Depuis l’émergence en France, dans les années 60, des mouvements féministes de libération des femmes, dont le mouvement de libération de la femme (MLF), on est en droit de se demander ce qu’il en est de la libération de la femme ; est-elle vraiment plus libérée?
C’est un fait indéniable, des femmes à travers le monde souffrent et sont abusées par des hommes. Que ce soit au nom de la religion et d’une application fanatique de celle-ci, qui les force à porter le voile intégral ; que ce soit en tant que femmes battues ; que ce soit en tant que victimes d’abus sexuels et de viols ; que ce soit face aux brimades de certains hommes sexistes qui les perçoivent comme des objets sexuels, etc.…
La difficulté est que le mouvement féministe a fait pratiquement de cet abus des femmes un principe fondamental général et inhérent à toute société à travers le monde.
C’est ainsi que pour les tenants du féminisme (1) le constat est radical et affligeant ; l’homme, partout à travers le monde- au sein de l’activité sociale, comme au sein de la famille (le mari ou le conjoint) –, exerce une domination abusive sur les femmes. Cette attitude, selon eux, est intolérable car l’homme et la femme sont fondamentalement égaux entre eux. Le mouvement féministe est fondé sur le principe d’égalité parfaite entre le genre féminin et le genre masculin. Selon les tenants du féminisme l’homme et la femme doivent être parfaitement égaux entre eux.
Mais il existe un problème sérieux ; comment instaurer une égalité parfaite entre les hommes et les femmes alors qu’ils manifestent entre eux des différences physiologiques et psychologiques si évidentes ?
Une de ces différences flagrantes est dans la fonction d’enfanter. Celle-ci, comme chacun le sait, est propre exclusivement à la femme, et non à l’homme,. Cette fonction procréatrice de la femme, détermine certainement ses caractéristiques physiologiques et marque profondément ses tendances psychologiques.
Il est significatif que les féministes cherchent à reléguer au second plan cette fonction procréatrice de la femme car dans leur croisade pour l’égalité avec l’homme, c’est celle-ci qui marque le plus la différence avec la gente masculine et qui place le plus la femme en état de dépendance.
Les défenseurs du féminisme ont en horreur cette idée de dépendance de la femme. Ils la combattent violemment et revendiquent, par réaction, la totale indépendance de celle-ci.
Répondant à une journaliste américaine qui l’interviewait, Srila Prabhupada aborda avec elle ce sujet controversé de l’indépendance de la femme :
La reporter : Pensez-vous (en tant qu’homme) que je sois inférieure à vous ?
Srila Prabhupada : Ce n’est pas une question d’inférieur ou de supérieur, c’est différent. C’est vous qui parlez d’inférieur et de supérieur ; c’est votre invention. C’est un fait que les caractéristiques physiques de chacun sont différentes. Mais ce sont des considérations matérielles, spirituellement ils sont un (sans différences), matériellement parlant (il existe des différences)…. Vos caractéristiques physiques et celles d’un homme sont différentes. Cela dit, en ce qui concerne la question d’inférieur ou de supérieur, c’est votre spéculation. Nous nous disons que par nature un homme et une femme sont différents.
La reporter : Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce que les femmes peuvent accomplir les mêmes tâches que les hommes ? Peuvent-elles devenir leader?
Srila Prabhupada : Eh bien, les femmes peuvent enfanter, mais les hommes ne le peuvent pas. Est-il possible pour l’homme d’enfanter ? Un homme peut-il tomber enceint ? Est-ce possible ?
La reporter : Non.
Srila Prabhupada : C’est ainsi que par nature il existe sur le plan physique tellement de choses qu’un homme peut accomplir, qui ne sont pas possible pour une femme ; comment pouvez-vous dire qu’ils sont pareils?
La reporter : je ne dis pas qu’ils sont les mêmes. Qu’est-ce que peut…
Srila Prabhupada : Bien, si vous ne dites pas cela, cela signifie alors que vous acceptez qu’ils soient, sur le plan physiologique, différents. Et à propos de cette condition physiologique des hommes et des femmes vous spéculez, « un tel est meilleur qu’un tel » mais ce sont vos idées. Notre idée plutôt est que l’homme et la femme sont différents (uniquement) au niveau de leur condition physiologique.
La reporter : Mais vous dites que les femmes sont subordonnées aux hommes…
Srila Prabhupada : Oui, cela aussi est naturel. Tout comme la fille est subordonnée au père, la femme est subordonnée au mari.
La reporter : Que se passe-t-il quand les femmes refusent d’être subordonnées aux hommes ?
Srila Prabhupada : Il s’ensuit alors des perturbations sociales. Si la femme ne devient pas subordonnée à l’homme, alors il s’ensuit des perturbations sociales. C’est pourquoi, dans les pays occidentaux il y a tant de cas de divorces ; parce que la femme refuse d’être subordonnée à l’homme. Telle est la cause.
La reporter : Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui ne veulent pas être subordonnées aux hommes ?
Srila Prabhupada : Il ne s’agit pas de « mon conseil », mais de celui que donne la connaissance védique ; la femme devrait être chaste et fidèle.
La reporter : Que devrions-nous faire aux États-Unis ? Nous essayons de rendre les hommes et les femmes égaux.
Srila Prabhupada : « Vous essayez ». Vous n’êtes déjà pas l’égale de l’homme à tant d’égards. Vos fonctions et celles de l’homme sont différentes. Pourquoi proclamer artificiellement qu’elles sont égales ? Comme je vous l’ai déjà dit à propos du mari et de la femme – c’est la femme qui doit être enceinte, pas le mari. Comment pouvez-vous changer cela ? À la fois le mari et la femme tomberont enceints ? Est-ce possible ?
La reporter : Non c’est impossible.
Srila Prabhupada : Donc par nature, l’un agit différemment de l’autre.
La reporter : Mais pourquoi cela signifie… ?
Srila Prabhupada : Comment pouvez-vous changer cela ?
La reporter : Mais pourquoi cela signifie-t-il que la femme doit être subordonnée ?
Srila Prabhupada : Oui.
La reporter : Juste parce qu’elle porte des enfants et que l’homme ne le peut pas ?
Srila Prabhupada : Eh bien, naturellement… Dès que vous avez des enfants vous avez besoin du soutien du mari.
La reporter : De nombreuses femmes ont des enfants et n’ont aucun soutien du mari. Elles n’ont pas de mari.
Srila Prabhupada : Alors leur soutien provient d’ailleurs. Vous ne pouvez pas le nier. C’est le gouvernement qui vous donne de l’aide. Et cela représente une charge pour lui. Quand le mari prend en charge sa femme et ses enfants, il soulage le gouvernement qui n’a pas à verser toutes ces prestations sociales. Voilà le problème.
La reporter : Que se passe-t-il quand c’est la femme qui prend en charge l’homme ?
Srila Prabhupada : D’abord, essayez de comprendre que vous êtes dépendante. Suite à l’union d’un homme et d’une femme il y a des enfants, et si l’homme s’en va, cela crée des problèmes. La femme est alors plongée dans la précarité. Pourquoi ? Pourquoi cela se passe-t-il ainsi ? Un homme et une femme s’unissent, la femme tombe enceinte et le mari s’en va. Alors cette pauvre femme est plongée avec l’enfant dans la précarité. Elle doit mendier de l’aide du gouvernement. Pensez-vous que ce soit une très bonne chose ? Selon le concept védique une femme doit être mariée et son mari doit assumer la charge de sa femme et de ses enfants ; de manière indépendante, afin qu’ils ne deviennent pas un fardeau pour le gouvernement ou la société.
Comme le souligne donc dans cette conversation Srila Prabhupada, les hommes et les femmes n’auront jamais les mêmes fonctions. Cela ne place pas pour autant la femme dans une position d’infériorité par rapport à l’homme ; pourquoi juger en termes d’échelle de valeurs ce qui est en fait différent en termes de fonctions ?
Il faut bien comprendre quelle est la réelle identité spirituelle de l’homme comme de la femme ; ils sont tous deux des âmes spirituelles identiques et d’égales valeurs. De plus, une âme spirituelle incarnée dans cette vie dans un corps de femme, pourra dans la vie suivante renaître en tant qu’homme, et vice versa. Cette fonction identitaire d’homme ou de femme n’a rien donc d’absolu et de figée. Les Écritures Védiques nous enseignent que de nature tous les êtres sont féminins – prakriti (lit.: ce qui est subordonné et dont on tire jouissance), et seul Dieu, Krishna, est réellement mâle ou masculin – purusha ( lit: qui tire jouissance de la prakriti).
Mais au niveau matériel, si l’on agit sans tenir compte des différences manifestes qui existent entre les deux, cela entraîne alors des perturbations sociales, comme on peut le voir aujourd’hui à travers la société.
Comme Srila Prabhupada le souligne, l’augmentation des cas de divorces est due en partie à la propagation des idées féministes selon lesquelles la femme doit œuvrer à son indépendance par rapport à l’homme. Ce sujet est certainement un sujet délicat mais doit être abordé tout de même car ils causent de grands ravages au sein de la société et particulièrement au sein de la cellule familiale – tant vis-à-vis des femmes que des hommes, … sans oublier les enfants.
Voyant la menace du divorce planer sur son couple, la féministe américaine Laura Doyle décida de changer sa mentalité et son comportement vis-à-vis de son mari ; elle décida de devenir, selon ses propres termes, «une femme soumise».. De plus, saisissant toute la portée positive qu’un tel changement pourrait avoir sur la vie d’autres femmes, elle décida de créer le Mouvement Des Femmes Soumises ( The Surrendered Wives movement ) et écrivit un livre best -seller intitulé The Surrendered Wife ( Femmes Soumises, aux éditions First Édition).
Autant le dire tout de suite, bien qu’intéressant à plusieurs titres, ce livre n’est pas la panacée universelle ; il n’est pas parfait et comporte des erreurs. Son défaut principal – et non le moindre – est de n’être pas conscient de Dieu ou conscient de Krishna. Il n’a pas été écrit dans le but d’améliorer sa conscience de Dieu, mais bien plutôt dans un but matériel (jouir d’un meilleur équilibre familial en satisfaisant plus le mari) . Il est ainsi sérieusement altéré par sa motivation première de recherche du plaisir des sens – plutôt que d’améliorer sa conscience de Dieu – et ne peut donc constituer pour un(e) dévot(e) du Seigneur un guide parfait dans sa vie conjugale et familiale (2).Il y a bien un chapitre dans le livre consacré à la religion, mais là encore, la perspective qu’il en donne reste bien matérielle, incomplète et superficielle.
Néanmoins, malgré ces défauts majeurs, son auteure a le mérite d’avoir eu le courage et l’intelligence de mettre le doigt sur une des causes fondamentales actuelles des faillites conjugales et familiales. Et à ce titre, tout en étant conscient de ces lacunes, il peut être lu avec un certain profit.
La véritable libération de la femme.
Après avoir discuté tous ces points importants concernant la condition de la femme, le temps est venu maintenant de répondre à la question posée au début de l’article : « est-ce que la femme est plus libérée à présent qu’elle suit les idées féministes ? ».
La réponse est négative. Même si d’un point de vue tout à fait relatif elle peut sembler l’être. Elle a acquis, par exemple une plus grande liberté au niveau de sa sexualité. La contraception (la pilule) et l’avortement font partie à présent de ses tristes prérogatives. Pourquoi parler de « tristes prérogatives » ?
C’est que les féministes ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils restent aveugles à la rigueur des lois de la nature ; celles qui concernent le karma et la réincarnation telles que présentées par les Écritures védiques. Selon celles-ci, pratiquer un avortement est loin d’être un acte anodin et sans conséquence pour la femme. Pour parler crûment et sans détours, selon les lois de la nature, l’avortement est un crime.
Comment peut-on alors simultanément promouvoir la liberté des femmes, tout en les incitants à s’impliquer dans des actes criminels ? Des actes criminels qui les conduiront à subir à leur tour ce qu’elles ont fait subir au fœtus (leur propre enfant); c’est-à-dire renaître elles-mêmes dans le corps d’une mère qui les avortera ; telles sont les lois rigoureuses du karma et de la réincarnation.
Quant à la contraception, selon les lois du karma et de la réincarnation celle-ci aussi est criminelle ; par son karma (ses actes passés) une entité vivante devient éligible à prendre naissance dans le sein de telle ou telle femme mais celle-ci lui fait subir un préjudice car elle l’en empêche.
Bien sûr, les féministes taxeront tout ceci de « croyances religieuses », mais peu importe ce qu’ils diront; les lois du karma et de la incarnation n’en sont pas moins réelles et effectives.
Penser ainsi que l’on peut jouir de la vie sexuelle de façon « libérée » et sans entraves, sans devoir subir en contrepartie de graves réactions karmiques (réactions pécheresses) tient de la politique de l’autruche.
Tout ceci nous aide à comprendre que la réelle prérogative de la femme ne réside pas dans une utopique libération de la femme – dont la libéralisation sexuelle – mais bien plutôt, dans son éveil à la connaissance absolue (la connaissance spirituelle) que procure la conscience de Dieu ou conscience de Krishna.
Le premier axiome de cette connaissance est donné par Krishna dans le deuxième chapitre de a Bhagavad gita. Le Seigneur Suprême Sri Krishna enseigne que nous sommes par nature une âme spirituelle différente de notre corps matériel : qu’il soit du genre masculin ou bien du genre féminin.
Dans ce chapitre de la Bhagavad gita, Krishna explique la connaissance de l’âme et le processus de la réincarnation. Cette connaissance nous permet de comprendre que notre identité matérielle en tant qu’homme ou en tant que femme n’est pas si fondamentale qu’il y paraît puisque que l’on change de corps naissance après naissance et que celui-ci peut-être aussi bien masculin que féminin.
En conclusion, la véritable libération de la femme ne consiste pas à rivaliser avec les hommes et à envier leur position « supérieure » mais bien plutôt à accepter leurs différences et leurs complémentarités, et au-delà, de comprendre que le véritable but de la vie est de développer sa conscience de Dieu, sa conscience de Krishna, d’échapper au cycle infernal des morts et renaissances répétées, et à la fin de sa vie, de retourner au monde spirituel ; une opportunité unique, offerte par Krishna à tous (la véritable égalité), sans discrimination de sexe.
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(1) Les tenants du féminisme : il est curieux et significatif de remarquer que les tenants du féminisme sont aussi bien des femmes que des hommes. Cela confirme les assertions des Écritures, selon lesquelles les hommes dans l’âge de Kali seront philosophiquement fourvoyés et trop attachés aux femmes.
(2) Les instructions que l’on retrouve dans les livres de Srila Prabhupada sont parfaites et suffisantes dans ce domaine.
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