Beaucoup en France sont affectés par l’attentat qui vient de se produire (le 7 janvier) au siège de Charlie Hebdo, le fameux journal satirique français. Deux  extrémistes islamistes, armés de Kalachnikov ont littéralement exécuté 9 journalistes (en tout ce jour-là, ces 2 hommes ont tué 12 personnes et en ont blessé 4 autres) qui étaient alors réunis autour d’une table en train de préparer une prochaine parution.

Face à cet acte d’une extrême violence, les réactions sont pratiquement unanimes ; on condamne « l’acte barbare » et réprouve vigoureusement ce que les gens qualifient « d’atteinte directe à la liberté d’expression ».

Les tueurs n’ont laissé aucun doute quant à leurs motivations. Une vidéo les a filmé proclamant qu’ils venaient de « tuer Charlie Hebdo » pour « venger le prophète Mahomet ».

Il faut dire que le journal d’obédience anarcho-libertaire pourfendait à longueur de pages et de caricatures toutes les institutions de la société : la démocratie, la politique, la police, la justice, l’armée, la finance, la famille, l’éducation, la morale,  la religion… D’ailleurs, au passage, il est ironique de constater que beaucoup aujourd’hui arborent fièrement le slogan « Je suis Charlie » en ne réalisant probablement pas toute la teneur et portée anarcho-libertaire contenue dans une telle revendication .

Le journal donc n’avait pas pour habitude de ménager la religion musulmane (et encore moins la religion chrétienne d’ailleurs, au regard du nombre de procès intentés). Le journal avait publié, en 2006, « les caricatures de Mahomet » provenant d’un journal Danois. Celles-ci avaient soulevé un tollé général d’indignation au sein de la communauté musulmane. Mais, faisant fi de cette vague de désapprobation massive, et fort d’une décision de justice en leur faveur (rendue au nom de la sacro-sainte liberté d’expression par la justice française), les dessinateurs avaient réitéré leurs attaques contre le prophète Mahomet et la religion musulmane en 2012. Le journal avait cette fois publié ses propres dessins satiriques . Parmi ces caricatures du fondateur de l’Islam, certaines étaient particulièrement choquantes et blasphématoires pour Mahomet et les musulmans; chargées de connotations sexuelles, elles montraient Mahomet nu dans des positions obscènes et avilissantes.

Aujourd’hui, tout le monde dénonce avec indignation l’expédition punitive des terroristes islamistes contre Charlie Hebdo. Mais ceux qui ont conscience de la gravité d’une offense commise envers un grand serviteur du Seigneur ne sont pas surpris par l’attentat de Charlie Hebdo.

Srila Prabhupada avait un total respect pour Mahomet:

« … Mahomet, le fondateur de la religion de l’Islam, je le reconnais comme un serviteur de Dieu mis en pouvoir par Lui parce qu’il a prêché la conscience de Dieu dans ces parties du monde (où vit la population arabe), les incitant à accepter l’autorité de Dieu. Il est reconnu comme le serviteur de Dieu et nous avons plein respect pour lui. »
– Lettre de Srila Prabhupada à Mr. Dhawan — Vrindaban 2 Avril, 1976 –

Dans les Écritures Védiques tels que le Srimad Bhagavatam et le Chaitanya Charitamrta, quelques exemples de sévères réactions karmiques résultant d’offenses commises envers un grand dévot du Seigneur sont ainsi relatés. Durvasa Muni,le grand yogi et mystique, critiqua vivement et injustement le pur dévot Ambarisa Maharaja et dû pour cette offense souffrir de grands tourments et n’eut sa vie épargnée par le Seigneur que parce qu’il implora le pardon d’Ambarisa Maharaja. Daksha, un grand prajapati, ayant critiqué violemment et injustement le seigneur Shiva fut décapité et sa tête remplacée par celle d’un bouc. Gopala Cakravarti, un percepteur en chef des impôts, insulta violemment Srila Haridasa Thakura, un très grand dévot du Seigneur Chaitanya, et  pour cette grave offense fut atteint de la lèpre. Ramacandra Khan, un riche propriétaire foncier, fut complètement ruiné pour avoir sévèrement insulté lui aussi Srila Haridasa Thakura. Commettre une offense envers des grands sages est si grave qu’elle peut même être à l’origine de la destruction d’une dynastie entière. C’est ce que relate le onzième chant du Srimad Bhagavatam à propos de la destruction de la dynastie des Yadus . Un jour, de jeunes garçons Yadus conduits par Samba, se moquèrent de grands sages ( dont le grand Narada Muni) qui, en retour leur lancèrent une malédiction terrible annonçant la destruction dans une guerre fratricide de toute la dynastie Yadu.

Comme on peut le voir donc, à travers ces courts récits tirés des Écritures – et il en existe des milliers d’autres exemples, entre autres dans les Puranas -, commettre une offense auprès d’un grand sage n’est pas sans conséquences néfastes pour l’offenseur, et souvent même, en proportion de l’offense commise, peut être dévastateur. Le  Srimad Bhagavatam (10.4.46) déclare à ce propos : « Lorsque quelqu’un maltraite de grandes âmes, sa durée de vie, ses richesses, sa réputation, sa piété, ses possessions et sa bonne fortune sont toutes réduites à néant. »

Et revenant ainsi à l’affaire Charlie Hebdo qui nous concerne ici, au regard de ce que nous venons de conter, le raid meurtrier des islamistes n’a rien de si surprenant.

Cependant, avant de clore cet article,  je voudrais complètement dissiper une éventuelle confusion qui pourrait naître dans la tête du lecteur ; le fait que je puisse cautionner d’aucune façon les agissements guerriers radicaux des terroristes islamistes.

Appartenant au Mouvement Hare Krishna provenant du Seigneur Chaitanya Mahaprahu, l’apôtre de l’amour de Dieu et du chant collectif de son saint nom, nous suivons sur ses traces et ne croyons pas qu’il soit possible de propager la religion authentique par la haine et le sang. Cela est seulement possible par un éveil de la conscience – au travers de la connaissance spirituelle – et une purification du cœur, – au travers du chant des Saints Noms de Dieu, Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare, Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare.

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