Conscience individuelle et Conscience Suprême

Les Enseignements de
PRAHLADA MAHARAJA

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Une série de conférences
en 9 parties

par Sa Divine Grâce
A.C. Bhaktivedanta Swami PrabhupadaLotusPollara-4-LDV2


Huitième Partie:

  Conscience individuelle
  et  Conscience Suprême  

    La matière visible que nous voyons autour de nous est une manifestation de l’énergie inférieure du Seigneur Suprême, mais le Seigneur a aussi un énergie supérieure: la conscience. Nous devons comprendre ce qu’est la conscience grâce aux autorités qualifiées (Les Ecritures Védiques, les maîtres spirituels, les sages), mais nous pouvons également la percevoir directement. Par exemple, il est facile de voir que la conscience se répand à travers le corps tout entier. Si je pince n’importe quelle partie de mon corps, je ressentirai de la douleur; cela signifie que la conscience est répandue à travers mon corps tout entier. Dans la Bhagavad-gita Krishna nous dit d’essayer de comprendre que la conscience est répandue à travers le corps tout entier et qu’elle est éternelle (Bg 2.17). De la même façon, la conscience est répandue à travers l’univers. Mais ce n’est pas notre conscience. C’est la conscience de Dieu. Ainsi Dieu, l’ Âme Suprême, est partout présent par Sa conscience. Qui comprend cela a commencé sa conscience de Krishna.

    Notre procédé consiste à unir notre conscience avec la conscience de Krishna – cela nous rendra parfaits. Ce n’est pas que notre conscience doivent se fondre en cette conscience (de Krishna). En un sens on « se fond », mais en gardant toutefois son individualité. C’est la différence entre la philosophie impersonnaliste (voir impersonnalisme) et la philosophie de la conscience de Krishna. Le philosophe impersonnaliste dit que la perfection consiste à se fondre en le Suprême et perdre son individualité. Comment cela? Un avion part de l’aéroport et montent de plus en plus haut dans le ciel, et lorqu’il est trés élevé dans le ciel, on ne peut plus le voir: tout ce que l’on voit est l’étendue du ciel. Mais l’avion n’a pas disparu – il est toujours présent. Un autre exemple est celui de l’oiseau vert qui pénétre dans un grand arbre vert. On ne peut plus distinguer l’oiseau de l’arbre, mais tous les deux continuent d’exister. De la même façon, la conscience suprême est Krishna, et lorsque notre conscience individuelle s’unit avec le Suprême, nous devenons parfaits – mais gardons notre individualité. Le profane peut penser qu’il n’existe aucune disctinction entre Dieu et Son pur dévot, mais tout cela résulte d’un savoir déficient. Chaque personne, chaque être vivant, conserve éternellement son individualité , même après s’être unis au Suprême.

Prahlāda Mahārāja dit que nous ne pouvons pas voir notre conscience -que ce soit la conscience suprême ou la conscience individuelle -, mais qu’elles sont bien là. Comment pouvons-nous comprendre qu’elles sont là? Nous pouvons comprendre leur présence, simplement, à travers le sentiment de félicité qu’elles procurent. Parce que nous avons la conscience, nous pouvons sentir ānanda, ou le plaisir. Sans conscience, il n’y a pas de sentiment de plaisir. Due à la conscience nous pouvons jouir de la vie en utilisant nos sens comme nous le voulons. Mais aussitôt que la conscience est partie du corps ( mort), nous ne pouvons plus jouir de nos sens.

    Notre conscience existe parce que nous sommes des parties intégrantes de la conscience suprême. Par exemple, une étincelle est une infime particule de feu, cependant l’étincelle est aussi du feu. Une goutte de l’Océan Atlantique possède la même qualité que toute l’eau de l’océan – elle est aussi salée. Pareillement, parce que la puissance de plaisir existe en le Seigneur Suprême, nous pouvons aussi connaitre la félicité. Le Seigneur est parameśvara, le maître suprême; et par conséquent, nous sommes aussi īśvaras, ou maîtres. Je peux avoir un certain contrôle sur mon corps; par exemple, comme maintenant, en prenant un verre d’eau pour stopper ma toux. Nous possédons, chacun à divers degrés, la capacité d’exercer un certain contrôle (sur nous ou notre environnement). Mais nous n’avons pas la capacité d’exercer un contrôle absolu sur tout. Nous ne sommes pas le maître suprême. Le maître suprême qui contrôle tout est Dieu, Krishna.

    Parce que Krishna est le Maître suprême, Il peut contrôler l’univers entier par l’intermédiaire de Ses différentes puissances. Je ressens aussi, dans une certaine mesure, que je contrôle mon corps, mais parce que je ne suis pas le maître suprême, si des problèmes de santé interviennent, je dois me rendre chez un médecin. Pareillement, je ne peux contrôler les autres corps. Je parle de cette main comme étant « ma main » car je peux agir avec cette main et la bouger comme je le désire. Mais je ne contrôle pas votre main. Si je désire bouger votre main, ce n’est pas en mon pouvoir de le faire: c’est en votre pouvoir. Vous pouvez bouger votre main si vous le voulez. Ainsi je ne contrôle pas votre corps, et vous ne contrôlez pas mon corps mais l’Âme Suprême, Elle, contrôle votre corps et mon corps et tous les corps.

Dans la Bhagavad-gita, le Seigneur dit que vous, l’âme, êtes présent dans votre corps et que le corps est le champ de vos activités (voir Bg 13.2) . Ainsi, tout ce que vous faites est limité par le champ d’action qu’est votre corps. Un animal lié à un piquet sur une certaine étendue de terrain, peut s’y mouvoir, mais ne peut pas aller au-delà de l’espace qui lui est alloué. De la même façon, votre activité et mon activité sont restreintes par les limites qu’imposent nos corps. Mon corps est mon champ d’action, et votre corps est votre champ d’acttion. Mais Krishna dit, « Je suis présent dans chaque champ d’action (corps) » (voir Bg 13.3)

    Ainsi Krishna, en tant qu’Âme Suprême, ou Paramātmā, sait ce qui se passe dans mon corps, dans votre corps, et dans des millions et des milliards d’autres corps. Il est donc le maître suprême. Notre énergie est limitée, mais Son énergie est illimitée. Par l’effet de Sa puissance et de Sa volonté suprêmes, la création matérielle se meut. C’est aussi ce que confirme la Bhagavad-gita : » La nature matérielle agit sous Ma direction  » (voir Bg 9.10). »Toutes choses merveilleuses que l’on voit dans ce monde matériel résultent de Ma puissance suprême. » (voir Bg 10.41


                   SUITE…La conscience de Krishna, la plus haute miséricorde

(Bg 13.2)
Le Seigneur Bienheureux dit:
On appelle kṣetra, »champ », le corps, ô fils de Kunti, et kṣetra-jña, » connaissant du champ », celui qui connaît le corps (l’âme).

TENEUR ET PORTEE

(Extraits)… En réponse aux questions d’Arjuna sur le champ et le connaissant du champ, Krsna les lui décrit respectivement comme le corps et le connaissant du corps.

Le corps est le champ d’action de l’âme conditionnée. Celle-ci, prisonnière de l’existence matérielle, s’efforce de dominer la nature matérielle, de tirer le maximum de plaisir de ses sens; et son champ d’action, c’est-à-dire le corps qu’elle obtient, constitué par les organes des sens, est déterminé par le caractère de son désir de domination et de plaisir. Le ksetra-jna, le connaissant du champ, est celui qui réside dans le corps, le champ d’action (ksetra). Il n’est guère difficile de saisir la différence qui existe entre le champ, le corps, et son connaissant. N’importe qui peut constater que le corps passe de l’enfance à la vieillesse en subissant plusieurs changements, mais que la personne, elle, demeure la même. Il y a donc une différence entre le connaissant du champ d’action et le champ d’action proprement dit. Ainsi, l’âme conditionnée peut comprendre qu’elle est bien distincte de son corps, comme l’expliquaient déjà les premiers versets de la Bhagavad-gita: l’être vit à l’intérieur du corps, qui passe de l’enfance à l’adolescence, puis à l’âge mûr et à la vieillesse, et celui qui possède le corps le sait en perpétuel changement. Le possesseur du champ est distinctement le ksetrajna: « Je suis heureux », « Je suis en colère », « Je suis une femme », « Je suis un chien », « Je suis un chat »: c’est toujours le connaissant du champ qui parle, différent de ce champ. Nous savons sans peine que nous sommes distincts de nos vêtements, comme de tous les objets que nous utilisons; de même, il n’est pas besoin d’aller bien loin pour comprendre que nous sommes également distincts du corps que nous revêtons.



Catégories :Enseignements de Prahlâda Maharaja, Philosophie et transcendance

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