personnellement que la psychanalyse fournirait la réponse.
Hayagriva : Il croit sincèrement que le processus vers la maturité implique nécessairement que l’on doive se débarrasser de la religion. Il écrit: » Si l’on essaie d’assigner une place à la religion dans l’évolution de l’homme, elle n’apparaît pas tant comme une acquisition permanente que comme une parallèle à la névrose à travers laquelle l’individu civilisé doit passer dans son cheminement de l’enfance à la maturité. »
Hayagriva: Il a été souvent constater – initialement par Jung- que Freud essayait de réprimer ses sentiments religieux. Dans une lettre, il confia une fois, « Je ne peux me débarrasser de certains préjudices matérialistes, et je les reporte dans la recherche de l’occulte. »
Srila Prabhupada: La religion n’est ni occulte ni obscure. Bien sûr, tout est obscure pour une personne stupide qui n’a ni aucune idée que ce soit de Dieu ou de la religion.
SUITE …..
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Catégories :Krishna et les philosophes, Psychologie et transcendance
BonjourJe te souhaite une bonne et heureuse année 2008 , que tous tes efforts portent ses fruits et que la santé soit bonne.
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