« Je n’aime pas du tout ce monde matériel » chanté par Jaya Sachinanadana

Voici un chant exceptionel de Bhaktivinoda Thakura « ore mana, bhalonahi lage e samsar« ,  issu de son recueil  de chansons « Kalyana kalpa taru ». Les paroles sont particulierement riches de sens et incitent au rejet de l’existence matérielle. Elles commencent par cette déclaration forte et péremptoire de l’auteur qui s’adresse à son mental (la première cause de l’enchaînement comme de la libération à la matière): « Écoute, mon cher mental. Je n’aime pas du tout ce monde matériel. »

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ore mana, bhalonahi lage e samsar

srila_bhaktivinoda_thakur

par Srila Bhaktivinoda Thakura

(1)
ore mana, bhalonahi lage e samsar
janama-marana-jara, je samsare ache bhara,
tahe kiba ache bol’ sar

1) Écoute, mon cher mental. Je n’aime pas du tout ce monde matériel. Il est seulement rempli des souffrances liées à la naissance, à la mort, à la maladie et à la vieillesse. Outre ces souffrances, dis-moi que pourrait-on possiblement trouver de bon ici-bas ?

(2)
dhana-jana-parivar, keho nahe kabhu ka’r,
kale mitra, akale apar
jaha raknibare cai, taha nahe thake bhai,
anitya samasta binasvar

2) La richesse, les amis et la famille ne peuvent réellement appartenir à quiconque. Pour un instant ils se retrouvent réunis, et après quelque temps sont séparés. Aucune de ces relations que tu aimerais tant garder ne demeurera bien longtemps, mon cher mental. Oh frère, sois en sûr toutes ces choses temporaires sont fugaces et périssables.

(3)
ayu ati alpa-dina, krame taha hoy ksina,
samaner nikata darsana
roga-soka anibar, citta kore’ charakhar,
bandhava-bijoga durghatana

3) La durée de vie dans ce monde est extrêmement courte, et la vieillesse est vite arrivée jusqu’à ce que l’on voit Yamaraja s’approcher. Continuellement affligé de maladies,  et se lamentant sous l’efffet de la douleur, sa conscience  se dégrade de plus en plus. Et c’est la mort, le coup final. Encore une fois, il doit souffrir du malheur d’être séparé de ses proches.

(4)
bhalo ko’re dekho bhai, amisra ananda nai,
je ache, se duhkher karana
se sukher tore tabe, keno maya-dasa habe,
haraibe paramartha-dhana

4)Vois ce qu’il en est, mon cher frère. Ne te contente pas de ce mélange de souffrances et de plaisirs, le soi-disant bonheur matériel, car il est en fait la source de tous tes malheurs. Si telle est la réalité, pourquoi  es-tu devenu alors l’esclave de maya ; tout cela pour ce misérable soi-disant bonheur ? Réalises-tu ce que tu as fait ? En devenant l’esclave de maya tu t’ai privé du trésor éternel qui t’attendait, le but suprême de la vie.

(5)
itihasa-alocane, bheve’ dekho nija mane,
koto asurika durasoy
indriya-tarpana sar, kori’ koto duracar,
sese labhe marana niscoy

5) Pour une fois montre toi un peu réfléchi et contemple l’histoire de ta vie, combien de tentations démoniaques te motivèrent. Pour un peu de plaisir des sens combien d’innombrables actes coupables as-tu commis ? Regarde maintenant le résultat, au long terme ton unique gain est une mort certaine.

(6)
marana-samay ta’ra, upay hoiya hara,
anutap-anale jvalilo
kukkuradi pasu-pray, jiban katay hay,
paramartha kabhu na cintilo

6) Hélas ! N’ayant jamais une seule fois considérée la valeur ou le but de l’existence humaine, une telle personne gâche sa vie tel un chien ou un porc. Alors au moment de la mort, étant privé de tout moyen de délivrance, il se lamente amèrement et brûle dans le feu de la repentance.

(7)
emon bisaye mana, keno thako acetana,
chado chado bisayer asa
sri-guru-caranasroy, koro’ sabe bhava joy,
e daser sei to’ bharasa

7) Mon cher mental, dis-moi pourquoi demeures-tu comme engourdi et anesthésié, absorbé dans le plaisir des sens temporaire et inutile? Je veux que tu abandonne tout cela immédiatement, comme aussi tout espoir de plaisir des sens futur. Car le désir de cet humble serviteur est que tu puisses conquérir cette existence matérielle misérable en étant fermement située sous la protection offerte par les pieds pareils au lotus de Sri Guru, ton maitre spirituel, le plus grand bienfaiteur.



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