Un puissant empereur
A force de bassesses
Régnait dans la terreur
Au milieu des richesses.
Les sentences tombaient
Acérés couperets
Son avis l’emportait
Sur le moindre sujet
.
Tiraillé par la faim
Que connait le cupide,
Le roi se croyait fin,
Mais il était stupide.
Ses idées dominaient
Même si erronées
Le balot n’écoutait
Jamais ses conseillers.
Il fallait des armées
D’ouvriers téméraires
Afin de rassasier
Ses goûts vestimentaires.
De lointaines contrées
D’habiles artisans
Venaient rivaliser
Pour vêtir le tyran.
Brocards et broderies
On cousait au fil d’or
Les plus belles soieries
Pour couvrir son corps.
Apparu un tailleur
Plus malin que ses pairs
Offrant à l’empereur
Un vêtement hors pair.
Soit disant l’aigrefin
Venait lui présenter
Le tissus le plus fin
Qu’on ai jamais tissé.
Il fallait selon lui
Très grande intelligence
Pour voir cet habit
Parangon d’élégance.
Le terrible tyran
transformé en victime
Mis la tenue d’Adam
Pour que tous la vîmes.
Aucun sujet n’osait
Aller le contredire
Tout le monde au palais
Se retenait de rire.
L’infuatué convaincu
Par tant d’approbation
Décide dans la rue
D’aller faire procession.
La foule rassemblée
A reçu pour mission
De voir le vent tissé
Sans aucune exception
Lors que chacun en vain
Admire le tissus,
Un gamin crie soudain:
« L’empereur est tout nu! ».
Allié à la puissance,
L’orgueuil est cécité
Et source d’ignorance.
Pour voir l’évidence,
Rien ne vaut la pureté
De la petite enfance.
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