Des vacances éternelles

Des vacances éternelles
ou la nostalgie d’un paradis perdu

 

Je viens de passer deux semaines au bord de lamer en Vendée, à Saint Hilaire de Riez, avec ma fille Maharani.

 Sur le bord de mer, marchant au milieu des vacanciers, j’ai été frappé de constater qu’en vacances l’atmosphère était beaucoup plus détendu  qu’à l’ordinaire. Bien sûr, il n’y a rien là de si étonnant et l’on peut s’attendre, naturellement, à ce que pendant  les vacances il en soit ainsi,  mais  quand on se retrouve au contact proche des gens le fait est encore plus saisissant. Les gens flanent et déambulent, dans les rues marchandes ou en bord de mer, dans une insouciance et une joie de vivre inhabituelles.

Les gens pendant les vacances sont affranchis du stress et de l’anxiété de la vie quotidienne.  Durant toute l’année, la plupart d’entre eux (surtout ceux qui sont à charge de famille) menent un train d’enfer. Ils courent pour aller travailler. Ils courent pour préparer les enfants. Ils courent pour aller faire les courses. Ils courent pour préparer les repas, pour rentrer chez eux,  en sortant de chez eux,  …. Et là, soudainement, en vacances, leur rythme de vie est bien plus calme, bien plus apaisé ,  libre du stress et de la contrainte ordinaires.

Je me souviens d’une journée particulièrement agréable. Je me promenais avec  Maharani à Saint Jean de Monts, le long du bord de mer, dans un endroit édénique. J’observais avec grand plaisir la mer et la plage où les gens se divertissaient dans l’eau ou se prélassaient sur le sable fin. Les jours précédents il n’avait pas fait beau, le temps était pluvieux et plus frais, et cette journée là, comme un cadeau du ciel,  le soleil était revenu et la tiédeur d’un vent chaud nous enveloppait. Je me mis à chanter Hare Krishna dans ma tête. Je remerciais Krishna pour le cadeau de cette belle journée (1).

Un moment, nous nous sommes assis face à la mer. Autour de nous on pouvait entendre rire et on apercevait des visages heureux. Curieusement, ces scènes de bonheur me remplir de joie, mais aussi de nostalgie. La nostalgie du paradis perdu. « Pourquoi n’en serait-il pas toujours ainsi? » Pensais-je,   » Pourquoi la joie et le bonheur n’auraient-ils qu’un temps? Pourquoi après le bonheur des vacances les gens doivent-ils repartir vers les villes infernales et travailler dans la contrainte et la grisaille du quotidien? Et pourquoi se contenterait-on de ce petit paradis temporaire et bien imparfait, alors que le véritable paradis éternel nous attend quelque part? »

Je me tournai vers Maharani et lui dit :  » Un monde sans anxiété, voilà ce dont ont besoin les gens. Ce serait tellement bien si cette atmosphère de vacances, cette atmosphère ‘libre d’anxiété’ puisse durer tout au long de l’année ! »

Mais tout en exprimant ces souhaits je savais bien que cela était impossible, tout du moins, pas dans les conditons présentes. Les paroles du  Nectar de la dévotion de Rupa Gosvami me revinrent en mémoire. Dans l’introduction de l’ouvrage, Srila Prabhupada nous rappelle que les hommmes de l’âge actuel dans leur grande majorité sont des  karmis, et en tant que tels sont  fermement rivés au balancier travail/ vacances, tels des boeufs attelés à une meule à grains,  forcés, de par le fait qu’ils recherchent à jouir uniquement du rasa matériel, d’appréhender l’existence en terme d’alternance travail/détente:

« …par amour pour sa femme et ses enfants, le père de famille travaillera jour et nuit; de même le nationaliste, par amour de la patrie, et le philanthrope, par amour pour l’humanité. Le doux sentiment, la force qui les anime tous, s’appelle rasa. … Sa nature éphémère -qui le rend inférieur- incite ses adeptes à rechercher sans cesse de nouveaux objets de satisfaction. L’homme d’affaires, par exemple, après avoir peiné la semaine entière, voudra s’isoler pendant quelques jours en un lieu où il puisse oublier, du moins pour un temps, ses soucis. Mais après cette échappée, il devra retourner à ses affaires. Cette alternance de recherche du plaisir et de résignation prend nom de bhoga-tyaga,…. »

Dans le monde matériel le balancier « bhoga-tyaga », « vacances/ travail »,  règle l’existence de chacun. Les hommes actuels travaillent durs, des décennies entières, dans les espaces confinés des entreprises modernes où ils accomplissent des tâches souvent pénibles, ennuyeuses,  et répétitives. Profondément ignorants de la valeur de leur forme humaine, ils sont comparés dans les Ecritures védiques à l’âne -mûdha-, car ils travaillent comme des bêtes de somme pour le profit d’un autre. Un petit revenu et un peu de vacances pour souffler un peu, tels sont leurs profits:

« La vie humaine est faite pour s’enrichir . On la qualifie d’arthadam, signifiant qu’elle est à même de conférer des atouts de valeur. Or la plus grande richesse, c’est de retourner à Dieu, en notre demeure originelle, comme l’enseigne la Bhagavad-gita (BG 8.15) . Que l’égoïsme soit au moins axé sur le retour à Dieu. L’âne, lui, ignore quel est son intérêt propre et travaille très dur au profit des autres, et l’homme qui peine ainsi pour servir autrui et oublie son intérêt personnel en tant qu’être humain sera donc comparé à l’âne. Le Brahma-vaivarta Purana enseigne:

aśītiṁ caturaś caiva
lakṣāṁs tāñ jīva-jātiṣu
bhramadbhiḥ puruṣaiḥ prāpyaṁ
mānuṣyaṁ janma-paryayāt
tad apy abhalatāṁ jātaḥ
teṣām ātmābhimānināṁ
varākāṇām anāśritya
govinda-caraṇa-dvayam

La vie humaine est si précieuse que même les devas des planètes supérieures aspirent parfois à naître sur terre dans un corps d’homme, car c’est la seule forme de vie où l’on puisse aisément retourner à Dieu. Et l’on tiendra certes pour un insensé qui ignore son intérêt personnel celui qui, malgré une naissance aussi importante et précieuse, manque de renouer le lien qui l’unit éternellement à Govinda, à Sri Krsna. On accède à la forme humaine par un processus d’évolution graduelle d’un corps à un autre à travers les 8 400 000 espèces vivantes. Mais l’homme infortuné, oublieux de son propre intérêt, assume des responsabilités sur le plan politique ou économique et se perd ainsi en d’innombrables activités illusoires visant à améliorer la condition matérielle d’autrui. Bien que ces aspirations politiques ou économiques n’aient rien de condamnables en soi, il ne faut pas toutefois oublier le but véritable de l’existence: toute activité philanthropique de ce genre doit contribuer à nous ramener à Dieu. Celui qui ignore ces vérités, on le compare à l’âne qui ne fait que travailler au service des autres sans penser à leur intérêt véritable, ni au sien. »
Srimad-Bhagavatam (2.3.19 teneur et portée)

« La vie humaine est faite pour s’enrichir…Or la plus grande richesse c’est de retourner à Dieu, en notre demeure originelle, …« Ces propos de Srila Prabhupada  résonnent avec force car ils mettent au jour l’infortune de l’homme actuel. L’homme d’aujourd’hui est trés infortuné car, bien qu’il possède un atout unique –  la forme humaine -,  il n’en prend pas avantage et se contente d’une vie animale, trés médiocre et misérable. Il travaille dur toute une vie durant,  sans se préparer spirituellement pour la prochaine, se contentant de souffler un peu grâce à ses petites vacances, alors qu’il pourrait obtenir tellement plus s’il devenait conscient de Krishna.

Il possède des atouts uniques grâce auxquels il pourrait  se préparer pour vivre  d’ « éternelles vacances » dans le Royaume de Dieu (BG 18.55) mais au lieu de cela, il se contente de travailler comme une bête de somme, onze mois dans l’année avec un petit mois de vacances au bout (ou moins). Dans les Ecritures  un tel être est appelé « kripana » car il agit comme un avare. Sa situation est aussi aberrante que celle d’une personne qui aurait, par l’effet d’une grâce providentielle,  héritée d’une grande richesse et qui malgré tout persisterait à demeurer dans la pauvreté.

Avant l’avènement de la venue de Srila Prabhupada, le messie venue de l’Inde , en 1965 aux Etats-Unis, le message de la conscience de Krishna, le trésor de la connaissance spirituelle et de l’amour de Dieu, était confiné à l’Inde (à un nombre limité d’indiens ). Mais,  par la miséricorde de Sa Divine Grâce ,  missionnaire d’une pureté et d’une dévotion exceptionnelles, directement mis en puissance par le Seigneur Chaitanya Mahaprabhu (Srila Prabhupada a réalisé, seul, la prédiction du Seigneur Chaitanya « Dans chaque ville et village, Mon Saint Nom sera chanté »), la conscience de Krishna est maintenant accessible à un grand nombre sur terre. Et ainsi, quiconque,  malgré cette chance unique,  ne prend pas avantage du Mouvement International pour la Conscience de Krishna (iskcon) fondé par Srila Prabhupada,  est comparable à une personne démunie qui négligerait un héritage providentiel.

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A travers cet article intitulé « Des vacances éternelles »  je ne cherche pas à faire l’apologie des vacances (en tout cas pas celles limitées au balancier bhoga/tyaga dont on a parlé précédemment) . Les vacances sont souvent  l’occasion  pour l’ homme ignorant du Kali-yuga, dominés par ses désirs matériels incontrôlés, de lâcher la bride et de laisser libre cours au guna de la passion.  Et il s’abandonne ainsi, dans son ignorance,  aux vils penchants de ses sens matériels. S’adonnant allègrement aux quatre activités coupables, il est bien stupide,  car il ne voit pas qu’en laissant libre cours à ses sens, il s’enchaîne de plus en plus à la roue des morts et renaissances répétées. En effet, dans la Bhagavad-gita Krishna déclare que  » trois portes ouvrent vers l’enfer: la concupiscence, la colère et l’avidité. » Et le Seigneur poursuit:  « Que tout homme sain d’esprit les referme  car elles conduisent l’âme à sa perte.  » (BG 18.21) Autrement dit,  si l’on ne s’applique pas à mieux maitriser ses sens, grâce à la conscience de Krishna, on court un grand risque pour sa vie future. Celui d’obtenir une prochaine naissance dans une forme humaine déchue, voir même dans une forme animale.

L’être « conscient de Krishna », quant à lui, possède aussi des désirs mais ceux-ci sont tournés vers le service du Suprême, Krishna, et ses sens sont engagés, avec amour et dévotion, dans le service de Hrisikesh, le Maître des sens. Lorsque l’on devient conscient de Krishna, les sens matériels qui par ailleurs sont aussi dangereux et sournois qu’un serpent, deviennent complètement inoffensifs, tel un serpent dont les crocs  sont brisés. Ce qui aide également le bhakta à maîtriser ses sens est le plaisir qu’il dérive à travers sa pratique spirituelle. En effet, le plaisir spirituel étant bien supérieur au plaisir illicite des sens matériels, le dévot perd tout goût pour ce dernier (BG 2.59)  .

On ne peut s’attendre,  dès sa rencontre avec la conscience de Krishna, à ce que ses désirs se tournent, spontanément (voir râgânuga-bhakti),  vers la satisfaction du Suprême, la satisfaction de Krishna. Il est donc essentiel, avant d’espérer atteindre  cet état d’amour spontané pour Krishna, de fréquenter un temple du Mouvement pour la conscience de Krishna afin d’apprendre à développer graduellement  notre conscience de Dieu. Cette conscience n’est pas difficile à éveiller car elle est déjà présente en chacun de nous, bien qu’enfouie dans notre coeur. Le Chaitanya Charitamrita déclare :

nitya-siddha krsna-prema ‘sādhya’ kabhu naya
śravanādi-śuddha-citte karaye udaya

« Le pur amour pour Krishna réside éternellement dans le coeur des êtres vivants et n’a besoin d’être puisé à aucune autre source extérieure. Lorsque le coeur se purifie par l’écoute et le chant, l’être vivant s’éveille tout naturellement. »
Cc Madhya-lila, ch 22 verset 107


En chacun de nous, se trouve donc déjà, à l’état  latent, la conscience de Krishna. Il suffit donc, simplement,  de l’éveiller par la pratique du sravanam/ kirtanam pour qu’en peu de temps, elle puisse de nouveau resplendir en notre coeur. Dès que cette flamme de la conscience spirituelle est réattisée, nous devenons à même de goûter un plaisir supérieur et d’échapper à cet univers matériel, temporaire et misérable, pour retourner dans le monde spirituel, éternel, et rempli de pure félicité.

Il faut désirer être en contact avec des dévots qui sont eux-mêmes avancés sur la voie du bhakti-yoga. A leur contact, et grâce à leurs directives en relation avec le service de dévotion, nous développerons, tout naturellement et graduellement, notre amour pour Krishna. Il n’est pas de but plus exalté dans l’existence que de chercher à progresser sur cette voie. Bien que la plupart des hommes l’ignorent, il n’est pas d’accomplissement plus grand dans une vie.

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« Des vacances éternelles » font allusion à un autre monde: le monde spirituel ou Royaume de Dieu.  Ce monde s’appelle le Royaume de Vaïkuntha. Vaïkuntha signifie « le lieu libre de toute anxiété « .

Le Royaume de Dieu avec ses planètes Vaikunthas n’est pas une utopie. Le monde matériel dans lequel nous vivons, lui, est une utopie. Tout ce qui y existe ne dure que peu de temps, tel un mirage, et est soumis constamment, sur une forme ou sous une autre, aux trois sortes de souffrance. Et puis, il y existe aussi la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort, les réels maux de l’existence.  Après un certain temps ce monde est détruit puis recréé, dans un cycle perpétuel. Le monde spirituel, lui, demeure, éternellement. C’est ce qu’affirme Krishna dans la Bhagavad-gita :

« Il existe cependant un autre monde, lui éternel, au-delà des deux états, manifesté et non manifesté, de la matière. Monde suprême, qui jamais ne périt; quand tout en l’Univers matériel est dissout, lui demeure intact.

On le dit non manifesté et impérissable ce Royaume suprême, but ultime; pour qui l’atteint, point de retour. Ce monde, c’est Ma Demeure Absolue. »
                                      BG (8.20/21)

Si l’on peut évoquer le monde spirituel comme le lieu des « vacances éternelles » c’est que dans le monde spirituel règne amour et liberté. Il n’y a rien pour interrompre  brusquement notre bonheur, et nous signifier « maintenant il faut mettre un terme à ton plaisir et repartir travailler pour ‘gagner ta vie’ « . Pas de contraintes permanentes et de bonheur « à la carte », « que du bonheur ! »,  comme dit l’expression à la mode en ce moment (1 490 000 résultats sur le moteur de recherche Google quand on tape « Que du bonheur! « ) . La mort, et la terrible menace qu’elle représente dans ce monde,  n’existe pas au Royaume de Dieu. Encore moins la vieillesse. Pas besoin non plus, de passer à travers l’expérience terrible de la naissance ; le fait d’être empaqueté neuf mois dans l’abdomen d’une femme avant de naître dans une grande douleur. La maladie y est inconnue puisque chaque être qui vit dans le monde spirituel est doté d’un corps spirituel sac-cid-ananda.

Encore une fois, dans le Royaume de Dieu il n’y a pas besoin de travailler dur pour maintenir son existence, celle-ci est assurée sans contrainte (car le monde spirituel est régit directement par Dieu),  et du même coup,  l’anxiété bien présente aujourd’hui chez bon nombre de salariés de se retrouver au chômage,  n’existe pas. Prabhupada disait que l’on n’a jamais vu Krishna en train de travailler (comme assis à un bureau , ou devant une machine, à l’ouvrage). Non. Les fresques et peintures représentants Krishna Le montre toujours en train de Se divertir,  soit en train de courir dans les champs avec Ses amis les pâtres, de jouer de Sa flûte captivante, de danser avec les gopis, de se promener avec Radharani à son bras… Bien sûr, l’on peut voir aussi Krishna en apparence « à l’ouvrage » . Lorsque par exemple, à Vrindâvana, Il est  en prise avec un démon qu’Il combat et met à mort (2).  On pourrait alors penser que Krishna est en difficulté, qu’Il fait face à une situation dangereuse et difficile, mais il n’en est rien. Krishna, étant Dieu Tout-puissant, Il n’est jamais  en difficulté. Il est le héro parfait. Il peut également accomplir plusieurs fonctions simultanément. Ainsi, s’Il combat avec les démons c’est afin de protéger Ses dévots et amis. Il leur apporte en même temps une grande satisfaction -celle de se sentir protéger par Lui. Il débarrasse du même coup la terre de Vrindavana de Ses êtres indésirables,  et enfin, Il prend également beaucoup de plaisir  au combat. Un véritable héro !

On peut voir aussi Krishna prendre, apparemment, une position de simple subalterne lorsqu’Il conduit le char d’Arjuna sur le champ de bataille de Kuruksetra, ( avant d’énoncer la célèbre Bhagavad-gita). Il est alors connu sous le nom de « Partha sarathi », le conducteur du char d’Arjuna. Mais, loin de Le diminuer, cette situation de simple conducteur de char d’Arjuna  Le grandit au contraire, car elle montre  combien le Seigneur aime Ses amis et dévots. A un tel point qu’Il est prêt à prendre pour eux, Lui par ailleurs si puissant, une position de  simple conducteur de char. Bien que le Seigneur soit Acyuta (l’inconquérable, manifestant Sa Forme Universelle sur le champ de bataille de Kuruksetra), Il n’en est pas moins trés affectueux envers Ses amis et dévots, tels qu’ Arjuna, et ainsi,  Se fait-Il leur simple serviteur,  conquis par leur amour.

A Vaikuntha, la plus élevée d’entre toutes les planètes se nomme Krishnaloka,  la planète où  Dieu règne sous Sa forme la plus exaltée, celle de Syamasundara (Krishna), le joueur de flûte dont le corps sublime forme trois lignes courbes . Il est accompagné de Radha, Sa puissance de félicité dont la Forme est un ravissement suprême pour les yeux. On retrouve une merveilleuse description de cette demeure dans la Brahma-samhita :

Je vénère Swétadwip  (Goloka, Krishnaloka), séjour transcendantal dont la terre est de pierres cintâmanis et les forêts abondent en arbres-à-souhaits. Là, l’eau est nectar, chaque mot compose une mélodie, chaque pas une danse; la flûte y est le compagnon préféré du Seigneur. Des vaches sans nombre émanent toujours des océans intarissables de lait. La radiance de cet astre est empreinte de félicité transcendantale et ses entités spirituelles – suprêmes – se révèlent toutes exquises. Les Laksmis, affectueuses épouses, dans leur pure essence spirituelle offrent un service amoureux à Krishna, leur seul et unique amour. Le passage du Temps y est inconnu: pas question donc de passé ni de futur. En ce monde de matière, rares sont les âmes réalisées qui connaissent ce Royaume du nom de Goloka.

A l’évocation de ce paradis perdu, on peut comprendre que l’on se sente parfois nostalgique ….

(1) A propos de chanter,  le matin je chantais mon japa en marchant dans la forêt de pins jusqu’à la mer. Je m’asseyais alors face à la mer en chantant Hare Krishna puis repartais à travers la forêt de pins pour rejoindre le mobil-home. Ce sont des lieux vraiment beaux, apaisants et inspirants pour chanter les Saints Noms.  Krishna dit dans la Bhagavad-gita  » Parmi les eaux, Je suis l’océan… »

(2) Lorsque l’on voit Krishna en prise avec des démons tels Aghasura, Trinavarta, Putana, etc.. il s’agit en fait de divertissements du Seigneur qui ont lieu à Gokula Vrindâvana (Vrindavana manifesté dans l’univers matériel) car à Goloka Vrindâvana (Vrindâvana dans le monde spirituel) il est impossible de rencontrer aucun être démoniaque.



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