LUTTER CONTRE
LE SUICIDE
(1) Sans spiritualité la société est suicidaire
suite de » Quelle est la position de la conscience de Krishna par rapport au suicide? »
Lorsque l’on fait référence au suicide, c’est au suicide du corps dont il s’agit, mais il existe une autre forme de suicide. Ce suicide est spirituel. Dans l’âge de Kali, l’âge dans lequel nous vivons, l’ignorance et l’athéisme (une manifestation de l’ignorance) prédomine, et l’on ignore souvent, l’existence de l’âme spirituelle. Et, même si l’on en connaît l’existence, on la considère néammoins d’une façon trés abstraite et superficielle, comme un vestige d’une croyance religieuse passée. Ainsi, la plupart des représentants de l’intelligentsia des sociétés modernes, philosophes, professeurs, écrivains et enseignants, ignorent ou nient carrément son existence, et de ce fait, le savoir qu’ils transmettent est incomplet et génère l’insatisfaction.
Ils ne reconnaissent pas en les Ecritures révélées, telles que les Ecritures védiques, un moyen infaillible d’acquérir la connaissance, et pourtant, dans la Bhagavad-gita, la réelle nature de l’homme et des êtres vivants, est révélée par Krishna. Sa nature est spirituelle et non pas matérielle. Il possède une âme, ou plus exactement, il est une âme, et, celle-ci est incarnée dans un corps matériel:
yena sarvam idaḿ tatam
vināśam avyayasyāsya
na kaścit kartum arhati
» Sache que ne peut être anéanti ce qui pénètre le corps tout entier (la conscience). Nul ne peut détruire l’âme impérissable. »
Bhagavad-gita {2.17}
antavanta ime dehā
nityasyoktāḥ śarīriṇaḥ
« L’âme est indestructible, éternelle et sans mesure; seuls les corps matériels qu’elle emprunte sont sujets à la destruction. »
Bhagavad-gita {2.18}
Ainsi ces personnes supposées intelligentes font donc, toujours, malgré tout, un amalgame entre le corps et l’âme (la conscience). Les universités modernes qui sont sensées être de véritables sanctuaires du savoir sont, en réalité, de véritables « temples de l’ignorance ». On ne retrouve nul part dans les universités modernes une section d’enseignements sur la nature de la conscience ou de l’âme, de la différence entre le corps et l’âme, et de l’implication concrète de cette connaissance dans notre vie.
Les différents organes de diffusion du savoir, ne remplissent plus ainsi leurs réelles fonctions, qui n’est pas seulement d’ aider leurs étudiants à obtenir un travail, mais aussi, à développer des qualités et à évoluer spirituellement.
Dans la Bhagavad-gita (13.8/12), le Seigneur Krishna définit le savoir et énumère les qualités spirituelles que l’on doit développer en le cultivant:
L’humilité, la modestie, la non-violence, la tolérance, la simplicité, l’acte d’approcher un maître spirituel authentique, la pureté, la constance et la maîtrise de soi; le renoncement aux objets du plaisir des sens, l’affranchissement du faux ego et la claire perception que naissance, maladie, vieillesse et mort sont maux à combattre; le détachement d’avec sa femme, ses enfants, son foyer et ce qui s’y rattache, l’égalité d’esprit en toute situation, agréable ou pénible; la dévotion pure et constante envers Moi, la recherche des lieux solitaires et le détachement des masses, le fait de reconnaître l’importance de la réalisation spirituelle, et la recherche philosophique de la Vérité Absolue, –tel est, Je le déclare, le savoir, et l’ignorance tout ce qui va contre.
Plutôt que de les aider à s’affranchir des maux inhérents (*1) à l’existence matérielle, (voir un des buts du savoir ci-dessus désigné par Krishna), les représentants du savoir les installent solidement dans ceux-ci. Ils inculquent, chez leurs étudiants, un savoir uniquement matériel, et donc imparfait, qui renforce chez-eux une conception de l’existence, uniquement corporelle. Ils dédaignent ou, ignorent tout simplement, la connaissance spirituelle, et sont ainsi, parfaitement incapables d’apporter le réel bienfait de la connaissance (*2) soit la libération des morts et des renaissances et le retour auprès de Dieu.
Lors de sa visite à l’Université de Berkeley aux Etats-Unis où Srila Prabhupada donna une conférence, il fut trés surpris, de voir installé, tout autour de la tour de l’Université, des grilles métalliques. Celles-ci, avaient été disposées à cet endroit, afin d’empécher les étudiants de se suicider en sautant de la tour. Ce fait avait frappé Prabhupada et dans ses conversations et classes, par la suite, il le mentionna souvent. Il en conclua qu’une éducation qui conduisait ceux et celles qu’elle était supposée éduquer, à se suicider, était certainement déficiente et imparfaite à beaucoup d’égards, et cela, concluait-il, parce qu’elle ne proposait aucun véritable but à l’existence autre que de travailler, gagner de l’argent, et jouir des sens matériels.
Récemment, au mois d’avril dernier, un étudiant Cho Seung-Hui de l’université Virginia Tech de Blacksburg, en Virginie, abatttait par balles 32 étudiants, parmi ses congénères, avant de se donner lui-même la mort.La presse et les personnes concernées se sont vites empressées de conclure à l’acte isolé d’un fou furieux et d’un déséquilibré mental, et de désigner comme principale coupable, la vente libre des armes à feu aux Etats-Unis. Tout cela est certainement vrai et incontestable. Mais, à travers cet évènement terrible, ne devrait-on pas se poser aussi, d’autres questions. Lorsqu’on lit le testament écrit, que l’étudiant a posté avant d’accomplir son carnage, on y trouve beaucoup de propos incohérents et démentiels. Mais, néammoins, quelques accusations portées par Cho Seung-Hui contre la société moderne, et qu’ont souligné les médias, ne peuvent que nous interpeller: « l’hédonisme ambiant », « la débauche », « les Mercedes », « les colliers dorés », « la vodka et le cognac ». Bien sûr, on ne peut jamais cautionner de tels actes abominables, rien ne justifiera jamais d’avoir recours à la violence, surtout aussi cruelle et aveugle. Mais cela peut être aussi, l’occasion unique, de réveiller notre conscience et de réfléchir vraiment, sur l’origine et la cause d’une telle violence dans la société aujourd’hui. Et, ainsi, de se poser des questions fondamentales telles : la société actuelle ne porte-t’elle pas, en elle-même, les germes de la violence et de la frustration? Une société dénuée de réelles valeurs, de véritable but dans l’existence, autrement dit une société matérialiste telle celle qui domine aujourd’hui, n’est-elle pas condamnée à engendrer autre chose que de la frustration et de la violence chez ses jeunes et sa population en général? Si l’on est vraiment honnête et un tant soit peu intelligent, on ne pourra répondre que par l’affirmative. Et, ainsi, reconnaître, que la violence, la frustration et le suicide, sont l’expression désespérée et incontenable d’une frustration ambiante dans la société, et que, celle-ci, résulte directement d’une dénégation de ses besoins essentiels qui ne sont pas uniquement d’ordre matériel mais aussi spirituel.
Et l’on peut donc prévoir, malheureusement, sans être devin, que de tels actes de violence (et pire encore) continueront à se produire dans le futur. Tant et aussi longtemps que la société moderne persistera à ignorer l’existence et les besoins de l’âme spirituelle, sa véritable nature.
Dans la Sri Isopanisad, la plus importante des Upanisads, Srila Prabhupada souligne, à travers son commentaire du Mantra III, la réelle fonction et le but sublime de la forme humaine. Elle n’est obtenue qu’après une trés longue évolution de l’âme à travers les espèces inférieures. La forme humaine est trés précieuse, et elle est comparée à un vaisseau capable de nous aider à traverser l’océan de l’existence matérielle (l’océan des morts et des renaissances et des souffrances répétées). Si donc , malgré un tel atout précieux, l’homme se comporte comme un animal ignorant et stupide, et emploie la majeure partie de son temps à travailler dur dans l’unique but d’assurer sa subsistance et de jouir de façon animale de ses sens, il est décrit dans la Sri-Isopanisad, comme un « atma-hana », « un assassin de l’âme » et son attitude est donc suicidaire.
Reprenant, ce qui a déjà été dit précédemment, dans la Première Partie de cet écrit, sur le thème du suicide, à savoir que le suicide est un acte qui est puni par les lois de la nature, ou du karma (et aussi selon la loi humaine) ,et que l’auteur d’un suicide risque de prendre un corps de fantôme, après sa mort, « l’assassin de l ‘âme » est également destiné à un futur bien sombre.
Ainsi, la Sri Isopanisad affirme: (Mantra III) « Quiconque « tue » l’âme ira sur ces planètes dites d’infidèles, où règnent l’ignorance et les ténèbres ». Dans son commentaire, Prabhupada, en maître spirituel et représentant unique du Seigneur Suprême Krishna, désir éveiller les êtres humains à leurs grandes responsabilités par rapport aux animaux:
» Les besoins vitaux du porc, du chien, du chameau, de l’âne et autres animaux ont autant d’importance que les nôtres, mais doivent être satisfaits dans des conditions défavorables; l’être humain, au contraire, se voit offrir, par la nature, toutes facilités pour vivre de façon agréable, tout simplement parce que la vie humaine est plus importante que la vie animale. L’homme a des responsabilités plus lourdes que l’animal, lequel n’a d’autre souci que remplir un estomac vide. Pourquoi l’homme aurait-il une existence plus agréable que les autres animaux? Pourquoi un maître d’hôtel stylé jouit-il de plus grands privilèges qu’un simple domestique? Pour la simple raison qu’il occupe un poste plus élevé, qu’il a donc des devoirs plus importants à remplir.
L’homme d’aujourd’hui, l’homme dit « civilisé », se vante de travailler uniquement pour l’estomac, et de n’avoir nul besoin de réaliser son identité spirituelle; il n’est rien d’autre, en fait, qu’un animal évolué. De plus, la civilisation qu’il a crée, non seulement « tue » l’âme, mais ne sait pas répondre aux besoins toujours grandissants du corps, la loi du karma est si intransigeante que malgré son désir de travailler dur pour « les besoins de l’estomac », il garde constamment au-dessus de sa tête la menace du chômage.
Cette forme ne nous est pas donnée pour que nous peinions comme l’âne ou le chameau, mais bien pour nous permettre d’atteindre la plus grande perfection de l’être. Si nous ne nous préoccupons pas de réalisation spirituelle, la nature nous forcera d’elle-même à travailler dur, bon gré ou mal gré. A l’époque où nous vivons, l’homme se voit contraint de peiner comme une bête de somme; en fait, la Terre est maintenant devenue un exemple des régions ou les asuras sont envoyés pour souffrir. Si l’homme ne remplit pas les devoirs que lui confère sa forme humaine, il devra transmigrer sur des planètes dites asurya, où tous les êtres, sous des formes dégénérées, se débattent dans l’ignorance et les ténèbres. »
(*1) Quiconque prend naissance dans ce monde matériel devient sujet à différentes sortes de souffrances inhérentes au corps matériel et aux conditions d’existences matérielles. Ces souffrances sont:
– 1°) adhibautika-kleśa, les souffrances causées par les autres entités vivantes:
- humaines, guerres, terrorisme, meurtres, envie, calomnies, tromperies, agressions, séparations, divorces,…
- animales, de la mouche ou moustique ordinaires, des animaux vivants sur terre, dans la mer ou dans les airs, en passant par les moustiques vecteurs de maladies (paludisme, fièvre jaune, chikungunya), des morsures de chiens jusqu’aux morsures fatales du serpent.
- végétales, allergie au pollen, intoxication par les plantes, les champignons,…
-2°) adhaivika-kleśa: les souffrances causées par les calamités naturelles, Tsunamis, inondations, incendies, ouragans, cyclones, tremblements de terre, foudre, tempètes, irruptions volcaniques, canicules, froid,…
– 3°) adhyātmika-kleśa, les souffrances provenant de notre propre corps et mental:
Physiques: de la simple fatigue en passant pas divers invalidités jusqu’aux maladies diverses et variées (la liste est longue!)
Mentales: de la simple migraine jusqu’aux maladies mentales importantes.
(*2) C’est pourquoi le Srimad Bhagavatam recommande à quiconque recherche le véritable savoir, capable de l’affranchir des souffrances matérielles et d’atteindre au bonheur éternel, d’approcher un maître spirituel authentique
tasmād guruḿ prapadyeta
jijñāsuḥ śreya uttamam
« Toute personne sincèrement désireuse de connaître le bonheur véritable doit chercher un maître spirituel, s’enquérir de la connaîssance absolue auprès de lui, s’en remettant ainsi à lui par le processus de l’initiation ».
Srimad-Bhagavatam {11.3.21}
suite… Lutter contre le suicide: (2) Comment développer le guna de la vertu
Catégories :Faits de société; analyse et solutions
Très bon article. Pour ceux qui ont encore un peu d’estime pour cette socièté moderne, voilà plusieurs sites qui remettent en question notre confiance dans les enseignements "normaux "de notre époque:http://perso.orange.fr/initial.bipedalism/25ma.htmhttp://www.vnn.org/editorials/ET0001/ET15-5274.htmlhttp://www.krishnascience.com/files/Videos.htmlAprès avoir lu ou vu cela, pourquoi ne pas avoir confiance dans la culture védique et ses représentants?Bonne lectureNRS
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félicitations pour la clarté de l’article qui est très intéressant – bonne continuation !!
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