L’extase de servir Krishna (7/9)

L’extase de servir Krishna (7/9)
Retrouver sa position originelle de serviteur de Dieu

par Jagadananda  das

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 SEPTIEME CHAPITRE

 Servir Dieu, quintessence de la religion 

 Résumé des chapitres précédents:  Le chapitre un posait la question de savoir si nous étions plutôt maître ou serviteur de nature. La réponse suivante était donnée: par nature, nous sommes faits pour servir et cette tendance naturelle doit, pour être pleinement satisfaisante être dédiée à Dieu, la Personne Suprême. Dans le deuxième chapitre intitulé  » Servir Krishna ou servir ses sens? », on expliquait que si l’on refusait de dédier cette propension naturelle à servir, à Dieu, alors il nous faudrait tout de même servir mais cette fois, son énergie matérielle appelée l’énergie d’illusion ou mâyâ. La façon dont cette énergie d’illusion agit est qu’elle nous amène à se croire faussement indépendant de Dieu et heureux sans Lui. Son action prend deux formes: elle recouvre l’intelligence de l’être et elle le tire vers le bas, le dégrade de plus en plus. Dans le troisième chapitre intitulé « Le service de mâyâ et ses conséquences », développe le deuxième chapitre,et décrit les conséquences d’une attitude séparatiste vis-à-vis de Dieu et de Son service – le bhakti-yoga-. Ce rejet nous entraîne à devenir l’esclave de nos sens – et est abordé la question des effets déplorables d’une trop grande libéralisation sexuelle -, et à tomber sous la rigueur du karma et de la réincarnation. Le quatrième chapitre intitulé « La rigueur du karma et de la réincarnation », développait plus avant le thème du karma et de la réincarnation. Comment ils se définissent et comment ils agissent. Le cinquième chapitre  intitulé « Comme tombé dans l’océan » à travers l’utilisation de métaphores sur l’océan, et dans le prolongement du thème du karma et de la réincarnation, rend compte de la situation malaisée de l’être tombé dans l’océan de l’existence matérielle. Dans le sixième chapitre intitulé « Naître c’est souffrir »  nous avons vu  plus concrètement encore comment les chaînes du karma et de la réincarnation tiennent l’âme incarnée captive et l’amène à souffrir à travers toute son existence. L’être incarné est donc confronté au sein du monde matériel, à maintes souffrances et situations pénibles et malgré tout, dans son ignorance, il se croît heureux.

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Ce septième chapitre intitulé « Servir Dieu, quintessence de la religion » commence en expliquant la raison pour laquelle alors que dans une série intitulé « L’extase de servir Krishna », les sujets du service de dévotion offert à Krishna (le bhakti-yoga) ainsi que le plaisir qu’il suscite, n’aient pas été abordés plus directement: la connaissance et le détachement doivent être cultivés avant d’espérer comprendre le service de dévotion. La réelle signification de la religion (dharma) est abordée.

Connaissance et détachement

On pourrait s’étonner que dans une série intitulée « L’extase de servir Krishna » on n’ait pas, directement, dès le début, présenté la pratique du service de dévotion (le bhakti yoga) et décrit le plaisir qui l’accompagne. Pourquoi a-t’on, au lieu de cela, traité des sujets qui étaient apparemment sans lien direct avec le sujet concerné, des sujets tels que « la rigueur du karma et de la réincarnation »,  » Comme tombé dans l’océan » ou encore « Naître c’est souffrir »? Pourquoi ne pas avoir parlé du service de Krishna, le bhakti-yoga, et du plaisir de sa pratique, dès le début ?

Bien sûr, avec un titre tel que « L’extase de servir Krishna », cette présentation s’impose, cependant nous voulions avant cela, créer les conditions propices à sa juste compréhension. Comment cela?

Le sujet du service de dévotion offert à Dieu, la Personne Suprême n’est pas un sujet aisé à comprendre pour le commun des hommes. Une des raisons essentielles pour laquelle les hommes demeurent incapables de le comprendre – ou même de s’y intéresser -, c’est qu’en tant qu’ âmes conditionnées ils demeurent recouverts par l’ignorance et menés par leurs sens. Cette ignorance se manifeste dans le fait qu’ils demeurent trop absorbés dans la vie matérielle environnante et le plaisir des sens . C’est ce qu’explique la Bhagavad-gita:

Trop attaché aux plaisirs des sens, à la richesse et à la gloire, égaré par ces désirs, nul ne connaît jamais la ferme volonté de servir le Seigneur Suprême avec amour et dévotion.
                           
(BG 2.44 )

Si la grande majorité des hommes n’ont pas développé la connaissance de Krishna, Dieu, la Personne Suprême, (autrement dit, n’ont pas atteint la conscience de Krishna), c’est que leur coeur est présentement recouvert par kâma, la concupiscence :

  Ainsi, ô fils de Kuntî, la conscience pure de l’être est voilée par son ennemi éternel, la concupiscence, insatiable et brûlante comme le feu. 
(BG 3.39) 
 

 Grandement influencés par cette ignorance et cette concupiscence, ils se croient, eux, les véritables maîtres et bénéficiaires de leurs actes. Ils s’identifient à tort avec leur corps matériel et à tout ce qui y est relié ( situation matérielle, famille, patrie, etc…) . Ils développent ainsi ce qu’on appelle un faux ego qui les renforce dans la fausse conception d’être les bénéficiaires légitimes des plaisirs des sens. Ils ont oublié – et se sont efforcés d’oublier -, que le véritable bénéfiaire de leurs actes devait être Dieu, Krishna, la Personne Suprême, et non pas eux. Un autre nom de Krishna est Hrsikesha qui signifie  » le Maître des sens » . Ils ont oublié que le créateur, et donc propriétaire, de ce monde – les planètes, les univers avec tout ce qu’ils contiennent, et jusqu’à leurs corps mêmes -, est aussi Krishna, Mahesvaram, le Maître suprême. Et enfin, ils ont oublié aussi que le Seigneur est leur véritable ami et bienfaiteur. Vie après vie, Krishna les accompagne et demeure situé jusque dans leur propre coeur en tant qu’ Âme Suprême ( Bhagavad-gita 5.29).

Voilà une des raisons pour laquelle il est inapproprié pour la plupart de présenter directement et sans transition la connaissance ésotérique du service de dévotion, le secret d’entre les secret (voir BG 9.2 ) . Avant tout il faut aborder la connaissance préliminaire à celle-ci, sans laquelle il est impossible de progresser plus avant, vers un stade de réalisation spirituelle supérieur . C’est pourquoi tous les achâryas, les maîtres spirituels de la chaîne disciplique, tels Srila Prabhupada et Srila Bhaktisiddhanta Saraswati, n’abordaient jamais avec le commun des gens les divertissements intîmes de Krishna avec Ses purs dévots, particulièrement ceux relatant les divertissements de Krishna avec Ses compagnes éternelles, Srimati Radharani et les demoiselles de Vrindavana (1) .

Ils préféraient plutôt et d’abord, enseigner les éléments élémentaires de la connaissance spirituelle et dissiper ainsi l’ignorance grossière, causes premières de notre asservissement à la matière. Ces notions de connaissance spirituelle préliminaire sont:

– La distinction entre l’être vivant (l’ âme) et son corps matériel tout comme le conducteur d’un véhicule demeure distincte de son véhicule;

– Les êtres vivants bien que de nature purement spirituels demeurent enchaînés au cycle des morts et renaissances répétés;

– Les causes d’un tel asservissement: l’ignorance du lien que chacun de nous a avec Dieu, la Personne Suprême, et son corrélatif, le désir d’ exploiter la nature matérielle, laquelle demeure sous l’égide du Seigneur (BG 9.10);  

– La distinction fondamentale entre la position de Dieu, l’Être Suprême Dominant (purusha) qui crée, maintient et détruit l’univers matériel et celle des entités vivantes , Ses parcelles spirituelles infimes (jivas), éternellement subordonnées à Sa personne et destinées ainsi à Le servir éternellement avec amour et dévotion, etc…. ;

Les moyens de ce libérer de cette asservissement : le rétablissement de notre relation d’amour avec Dieu et la nécessité pour cela de prendre refuge d’un maître spirituel authentique, appartenant à la lignée (parampara) remontant à Sri Chaitanya Mahaprabhu;

– La pratique, sous la direction du maître spirituel, du Bhakti-yoga, afin de développer l’amour de Dieu à travers la pratique régulée (vaidhi bhakti) du bhakti-yoga sous l’égide du maître spirituel (voir action dévotionnelle): le chant de Ses Saints Noms (le maha-mantra Hare Krishna), l’écoute de la Bhagavad-gita et du Srimad-Bhagavatam – quintessence des vedas -, l’adoration de la Forme du Seigneur (la Murti), la compagnie des bhaktas,...

Arrêtons-nous sur le quatrième élément de connaissance, soit la reconnaissance de notre position subordonnée vis-à-vis de Dieu. Prendre conscience de notre condition de dépendance absolue vis-à-vis de Mahesvara, le Seigneur Suprême, réaliser que nous ne sommes pas les maîtres dans l’univers, que nous demeurons au contraire totalement assujettis aux lois de la nature matérielle et donc au Seigneur Suprême qui les contrôle, aidera à éveiller naturellement notre conscience dévotionnelle envers Krishna.

C’est pourquoi dans cette série « L’extase de servir Krishna », les chapitres traités jusque là, soulignant notre condition d’assujettissement aux lois de la nature, prépareront le lecteur, nous l’espérons, à la juste compréhension d’un sujet, à priori difficile à comprendre : la nature du service de dévotion offert à Krishna et le plaisir intense (l’extase spirituelle) qu’il peut évoquer chez le dévot avancé.

La deuxième raison pour laquelle nous avons jugé opportun d’aborder d’abord les sujets plus lourds du karma et de la réincarnation, est que l’on ne peut atteindre à la compréhension du service de dévotion, le bhakti-yoga, que si l’on acquiert une vision pessimiste de l’existence matérielle. Srila Prabhupâda, le maître spirituel-fondateur du Mouvement pour la conscience de Krishna, l’explique merveilleusement dans une teneur et portée d’un chant à la gloire du maître spirituel, le Guruvastakam (2) . Il affirme qu’il est nécessaire, afin d’apprendre la science du bhakti yoga, d’approcher un maître spirituel, et il compare le rôle du maître spirituel à celui du médecin, « Tout comme , il est inutile » dit-il, « d’aller voir un médecin si l’on ne se sent pas malade, il est inutile d’approcher un maître spirituel si l’on ne se sent pas insastisfait face à l’existence matérielle et que l’on n’aspire pas ainsi à être libéré des souffrances infligées par celle-ci. »

Ainsi, tant que l’on ne ressent pas une réelle lassitude, un véritable malaise à l’égard de l’existence matérielle, et que l’on n’est pas mené à s’interroger, à se poser des questions essentielles, telles que : » Qui suis-je? Qu’elle est ma réelle identité? Qui est Dieu? Pourquoi la souffrance, la mort, existent-elles? etc… », il est inutile de se tourner vers un maître spirituel.

Mais malheureusement, pour de nombreuses personnes, le maître spirituel ne représente qu’une simple utilité parmi tant d’autres, un moyen d’améliorer son confort matériel (vie familiale et sociale, situation financière, etc…) . Elles ne ressentent pas vraiment de lassitude vis-à-vis de l’existence matérielle et ne recherche donc pas le moyen de s’en affranchir. Elles comptent bien plutôt sur le maître spirituel pour améliorer leur situation matérielle (3) .

Donc, avant d’espérer accéder à la science du bhakti-yoga, le plus élevé d’entre les yogas, il faut avant tout et d’une part, pour employer un langage crû, « en avoir marre » de la vie matérielle, et d’autre part, vouloir se tourner vers un maître spirituel authentique, un pur dévot du Seigneur, pour qu’il nous aide et nous éclaire.

Cette attitude pessimiste vis-à-vis de l’existence matérielle, est un préalable très important. De nombreux passages des Ecritures le soulignent, tels ceux-ci :

« A moins d’avoir une vision pessimiste de l’existence matérielle, avec ses naissances et morts répétées, la vieillesse et la maladie, on ne connaîtra jamais la stimulation nécessaire au progrès spirituel. »

( Bhagavad-gita 13.8/ 12 Teneur et portée )

« Il est facile de T’atteindre, ô Seigneur, mais seulement pour l’homme désenchanté de la matière. »
                         
Srimad-Bhagavatam (1.8. 26 )

Ainsi, la connaissance et le détachement sont deux facteurs de poids sur le chemin de la conscience de Krishna (voir SB 1.2.7 ). 

S’engager dans la pratique du bhakti-yoga 

Lorsque l’être incarné – à travers la rencontre avec un maître spirituel authentique, un représentant de Dieu -, réalise la position souveraine du Seigneur et l’étendue de Sa gloire, il développe naturellement le désir de s’engager dans Son service de dévotion (voir BG 10.7 ) . Il réalise aussi que seul Dieu, Krishna, peut le délivrer de sa condition d’emprisonnement au sein de la matière et le libérer des conséquences de ces actes matériels (karma):

   » Laisse là toute forme de religion et abandonne-toi simplement à Moi. N’aie nulle crainte, Je te protégerai des suites de toutes tes actions coupables » 
                  
(Bhagavad-gita 18.66)

Servir Dieu,
quintessence de la religion

Il a été expliqué précédemment, dans le premier chapitre, que par nature nous étions serviteurs. Dans le deuxième chapitre intitulé  » Servir Krishna ou servir ses sens? » il était précisé qu’en persistant à ignorer ou qu’en rejetant le service de Krishna, nous devrions servir quand même, mais cette fois nos sens matériels.

Ainsi, servir est naturel, et lorsque l’on s’applique à comprendre la substance même de la religion, – au-delà des dogmes, rituels et croyances qui s’attachent aux diverses religions établies-, il ressort que la qualité primordiale du dharma (l’équivalent sanskrit du mot religion) est de servir Dieu.

Ce point est fort bien expliqué par Srila Prabhupada dans son introduction à la Bhagavad-gita telle qu’elle est:

Qu’est-ce que le dharma, tout d’abord? Le dharma se constitue des qualités qui accompagnent nécessairement un objet donné. La chaleur et la lumière, par exemple, accompagnent toujours le feu: sans elles, plus de feu. De même, nous devons découvrir la qualité essentielle de l’être, qualité qui toujours l’accompagne, et constitue le fond de son être, sa « religion » éternelle: le sanatana-dharma.

Lorsque Sanatana Gosvami s’enquit auprès de Sri Chaitanya Mahaprabhu du svarupa, de la condition naturelle, originelle et éternelle de l’être, Celui-ci répondit que cette condition éternelle était de servir Dieu, la Personne Suprême. On comprend sans peine, en se penchant sur ces paroles, que l’être, de par sa nature, se met constamment au service d’un autre être. C’est ainsi qu’il jouit de la vie. L’animal sert l’homme, comme un serviteur son maître. « A » se fait serviteur de « B », « B » de « C », « C » de « D », et ainsi de suite; l’ami sert l’ami, la mère son fils, l’épouse son mari et le mari sa femme…

Ainsi, tous, sans exception, s’engagent dans cette activité de servir. Lorsqu’un politicien présente son programme, c’est pour convaincre le public qu’il peut le servir mieux que tout autre; et pour bénéficier de ses « précieux services », les électeurs lui accorderont leurs précieux votes. Le marchant sert ses clients, l’artisan sert le capitaliste; le capitaliste sert sa famille, laquelle à son tour, vient à servir l’Etat. Car il y a en tout être une tendance naturelle et éternelle à servir, d’une façon ou d’une autre. Nul n’y échappe. Aussi peut-on conclure sans erreur que « servir » accompagne toujours les êtres, qu’ils constitue leur sanatana-dharma, leur « religion » éternelle.

Pourtant, selon le lieu, l’époque et les circonstances, les hommes professeront une foi différente (christianisme, hindouisme, islamisme, bouddhisme ou autre). Mais il s’agit là de simples dénominations, qui n’ont rien à voir avec le sanatana-dharma, car l’hindou peut se convertir à l’islam, et le musulman à l’hindouisme, et de même pour le chrétien, sans que ces changements puissent jamais affecter leur disposition à servir autrui. Le chrétien, l’hindou, le musulman, tous, toujours, sont les serviteurs de quelqu’un. Professer le sanatana-dharma, ce n’est donc pas suivre telle ou telle secte religieuse, mais, simplement et essentiellement, servir.

Et c’est le service qui nous unit au Seigneur. Le Seigneur a jouissance de tout, et nous sommes Ses serviteurs. Nous existons pour Son seul plaisir, et si nous participons ainsi à Sa félicité éternelle, nous y trouvons notre bonheur propre. Nous ne pouvons être heureux hors de Lui, comme il est impossible aux diverses parties du corps d’obtenir satisfaction si elles refusent de servir le centre vital, l’estomac. L’âme, donc, si elle ne sert le Seigneur avec un amour et une dévotion purs, ne peut se satisfaire. »

                      SUITE: Plaisir spirituel et plaisir matériel

(1) Lorsque l’on n’acquiert pas la connaissance préliminaire nécessaire (la connaissance spirituelle établissant distinctement la différence entre le corps matériel et l’âme spirituelle, entre Dieu et les êtres vivants, etc…) à la juste compréhension de Dieu ou Krishna, de Sa Forme, de Ses Saints Noms ainsi que de Ses divertissements sublimes et intîmes avec Radharani et les jeunes gopis de Vrindavana, on court un grand risque, celui, par exemple, de se méprendre sur la nature des divertissements du Seigneur avec les gopis et de commettre l’offense (aparadha) de confondre ceux-ci avec les relations romantiques sexuelles qu’échangent entre-eux les êtres vivants des deux sexes, menés par leurs sens, en ce monde matériel.

(2) Le Sri Guruvastakam est un chant de huit prières, composées par Visvanatha Cakravarti Thakura, à la gloire du maître spirituel, le pur dévot de Krishna, l’authentique représentant de Dieu, la Personne Suprême. Il est chanté chaque matin au cours de la merveilleuse cérémonie du mangala-ârati, à 4h 30 du matin dans les temples de l’iskcon. (lire l’adaptation poétisée et remarquable de Madhavendra Puri Prabhu « les huit louanges« ).

(3) C’est alors un vrai jeu de dupes qui se joue: entre un soi-disant maître spirituel qui cherche à profiter de sa position pour améliorer son compte en banque, son confort et sa notoriété en ce monde, et un soi-disant disciple qui à pour principale ambition d’améliorer sa situation matérielle et d’ accroitre son prestige. (voir à ce propos cet extrait de « Sachons distinguer les gurus des charlatans » )



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