St François d’Assise et le Vaisnavisme

par RASALA DAS

Quelqu’un pourrait se poser la question : quel est le rapport entre Saint François d’Assise et le Vaishnavisme ? Effectivement, ces deux traditions religieuses (si nous considérons le Franciscanisme comme une école spirituelle à part entière) sont séparées en temps, en lieux et en circonstances de bien des façons. Le Franciscanisme est né en pleine Europe au 12ème siècle alors que les textes de la seconde – le vaisnavisme – ont été compilés en Inde il y a voilà 5000 ans. Cependant, j’ai pris le parti, dans cet article, d’étudier les similitudes du Franciscanisme, et plus particulièrement de Saint François avec celle de Caitanya Mahaprabhu, qui est le dernier avatara de Krishna (Dieu) en date et qui a fait  »revivre », donné une nouvelle vie et créé le Vaisnavisme telle qu’on le connaît de nos jours.


Il y a, en fait, beaucoup de similitudes entre ces deux traditions. Bien sûr, cela commence par leur fondateur : Saint François et Chaitanya Mahaprabhu. Tout deux étaient charismatiques au possible. Il est à noter cependant, une grande différence entre eux : François est un serviteur de Dieu (comme il aimait à le dire) alors que Caitanya est Dieu Lui-même, venu s’incarner sur terre pour rappeler toutes les âmes oublieuses à Lui. Nous ne pouvons donc en aucun cas comparer ces deux êtres sur le plan théologique, le premier faisant partie du Jiva Tattva (un être conditionné avec un corps matériel) et le second étant un Visnu Tattva (Dieu Lui-même avec Son corps spirituel Sat Cit Ananda, plein de félicité, de connaissance et d’éternité), leur constitution est donc totalement différente. Cependant, je trouve qu’il est très intéressant de voir les similitudes entre ces deux écoles religieuses, je vais donc m’efforcer de les comparer.

François d’Assise

Mais tout d’abord, qui est Saint François d’Assise ? Il est certainement le plus connu des saints catholiques et le plus aimé. Il est né au 12 siècle d’une famille très riche d’Assise. Son père était un marchand d’étoffes qui aimait aller en France, c’est pour cela qu’il nomma son fils François, nom original pour l’époque en Italie. Il grandit dans un milieu très aisé, avait beaucoup d’amis et aimait faire la fête plus que tout au monde. François était très attiré par la chevalerie et toutes les histoires venant de France que son père lui racontait. Il était également très aimé par ses camarades de jeux et de festin (que François organisait et payait) qui faisaient de lui le  »prince » d’Assise. On peut dire qu’il était effectivement vraiment populaire. Son côté religieux était cultivé par sa mère Pica, qui voyait en lui un futur saint, chose difficile à détecter à cette époque étant donné que le jeune François n’était guère intéressé par la religion. Cependant, un fait le marqua : un jour, alors qu’il était dans le magasin de son père à parler avec un client, un mendiant entra et demanda l’aumône au futur saint, au nom du Très Haut. Ce dernier lui répliqua qu’il devait sortir du magasin et ne pas le déranger pendant qu’il travaillait. Le mendiant s’en alla alors, tout déçu. Cependant, François, réalisant ce qu’il venait de faire se dit :  »Si ce mendiant était venu au nom d’un riche propriétaire d’Assise tu lui aurais donné des tissus et tout ce qu’il voulait, combien plus alors dois tu lui donner, lui qui vient au nom du Très Haut. » François courut après lui et lui demanda pardon, et pas seulement ça, il lui donna également de l’argent. Il rentra chez lui le coeur léger et dans un état de grand contentement. Peut-être son avenir de saint et son aspiration à toujours servir les pauvres vinrent de là, de ce moment précis ? Dieu seul sait.

Il alla à la guerre dans sa jeunesse et c’est là où il eut le premier appel, la première intervention divine. Il fut blessé puis arrêté par l’ennemi et finalement mis dans un cachot. Il fut atteint d’une maladie mais tout le monde était surpris qu’il soit si heureux parmis ses co-détenus et qu’il veuille aider les plus miséreux et malades de la cellule. Indéniablement, quelque chose avait changé en lui, l’amour pour Dieu s’éveillait alors lentement, comme une fleur au soleil levant. Il sortit finalement de la prison quelques mois plus tard puis retourna à Assise. Il se mit alors à agir bizarrement, comme si quelque chose ne  »tournait pas rond ». Il admira les fleurs de la campagne et les oiseaux dans le ciel. Tout, pour lui, se révéla être de nature profondément spirituelle et plein de joie. Les gens commencèrent à se moquer de lui et de son comportement. Les enfants dans les rues lui jetèrent de la boue en le traitant de  »Pazo », de fou. Et c’est effectivement ce qu’il était devenu, un fou… un fou de Dieu ! Il décida de ne s’habiller plus que d’une longue robe de bure, simplement attachée par une grossière corde avec les pieds nus et très vite il attira les regards des jeunes de son ex-bande d’amis. Apellés par son style de vie et sa joie spirituelle inégalable, certains se joignirent même à lui. Ils fondèrent finalement l’ordre des frères mineurs reconnu par l’église. Puis, très vite des centaines et finalement des milliers de gens vinrent à lui pour partager sa vie religieuse. A la fin de sa vie, on dénombra quelques 5000 disciples dans son ordre.

Il y eut beaucoup de miracles dans sa vie et tout au long de son parcours. Il eut également des challenges à relever, qui ne furent pas si faciles que cela. Il quitta ce monde alors qu’il était encore jeune, à l’age de 44 ans, mais n’en fut pas moins une très grande figure de la spiritualité. Il fut vénéré, et est encore vénéré par beaucoup et, chose rare, pas seulement par des religieux. Son amour et son respect pour les animaux et pour toutes les créatures de la création font de lui un grand saint catholique.

Caitanya Mahaprabhu

Caitanya Mahaprabhu est la dernière incarnation de Dieu comme je l’ai expliqué plus haut. Il est un avatara (Celui qui descend dans le monde matériel)  »caché », c’est à dire qu’il n’est pas clairement donné de détails dans les textes à son propos. Cependant, Sa vie fut magnifique et avec plein de divertissements transcendentaux, je vais en parler un peu mieux maintenant.

Il naquit au 15ème siècle au Bengal, à Mayapur plus exactement. Ce village est devenu depuis une grande ville sainte. Quand Il prit naissance sur terre les demi-dieux (devas) des planètes supérieures vinrent le voir alors qu’Il n’était qu’un bébé et Lui apportèrent des offrandes car ils savaient que le Seigneur en personne venait d’apparaître. Il grandit en  »embétant » les jeunes filles et garçons de son quartier. Il était un petit plein d’énergie et de malice. Son père l’empêcha d’aller à l’école avant, finalement, de retirer son interdiction. Après l’adolescence, il devint un grand érudit, un pandit, comme ont dit au Bengal. Il pouvait débattre et réfuter n’importe quel philosophe, il est à noter que Mayapur à ce moment là était réputé pour être, arrangement divin, la place où il y avait le plus d’érudits au monde. Il devint professeur dans une école et ses élèves avaient particulèrement de l’affection pour Lui et Sa grande érudition. 

Un jour, Il affronta un grand philosophe et poète. Ce dernier récita un poême à Nimaï Pandit (comme on appellait Caitanya alors) de 100 versets. Le poète était très fier de lui et demanda hautainement à Nimaï :  »Peux-tu trouver une faute ? ». Nimaï répliqua :  »Oui, il y a effectivement plusieurs erreurs. Prenons le verset sur le Gange. Il y a quelques erreurs et quelques bons points. » Il se mit à réciter de mémoire le verset au poète et lui expliqua en détails les bons et mauvais points. L’érudit était alors totalement sous le choc, comment un être humain aurait pu se rappeller, en détails, un poême aussi long que celui qu’il venait de réciter ? Par arrangement de Dieu, il comprit finalement le lendemain que Nimaï Pandit était Dieu en personne et s’abandonna à Lui. Cependant les divertissements de Dieu n’avaient pas encore touché l’aspect le plus important de sa personne : la bhakti. Effectivement, Il n’avait pas manifesté les divertissements transcendentaux qui touchaient à l’amour pour Dieu, Krishna, qui n’est autre que Caitanaya Lui-même. Il se mit alors à jouer le rôle d’un dévot de Krishna. Il rencontra son maître spirituel, Isvara Puri Maharaja, et devint fou d’amour pour Krishna en très peu de temps. Il se fit finalement initié par lui et continua à enseigner à ses élèves mais cette fois en reliant tout à Krishna, comme un bon dévot se doit de le faire. Ses élèves devinrent mécontents de son enseignement et se plaignirent de Lui mais Il ne porta pas attention à ça, Il était totalement rempli par l’amour de Dieu.

Finalement, Sa vingt-quatrième année fut un grand tournant puisqu’il prit sannyasa, l’ordre du renoncement. Celui qui prend sannyasa renonce au monde matériel pour ne faire que prêcher et discuter des sujets philosophiques et de Dieu. Il laissa sa femme et sa mère pour voyager dans le sud de l’Inde et prêcher. Quelle était Sa façon de prêcher et quelle était Sa philosophie ? Et bien Sa manière de prêcher consistait principalement au sankirtan yajna (prononcer yaguya), qui était le chant des Saints Noms de Dieu en groupe. Il réunissait des gens de partout où Il passait avec des instruments et leur faisait chanter les Saints Noms. Sa philosophie était que par le biais du chant des Noms de Dieu, nous pouvons atteindre l’illumination spirituelle et ainsi atteindre bhakti, la dévotion à Dieu. C’est un processus qui est parfait et simple. La bhakti est le but et le moyen (sadhya et sadhana) pour devenir une âme réalisée.

Caitanya, resta, après son tour de l’Inde, à Jagannatha Puri où Il resta 18 ans pour finalement y finir ses divertissements terrestres.

Par Ses divertissements, les gens éclairés spirituellement, peuvent voir qu’Il n’y a personne d’autre que Dieu lui même, qui soit descendu dans le monde matériel pour y faire des actes surhumains et ainsi attirer toutes les âmes perdues à Lui et les ramener au monde spirituel.

La comparaison entre les deux

 Il est tout d’abord évident que ces deux grandes figures de la spiritualité étaient deux personnes très saintes, pleines de l’amour de Dieu, qui est décrit dans les Védas (les plus vieux textes religieux au monde sur lesquels Caintanya s’appuyait) comme étant le but de la  »vraie religion ». Même si l’enseignement diffère entre les deux, ils étaient tout deux toujours très enthousiastes à danser, comme une prière adressée à Dieu. L’enseignement majeur des deux était donc : développer de l’amour pour Dieu et de ne pas s’attacher à la matière dans ce monde plein de difficultés et d’embûches. Caitanya Mahaprabhu disait même :  »Ne vous attachez à rien ici, vous n’êtes pas de ce monde. Vous êtes ici dans un monde étranger. Votre vraie maison est le monde spirituel où vous pourrez jouer avec Dieu (sakhya-rasa) éternellement! » 

Saint François était également venu prêcher l’amour et non pas la peur d’un soi-disant Dieu punisseur sans pitié. Au contraire de beaucoup de grands catholiques de son époque, François, alla à l’encontre de cette façon de prêcher. Il expliquait, tout comme Caitanya Mahaprabhu, que par le service d’anour que nous rendons à Dieu, alors, nous pourrons développer cet amour. C’est la raison pour laquelle Saint François faisait tant de choses pour les démunis et les malades. Les lépreux particulièrement étaient la  »cible » de son service. Il aimait les soigner et leur donner le sentiment qu’ils n’étaient pas seuls, que quelqu’un s’occupait d’eux. C’est comme cela que Caintanya expliquait que nous pouvons savoir que Dieu existe, il n’y a qu’une voie : le  »seva », le service de dévotion. Par cela, nous pouvons connaître Dieu, ou Krishna, personnellement, avoir une relation avec Lui, et finalement le voir face à face.

A la vue de Saint François d’Assise je me rappelle la réponse qu’un chrétien donna à une personne doutant de l’existence de Dieu. Il dit, la vie des saints est une preuve criante que Dieu existe. En effet, spécialement quand nous voyons quelle vie le  »Poverello » (surnom pour François qui veut dire le pauvre) mena jusque dans sa prime jeunesse, vie de débauche et de tous les excès, nous pouvons voir que Dieu agit directement sur les gens et transforme leur coeur de l’intérieur. Il acquit un caractère de saint après une vie infernale. Bien que Caitanya soit Dieu en personne, Il joua également la vie d’un jeune  »ordinaire » jusqu’après son adolescence, en révélant cependant quelques fois sa vraie personnalité. Il était l’érudition incarnée et s’intéressait plus au savoir (jnana, en sanskrit) qu’à la dévotion (bhakti, en sanskrit). C’est finalement dans sa jeunesse qu’Il dévoila son identité (seulement à certains) et qu’Il propagea la conscience de Krishna et la bhakti dans toute l’Inde. 

Les deux soulignaient dans leur philosophie aussi le fait qu’il est important de servir ses frères, qui ont choisi la même voie que nous et de ne jamais les critiquer. Caitanya Mahaprabhu explique qu’une vaisnava-aparadha (offense commise à un vaisnava) est pareille à un éléphant en furie qui détruirait un joli petit jardin (ici le jardin représente la dévotion à Dieu que nous avons dans notre coeur) et est la pire de toutes les offenses. Il y a une histoire avec la mère de Caitanya qui montre bien cet enseignement. Un jour, alors que Mahaprabhu était avec tous ses dévots, Il leur accordèrent à tous prema, le pur amour pour Dieu. Mais voilà que quand le tour de sa mère arriva Il dit :  »Non Je ne donnerai pas Prema à Ma propre mère car elle a offensé un de Mes purs dévots ! » L’assistance resta perplexe. Comment le Seigneur en personne ne pouvait donc pas conférer le pur amour à Sa mère !? En fait, l’histoire raconte qu’elle avait effectivement critiqué Advaita Acharya et l’avait traité de  »dualiste ». Advaita était un des plus grands dévots de Caitanya et est un avatar de Maha Vishnu. Ce dernier avait encouragé Mahaprabhu à suivre la voie du bhakti yoga et, indirectement, à prendre sannyasa (renoncer au monde et partir prêcher). Caitanya étant le seul fils qu’Il restait à Saci, la mère de Caitanya, elle avait donc de la colère contre Advaita Acharya, qui, pour elle, était responsable d’avoir fait partir son fils de la maison. Nous voyons que juste à cause de cette offense, Dieu Lui-même ne donna pas prema à Sa mère. Finalement, Il dit à Sa mère qu’il y avait une façon de s’excuser : il fallait prendre la poussière des pieds d’Advaita et se la mettre sur le corps; ce qu’elle fit. Elle s’immergea alors immédiatement dans un amour inconsidérable pour Dieu, et le mal était réparé.

Saint François, de son côté, appuyait également le fait de servir et fit de l’obéissance l’un des trois piliers de sa règle (avec la chasteté et la pauvreté). Il priait ainsi :  »Je veux regarder aujourd’hui le monde avec des yeux remplis d’amour, être patient, compréhensif, doux, et sage et voir Tes enfants au delà des apparences comme Tu les vois Toi même et ainsi ne voir que le bien en chacun. »

Ils manifestent dans leur enseignement que l’obéissance est donc la clef qui ouvre la voie vers la sainteté. Cela me rappelle une histoire qui s’est passée avec François. Un jour, alors qu’il était déjà vers la fin de sa vie, il était sur un âne pour aller d’une ville à l’autre. Il ne pouvait plus marcher car il était très malade et avait déjà reçu les stigmates. Il était donc à moitié allongé sur la bête, quelques uns de ses disciples marchaient derrière lui, quand le propriétaire de l’âne, qui n’était pas un frère mineur, dit à François :  »Tu ferais bien de te comporter mieux et d’être digne du titre de saint que les gens te donnent ! » François arrêta alors la bête, se laissa glisser sur le sol et embrassa les pieds de l’homme en disant :  »Merci, mon cher, de me dire cela. Tu es un vrai ami ! » Les disciples furent alors abassourdi par l’humilité de leur leader. Cet événement est tout-à-fait remarquable car François était l’humilité incarnée et pourtant quelqu’un trouvait à le critiquer. Il est sûr que n’importe qui aurait protesté et dit :  »Comment peux-tu me parler ainsi ? Ne sais-tu pas que les gens disent que je suis un saint ? »

Cela me rappelle, par la même occasion, un fait marquant dans la vie de Caitanya. Alors qu’il était à Varanasi, et qu’Il avait déjà reçu l’ordre du renoncement, Il alla manger avec des sannyasis Mayavadis. Il faut comprendre qu’un Vaisnava, ne reste jamais en compagnie de Mayavadis car ces derniers disent que Dieu n’existe pas (un Vaisnava, au contraire, dis que Krishna est Dieu) et commettent ainsi des offenses. Mahaprabhu fut donc invité là-bas par les Mayavadis et, par pure miséricorde accepta. Il s’assit là où on lave les pieds et ne se mélange pas à eux. L’assemblée commençait à le critiquer et trouvait son mouvement de sankirtan trop  »sentimental », lui préférant l’étude des védas et la pure logique. Alors, tandis qu’ils le critiquaient, Mahaprabhu, qui est Dieu et qui peut donc tout faire, manifesta l’effulgence de son corps tout comme le Brahman impersonnel qui s’émane du corps de Krishna. Il est effectivement expliqué dans les écritures Védiques que le Brahman est l’identité impersonnelle de Dieu, celle qui attire les Mayavadis. Sachant très bien cela, Mahaprabhu attira alors à Lui tout les Mayavadis qu’il y avait dans la pièce, subjugués soudainement par Sa personne et Son effulgence. Ils s’approchèrent de Lui et réalisèrent qu’Il était Dieu, la Personne Suprême. S’ensuivit un dialogue entre Lui et eux.

Toutes ces histoires sont là pour montrer l’immense humilité de Dieu et de Ses serviteurs tel que Saint François. Plus nous nous approchons du Divin plus le Divin travaille la  »pâte humaine » que nous sommes, et donc, plus nous devenons simples et humbles.

Une autre anecdote sur Saint François me vient à l’esprit. Un jour, il marchait avec un de ses disciples quand soudainement le  »poverelo » lui dit :  »mon ami, prends un papier et note. Je pourrais guérir les malades et les handicapés que cela ne serait pas la vraie joie. » Les deux hommes continuèrent à marcher, puis quelques kilomètres plus loin, François reprit :  »Je pourrais convertir tous les gens éduqués de Paris ainsi que tous les hommes de cette terre que cela ne serait pas la vraie joie. » Continuant de marcher, François dit :  »Je pourrai parler la langue des anges et de notre bon Seigneur que cela ne serait pas la vraie joie. » Puis finalement son acolyte lui demanda :  »Mais, frère François, quelle est donc la vraie joie ? » Alors, le saint s’arrêta et lui dit :  »Prend bien note : voilà que par un temps d’orage je suis dehors et qu’il pleut si fort que je suis trempé de la tête aux pieds et qu’il fait si froid que des morceaux de glace se forment en bas de ma tunique et que ses glaces me coupent la peau et que je saigne. Marchant jusqu’à un de nos monastères, je frappe à la porte et le frère sort et me dit :  »Nous n’ouvrons plus à cette heure là, va t’en. » Il me ferme la porte au nez, et je refrappe et le frère me répond alors encore une fois, en prenant un bâton, qu’il ne m’accueillera pas aujourd’hui et me frappe avec son bâton. Je te dis que malgré tout cela, si je ne suis pas affecté et que je ne perds pas ma paix intérieure là est la vraie joie! »

Conclusion

Nous pouvons facilement voir que ces deux grandes personnalités spirituelles ont les mêmes valeurs. L’amour est le socle de toute leur philosophie, que cela soit pour Dieu Lui-même ou pour son serviteur. Le respect d’autrui, l’entraide et le partage sont les clefs du bonheur pour une vie nouvelle, une vie spirituelle. Comment douter que la religion, sous cette forme là, n’est que bonheur et extase ? C’est la  »vraie joie », comme le dirait François. Ces grandes personnalités nous invitent donc tous à réfléchir sur notre sort et nous incitent à nous abandonner à Dieu… pour notre plus grand bien.

Om tat Sat

Rasala Das



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