Comment comprendre l’âme- 1ère partie-

COMMENT 

COMPRENDRE
L’Âme
lotus-pw
 par
Sa Divine Grâce 
A.C. Bhaktivedanta 
Swami Prabhupâda

Extrait d’une conférence sur la Bhagavad-gita donnée à Hyderabad le 30 novembre 1972 .

« Et même si tu crois l’âme sans fin reprise par la naissance et la mort, tu n’as nulle raison de t’affliger, ô Arjuna aux-bras-puissants »   Bhagavad-gîta {2.26}

    Les savants modernes, de même que la philosophie bouddhiste, nient l’existence de l’âme et considèrent que la vie n’apparaît que lorsque les éléments matériels ont atteint, en se combinant, un certain degré d’évolution. Et, selon leur théorie, puisque la vie n’est qu’une synthèse d’éléments chimiques, elle s’arrête dès la mort du corps. Selon eux, l’âme n’existe pas.

Ici, comme Arjuna refusait de se battre, Krishna lui présente divers arguments: « Si tu considères le corps comme l’unique réalité, si tu penses qu’il est une combinaison d’éléments chimiques qui seront détruits au moment de la mort, alors pourquoi as-tu tellement peur? » Qui verserait des larmes sur des récipients de produits chimiques, qui seraient un jour détruits? Il suffit d’acheter d’autres récipients.

Si vous pensez qu e la combinaison de produits chimiques peut produire la vie, alors pourquoi ne créez vous pas la vie en laboratoire? Les produits chimiques sont là. Il suffit de les mélanger et de produire une fourmi vivante. La science repose sur l’observation et l’expérience. Si vous ne faites  qu’observer et que vous êtes incapable de faire une expérience pratique, il ne s’agit pas de science, mais simplement de théorie. Aucun savant n’a jamais produit d’être vivant en laboratoire; personne n’est capable de le faire.

Jatasya… »La mort est certaine pour qui naît, et certaine la naissance pour qui meurt. Alors pourquoi refuser d’accomplir ton devoir? »

La guerre des ksatriyas (nde: référence faite ici aux guerriers de l’Inde antique) et la guerre des politiciens capricieux de notre époque n’ont rien de comparable. Auparavant, la démocratie n’existait pas. Seuls les ksatriyas allaient au combat et les rois se mettaient aux premières lignes. Rien à voir avec les politiciens d’aujourd’hui, qui restent tranquillement assis chez eux et envoient de pauvres individus se battre avec l’ennemi. Non! Les rois des deux camps étaient sur le champ se bataille; c’était leur devoir. Dès qu’un des deux rois se faisait tuer par l’adversaire, l’autre armée devenait victoirieuse et le combat s’arrêtait. Rien à voir avec les soi-disant rois et présidents qui se prélassent pendant que leurs pauvres soldats n’en finissent pas de se battre, dans des guerres qui durent de nombreuses années…La dernière guerre dont nous avons été témoin a duré 8 ans. La bataille de Kuruksetra s’est terminée en 18 jours. Cela ne set à rien de prolonger des guerres sans nécessité, si le chef d’une des deux armées est tué, il faut arrêter le combat.

De nombreuses théories sur l’âme

Il existe de nombreuses théories et spéculations phillosophiques de par le monde sur la compréhension de l’âme. Krishna donne la conclusion suivante dans la Bhagavad gita [2-29]: « Certains expliquent l’âme de façon merveilleuse, d’autres en entendent parler de façon merveilleuse, mais même après en avoir parlé ou entendu paler, l’âme demeure un mystère et est incompréhensible pour les personnes de moindre intelligence ». C’est un fait. Il y a tant de théories sur l’âme. Par des théories et des spéculations , on est incapable d’aboutir à une conclusion. Je peux être un très bon théoricien; vous pouvez en être un meilleur et défaire mes arguments, mais quelle est la conclusion? Cette sorte de discours se nomme ku-tarka, un discours inutile, car vous n’accepterez pas ma conclusion et je n’accepterai pas la vôtre. Ainsi, on ne sera pas plus éclairé l’un que l’autre.

Acintyah khalu ye bhavah na tams tarkena yojayet. Essayer de comprendre par les arguments et la logique ce qui est au delà de notre perception n’est que perte de temps car personne ne peut décider d’une théorie. Les soi-disants savants modernes écrivent aussi « Peut-être », « Il se pourrait que… », « C’était ainsi il y a peut être des millions d’années », « Il se peut… » Que valent tant de « peut être »? Ils n’ont aucune valeur. C’est pourquoi les  Ecritures disent « acintya khalu ye bhavah ». N’essayez pas de comprendre les choses qui sont au delà de votre perception , au-delà des sens, par les arguments et la logique ». Commment les connaître? En les recevant d’une personne qui possède la connaissance. Nous nous efforçons, par exemple, de comprendre l’âme, non pas par l’expérimentation , mais en essayant de comprendre les paroles de Krishna, car Krishna fait autorité. Il dit, au début de la Bhagavad-gita: »dehino smin yatha dehe kaumaram yauvanam jara ». Krishna parle;  nous pouvons réfléchir à ce qu’il dit, puis en venir à une conlusion.

La voie authentique pour comprendre l’âme

Notre voie d’acquisition du savoir est descendante (par voie d’autorité), et non ascendante (par expérimentation). Nous acceptons les injonctions des Vedas. Veda vacana, sruti, sruti pramana. Il existe trois sortes de certitudes: celle venant de la perception directe, celle venant des Vedas, et celle venant de l’histoire. Pratyaksa et sruti aitihya…Selon le système védique, si une affirmation se trouve dans les srutis, dans les Védas, nous l’acceptons. En Inde il existe un groupe qui se nomme Veda-pramana, et dont le membres n’acceptent rien qui ne soit mentionné dans les Védas. Mais il existe un autre groupe, les Védas-vada-ratah que Krishna décrit Lui-même dans la Bhagavad-gita : ceux qui inutilement se querellent sur la base du soit-disant savoir védique (BG 2.42), et vont ainsi à l’encontre de l’injonction des Védas: « Tad vijnanartham sa gurum eva abhigacchet; pour comprendre les Védas, il faut approcher un maître spirituel, sinon il est impossible de les comprendre ».  A moins d’être un brahmana qualifié qui a lui-même approché un autre brahmana versé dans la connaissance, personne ne devrait lire les Védas, car il serait incapable de les comprendre. Max Muller, par exemple, a traduit les Védas. Que sait-il des Védas? De telles traductions sont inutiles.

Tad vijnanartham sa gurum eva abhigacchet. Abhigaccet  veut dire « Il doit!, et non pas Il peut y aller ou ne pas y aller ». Non, il faut approcher un maître spirituel authentique si l’on est vraiment sérieux. Adau gurvasrayam. « La première chose à faire pour qui veut entamer sa vie spirituelle est d’accepter un guru. »

Même des personnages aussi distingués que Vyasadeva, l’avatâra écrivain, qui a compilé tant d’ouvrages merveilleux comme le Mahabharata, les Puranas, le Vedanta Sutra et le Srimad Bhagavatam, lui à qui aucun autre écrivain des temps modernes ne peut être comparé, même lui, Sri Vyasadeva, a accepté un maître spirituel authentique,  Narada Muni, qui a reçu le savoir spirituel de Brahma, qui l’a lui-même reçu de Krishna. Voilà ce qu’on appelle sruti, ou parampara, la succession disciplique.


SUITE….



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