De la gratitude pour les dons de Dieu

       Par Sa Sainteté Giriraj Swami
   Si nous sommes un tant soit peu conscient de l’étendue de notre dépendance vis-à-vis de Dieu – pour l’air qu’on respire, l’eau que l’on boit, la nourriture que l’on mange, et les facultés mêmes de manger, boire et respirer, de penser, ressentir et désirer, et de marcher, parler et entendre – nous ressentirons plein de gratitude pour Dieu et souhaiterons agir en retour, plein de reconnaissance pour sa bonté. Nous désirerons alors faire quelque chose pour la Personne qui a tellement fait -et continue de faire -, tellement de choses pour nous.Souvent, nous prenons les choses pour acquises jusqu’à ce que nous les perdions. J’utilise ma main droite pour chanter sur mon chapelet de méditation, et un matin j’ai constaté que j’avais des douleurs d’arthrite importantes à la main et que je ne pouvais plus l’utiliser pour chanter. J’avais pris l’usage de ma main pour acquis, mais lorsque j’en ai perdu l’usage, j’ai résolu de ne jamais tenir ma main pour acquise et de toujours l’utiliser, de la meilleur manière, au service de Dieu.Comment  peut-on, d’une façon générale, essayer de rendre à Dieu,  un peu des faveurs, un peu de l’attention et de l’amour qu’Il nous a accordés? Au cours d’une classe sur la Bhagavad-gita, mon maître spirituel, Srila Prabhupada, répondit à cette question:

« Quoique vous ayez obtenu, en résultat de vos activités pieuses ou de vos activités coupables, vous ne pouvez pas le changer. Mais vous pouvez changer votre situation, cette situation matérielle,  par la conscience de Krishna. Cela vous pouvez le changer. Les autres choses vous ne le pouvez pas.

Si vous êtes né blanc, vous ne pourrez pas devenir noir, ou si vous êtes né noir, vous ne pourrez pas devenir blanc. Ce n’est pas possible. Mais vous pouvez devenir une personne de première classe, une personne consciente de Krishna. Que vous soyez noir ou blanc, peu importe. Telle est la conscience de Krishna. Pour cette raison, nous devrions consacrer tous nos efforts à devenir conscient de Krishna. Les autres choses nous ne pouvons pas les changer. Cela n’est pas possible. »

tasyaiva hetoḥ prayateta kovido
na labhyate yad bhramatām upary adhaḥ
tal labhyate duḥkhavad anyataḥ sukhaḿ
kālena sarvatra gabhīra-raḿhasā
« L’homme d’intelligence réelle, aux facultés pensantes développées, n’aura d’autre souci que d’atteindre le but souverain, qu’on ne trouve pas en ce monde, dût-on parcourir l’univers tout entier, de la planète la plus élevée (Brahmaloka) à la plus basse [Patala]. Car, pour ce qui est du bonheur propre à la satisfaction des sens, il s’obtient de lui-même en temps et lieu, tout comme le malheur, sans même que nous l’ayons désiré. »           [Srimad Bhagavatam 1.5.18]


Kālena: vous obtiendrez naturellement, avec le passage du temps, tout ce que le destin vous a réservé. Ne vous préoccupez pas du soi-disant développement économique (1) . En ce qui concerne la nourriture, Krishna répond à nos besoins. Eko bahūnām yo vidadhāti kāmān. Il pourvoit même aux besoins des chats, des chiens et des fourmis. Pourquoi pas aux vôtres ? Il n’est pas nécessaire de déranger Krsna (avec de telles demandes),  » Dieu, donnez-nous notre pain quotidien «  (2).

Il vous le donnera, ne vous en faites pas. Appliquez vous simplement à devenir un serviteur sincère de Dieu. « Oh, Dieu m’a donné tant de choses, je veux à présent consacrer mon énergie à servir Krishna. » Telle est l’attitude requise. Telle est la conscience de Krishna. « J’ai pris, vie après vie, tant de choses de Krishna. A présent, je veux dédier cette vie à Krishna. » Telle est la conscience de Krishna.  » Je ne laisserai pas ma vie s’écouler en vain telle celles des chiens et des chats. Je veux l’utiliser pour la conscience de Krishna. »

Je prie de pouvoir dédier cette vie et tout ce que j’ai  -tout ce que Dieu m’a donné -, pleinement au service de Dieu, suivant Ses purs dévots.

      mānasa, deho, geho, yo kichu mor
arpilū tuvā pade, nanda-kiśor !

“Mon esprit, mon corps, ma famille, mes biens, tout ce que j’ai, je l’ai déposé à Tes pieds-pareil-au-lotus, ô jeune fils de Nanda [Krsna]!”
                    (Bhaktivinoda Thakura, Saranagati)
(1) « Ne vous préoccupez pas de soi-disant développement économique » Bien sûr, tant que nous nous trouvons dans ce monde matériel il faut subvenir à ses besoins matériels. Cependant, il n’est pas nécessaire de se lancer soi-même dans une course effrénée au profit telle que la société actuelle matérialiste nous y pousse.  Srila Prabhupada, suivant sur les traces de la civilisation millénaire du varnasrama dharma instaurée par Dieu Lui-même, Sri Krishna,  s’élève contre le développement économique moderne à outrance. Au nom du développement économique, les employeurs modernes en viennent à considérer les êtres humains pratiquement comme des robots, et à piller littéralement les ressources de la terre, créant, comme on en prend de plus en plus conscience aujourd’hui, beaucoup d’effets néfastes:
  • sur l’environnement (pollution et déséquilibre climatique, sécheresse, déforestation, fonte des glaciers, élévation du niveau des océans, etc..).
  • sur la population même:  la politique économique avide du « toujours plus de profit » entraîne pour les hommes (la main d’oeuvre) des conditions d’existence, en milieu professionnel, trés pénibles et avilissantes, et nerveusement et moralement (cadences effrénées, culte de la performance,  menaces de licenciement, suicides et dépressions,  harcèlement moral, etc…).

Le système économique libéral qui prévaut à l’heure actuelle, a récemment connu une crise profonde. La politique économique matérialiste dont la vocation est une recherche effrénée du « toujours plus de profit » et une spéculation monétaire outrancière, risque d’entraîner prochainement une véritable catastrophe mondiale. Avec la crise financière récente, nous avons récemment frôlé la catastrophe.  Pour le moment nous connaissons un certain répit, mais qui peut dire ce qui nous attend si le monde et les Etats ne changent pas profondément de politique économique?

A l’opposé d’une telle économie suicidaire se trouve l’économie du varnasrama dharma, simple et consciente de Dieu, fondée sur une économie solide et sereine, à dominance agraire, dont la vraie richesse tient à ses deux atouts fondamentaux : la terre et les vaches. Ce genre d’économie est au service de Dieu et de l’homme, et non pas le contraire.

(sur ce thème lire dans Retour à Krishna Crise financière: la faillite d’un système)

(2) « Dieu, donnez-nous notre pain quotidien« : allusion faite ici à la célèbre prière chrétienne du « Notre Père ». Srila Prabhupada a souvent souligné qu’il était vain, quand on prie à Dieu, de Le prier en tant que « fournisseur », pour qu’il nous accorde notre nourriture (et plus généralement aussi pour l’acquisition de quelques biens matériels que ce soit) car Dieu, naturellement, nourrit déjà les hommes comme les animaux. Certains pourront objecter que tous les hommes ne mangent pas à leur faim. Mais quand on étudie de prêt le problème de la faim dans le monde on se rend compte qu’elle n’est pas provoquée par Dieu mais bien par l’avidité, l’égoisme et l’attitude bélliqueuse humaines (détournement et accumulation de richesses par quelques uns au détriment des autres, guerres, conflits, corruption, etc..).

Les prière que l’on offre au Seigneur devraient contenir, comme seules et uniques demandes, qu’Il nous accorde la grâce de pouvoir s’engager dans Son service d’amour et de dévotion (bhakti-yoga). C’est la signification profonde du maha-mantra (qui est une prière) Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare : « O Seigneur Krishna, O Seigneur Râma, O Puissance de félicité Hara (Radha), veuillez je vous en prie m’accepter comme votre serviteur et m’engager dans votre service d’amour et de dévotion ».


Qui est Sa Sainteté Giriraja Swami ?

Sa Sainteté Giriraja Swami est un dirigeant religieux et maître spirituel de l’Association Internationale pour la conscience de Krishna (l’ISKCON).

Disciple cher à Srila Prabhupada, Giriraja swami (Glenn Phillip Teton) est né à Chicago en 1947. Il a joint le mouvement pour la conscience de Krishna en 1969 après une rencontre avec son fondateur Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada à l’université de Brandeis d’où il est diplômé. Rapidement après cette rencontre il recut l’initiation spirituelle de Srila Prabhupada
. Il recut alors le nom de Giriraja das et il occupa immédiatement un poste de responsabilité dans l’ISKCON. Peu de temps après, il eu l’opportunité d’accompagner Srila Prabhupada en Inde afin de l’aider à y établir sa mission. Il devint le président d’ISKCON Bombay.

L’année qui suivit le départ de Srila Prabhupada en 1977, il prit l’ordre du sannyasa de Tamal Krishna Gosvami. En 1982, il est nommé membre du GBC (Governing Body Commission -l’instance de direction de l’IKSCON). Il prend charge des activités de l’association dans plusieurs pays: l’Inde (Bombay), l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud, l’Espagne, le Portugal, Sri Lanka et le Pakistan.

Giriraj Swami a effectué de nombreux déplacements en Inde, ainsi que dans d’autres pays, présentant la connaissance de la conscience de Krishna et contribuant à développer la mission de Srila Prabhupada. Il a supervisé de manière significative tous les aspects du développement de Hare Krishna Land à Juhu, (Bombay). Plus récemment, Giriraj Swami a dirigé le développement de Kirtan Ashram dont la vocation est de procurer un refuge pour les femmes âgées seules de l’Ikscon, le Bhaktivedanta hospice et l’Institut de soins palliatifs Bhaktivedanta, tous trois situés à Vrindavana. Giriraja Swami a également enseigné à lInstitut Vaisnava d’Enseignement Supérieur à Vrindavan et donne désormais des séminaires de « japa retreats » (pendant lesquels les participants apprennent à améliorer leur japa) en lien avec la fondation éducative Bhagavat-life. Il vit présentement en Californie du sud.



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