Ma vie dans le Mouvement
pour la Conscience de Krishna
– l’Iskcon –
par Jagadānanda dāsa
Mon premier contact avec la conscience de Krishna a eu lieu en 1974, – bien que je raconte avoir était en contact avec le mantra Hare Krishna dès 1970 grâce à George Harrison -, lors d’une conférence de Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada à la salle pleyel, en juin 1974 (photo ci-dessus).
Dès mes premiers contacts, après avoir lu les livres de Srila Prabhupada, fait quelques visites au temple de Paris, parlé avec les dévots, et chanté le maha-mantra Hare Krishna, je décidais de devenir dévot. J’ai raconté dans « Comment je suis venu à la conscience de Krishna « que j’étais en quête de spiritualité au moment où j’ai rencontré les dévots de Krishna. Malheureusement, je dus attendre un an avant de joindre le temple car il fallait effectuer, à l’époque un service militaire obligatoire, avant de joindre.
Je ne joignis donc le temple qu’un an après, en octobre 1975, pour mes 21 ans. Mais avant de joindre, alors que je me trouvais dans l’armée je profitais de toutes mes permissions pour me rendre au temple de Paris et participer aux harinama- sankirtanas que j’adorais. A ce propos, je me souviens de « permissions miraculeuses ». C’est à dire que je priais Krishna pour avoir des permissions de sorties pour le week-end afin de me rendre au temple, et j’exultais en remerciant Krishna, car elles m’étaient accordées à mon grand étonnement, pratiquement chaque week-end, alors que la norme était plutôt autour d’une ou deux par mois. Je ne disais rien à mes parents et préférais plutôt me rendre au temple pour « un week-end d’extase », participant au programme spirituel matinal du temple et chantant dans les rues de Paris en Harinama.
Les souvenirs de ces Harinamas à Paris dans les années 75 ont laissé une profonde impression de joie et de bonheur dans ma mémoire. Nous allions fréquemment chanter dans le quartier latin de Paris (St Michel et St Germain-des-prés) et nous tournions plusieurs fois autour du quartier, pendant de longues heures, chantant Hare Krishna et distribuant du prasadam, des livres et des invitations pour le fête du dimanche au temple . Et ce qui m’étonnait entre autre est, qu’au fur et à mesure que le temps s’écoulait et que le Harinama s’intensifiait, par la puissance du Saint Nom j’en oubliais complètement mon appréhension du début et toute considération externe (1) , m’abandonnant complètement au chant d’Hare Krishna et au plaisir qu’il nous procurait à nous, dévots, ainsi qu’au public qui nous écoutait .
En chantant ainsi dans la rue avec les dévots de Krishna, je me sentais si libre et heureux, tout cela était tellement nouveau pour moi. Et enfin, la vie avait un sens ! Ce sens que je ne voyais pas du tout avant, car comme je l’ai expliqué dans « Comment je suis venu à la conscience de Krishna » , l’idéal de vie que me proposait mon père et la société moderne: argent et travail, sexe et famille ne me satisfaisait pas du tout. Chantant dans la rue avec les dévots de Krishna, je me rappelais ce que mon père m’avait dit, menaçant, en voyant mes résultats scolaires insuffisants: « Tu finiras dans la rue! ». Et, je riais en repensant à cela car j’y étais bien dans la rue! Mais peut-être pas de la façon qu’il avait prévu pour moi; sans refuge, sans but et sans moyens. Tout au contraire, en chantant les Noms de Dieu dans la rue je sentais plus que jamais que j’avais un refuge, un but et des moyens pour vivre car Dieu, Krishna, représente le suprême refuge, le but ultime, et le pourvoyeur suprême.
Dans le temple rue Lesueur;
distribution des livres
Finalement et péniblement, le service militaire pris fin et je pus, immédiatement après, joindre le temple de la rue Lesueur. Dès que j’arrivai, j’eus l’honneur d’avoir la tête rasée, par Umapati Prabhu, un des tout premiers disciples de Srila Prabhupada à New-York. Ainsi, rasé, avec juste une touffe de cheveux derrière la tête (la sika), portant la marque d’argile sacré, le tilaka vaisnava, sur le front, le collier de Tulasi autour du cou, et l’habit traditionnel vaisnava, le dhoti et la kurta, je ressentis une satisfaction intérieure profonde; j’étais une nouvelle personne. (2) Cependant, j’avais bien conscience que le seul fait de porter l’habit du vaisnava et d’en arborer l’apparence ne suffisait pas pour en être véritablement un. Le plus important restait à faire à présent et « la grande aventure de la conscience de Krishna » (3) commençait maintenant, mais je savais au moins que j’étais sur la voie et cette seule pensée était trés exaltante.
Une fois au temple, mes premiers services furent, le matin, de faire la vaisselle dans la cuisine, et l’après-midi, d’aller chanter dans les rues de Paris en Harinama. Cela ne dura que quelques mois, car trés vite, on m’orienta vers la distribution des livres. Au début, avec les dévots nous allions distribuer les livres à Paris et en banlieue proche, et ensuite, nous voyagions à travers la France entière (sankirtana voyageant) pour faire du porte à porte et distribuer les livres de la conscience de Krishna, en échange de donations. Srila Prabhupada, notre fondateur, était trés attaché à ce mode de prédication qu’est la distribution des livres. Personnellement je recommmande à tout dévot, autant que possible et pour le temps qu’il conviendra, de participer au bṛhat-mṛdanga (4) . Ce mode de prédication est un moyen puissant pour toute personne qui s’y adonne – encore une fois, selon ses possibilités et sa convenance personnelle – , de satisfaire le maître spirituel et Krishna, et ainsi de progresser rapidement dans la conscience de Krishna.Le Seigneur dit dans la Bhagavad-gita qu’il n’existe pas de serviteur qui Lui soit plus cher que celui qui oeuvre à répandre ses gloires.
Rencontre avec Srila Prabhupada et initiation harinama
Je fus initié par Srila Prabhupada en août 1976, à la Nouvelle-Mayapura (5) , lors d’une grande cérémonie qui eut lieu en plein air, par un temps splendide, et qui réunissait de nombreux dévots d’Europe. Pendant son séjour, Srila Prabhupada donna deux merveilleux exposés à partir de la Bhagavad-gita, que j’ai déjà traduit et publié en français dans Retour à Krishna sous le titre « Quelle difficulté y-a-t’il à aimer Krishna? »
C’est durant cette période que j’eus le plus la possibilité de rencontrer Srila Prabhupada. Quand je dis rencontrer, il faut bien savoir que je n’ai jamais parlé personnellement avec Srila Prabhupada. J’aurais eu l’occasion pendant cette période, notamment à Paris, alors que je lui apportais son repas et que je me trouvais seul dans la pièce avec lui, mais je préférais alors offrir mes hommages (me prosterner), et m’éclipser rapidement. C’est que je fus envahi d’un sentiment de honte lorsque je me trouvais seul à seul avec lui, car immédiatement en sa présence, une pensée m’obséda et fit que je disparaissais rapidement: » Je ne veux pas que Srila Prabhupada puisse voir qui je suis! »
Les autres fois où je me trouvai en sa présence, je ne fus pas si troublé car de nombreux dévots étaient présents. Certains pourraient s’étonner que j’aie reçu l’initiation de Prabhupada sans que l’on ne se soit même pas adressé une seule fois la parole. Mais il faut bien comprendre que la relation des disciples avec Srila Prabhupada au début de son mouvement est souvent trés différente de celle de la période après. Satsvarupa Maharaja dans son Prabhupada-Lilamrta l’explique fort bien. La première période correspond aux premiers instants du Mouvement tels New-York et San Francisco. Durant cette période les dévots eurent l’occasion de côtoyer intimement Srila Prabhupada. Prabhupada à cette époque, pour ses disciples, était disponible pratiquement à tout heure de la journée, et l’on pouvait sous prétexte de lui poser telle ou telle question, à propos de son service ou pour d’autres raisons, aller frapper à sa porte. Bien sûr, rapidement Prabhupada eut un serviteur personnel, mais même si l’on devait passer à travers lui, le fait est qu’il demeurait facile de le rencontrer et de lui parler personnellement. C’était le temps où tout le monde au début s’adressait à lui en tant que « Swamiji » . Mais après cette période des débuts, au fur et à mesure que le Mouvement prenait une ampleur internationale considérable, il devint plus difficile de le rencontrer personnellement. Et ainsi, ayant joins le Mouvement qu’en 1975, j’appartiens comme de nombreux autres disciples, à la catégorie des disciples qui ne l’ont pas rencontré personnellement beaucoup (ou même pour certains, pas du tout).
Mais les choses doivent être bien claires, nous, les « disciples d’après », nous ne nous sentons pas pour autant défavorisés, par rapport aux « disciples des débuts » . Si nous n’avons pas eu la chance de rencontrer Prabhupada personnellement, comme l’on eut par exemple tant d’autres disciples comme Srutakirti ou Hari Sauri prabhus, qui furent ses serviteurs personnels, ou encore Tamal Krsna Goswami, Mukunda Gosvami, Sastvarupa Gosvami, par exemple, qui le connurent au tout début, nous ne nous sentons pas pour autant désavantagés par rapport à tous ces dévots en ce qui concerne notre relation avec Srila Prabhupada. On a pu voir d’ailleurs que ce n’est pas forcément, parce qu’ils avaient eu la chance de côtoyer Srila Prabhupada intimement que de nombreux dévots ont
en profités autant qu’ils l’auraient dû. Tout repose en fait sur le désir et la sincérité.
Nous avions été habitués de cette façon et ainsi, nous nous sentions parfaitement comblés dans notre relation avec Srila Prabhupada, par le simple fait de servir son mouvement, lire ses nombreux et semble-t’il inépuisables livres, écouter les cassettes de ses bhajans, de ses classes de Bhagavad-gita et Srimad Bhagavatam et autres, de ses promenades matinales et conversations, et enfin, entendre relater les nombreuses anecdotes sur Srila Prabhupada, écrites et contées par les dévots ainés du mouvement, telles celles cités précédemment. (6)
Nous vivions en séparation de Prabhupada (et nous continuions maintenant qu’il est « parti » plus que jamais dans ce sentiment) , et dans la philosophie Gaudiya vaisnava, le théme de la séparation a une résonnance bien particulière: elle est plus forte encore que la rencontre.Tout repose sur la qualité du désir du disciple de servir son maître spirituel et la proximité n’est pas vraiment l’essentiel. Prabhupada a souvent parlé de vapu et vani, soit, et respectivement, le service physique du maître spirituel et le service à travers ses instructions, et il nous a maintes fois expliqué et j’en fait tous les jours l’expérience, la deuxième constitue la façon la plus intime de servir le maître spirituel.
Autrement dit, s’efforcer d’accomplir les instructions du maître spirituel au lieu de s’efforcer de jouir de sa présence physique, constitue la réelle façon de pouvoir plaire au maître spirituel, l’essence même et la condition essentielle pour réussir à satisfaire aussi Krishna. Et puis, nous pouvions également, si nous en ressentions le besoin, le contacter à travers un échange de courrier. Il ne faut pas oublier que Srila Prabhupada a écrit des milliers de lettres, et elles contiennent tellement d’instructions de valeur pour tous qu’elles ont été compilées par le BBT en trois volumes de plus de 2500 pages en tout, s’intitulant « śikṣamṛta: Instructions nectaréennes ».
Un maître spirituel et un pur dévot de la grandeur de Srila Prabhupada, notre fondateur-acharya, peut être rencontré de tellement d’autres façons que physiquement. Chaque dévot, ou pratiquant sincère du bhakti-yoga, en fait l’expérience concrète à chaque instant, la vibration spirituelle est absolue. Ainsi, comme l’échange qui suit avec un reporter de Berkeley en 1975 le confirme, Srila Prabhupada n’est pas mort. Il est bel et bien présent à travers ses livres, ses instructions, son Mouvement de l’Iskcon, sa murti du temple, ….
Reporter: « Qu’adviendra-t’il de votre mouvement une fois que vous serez mort? »
Prabhupada: « Je ne mourrai jamais! »
Les dévots: « Jaya! Haribolo! »
Prabhupada:« Je vivrai à travers mes livres, et vous en tirerez bénéfice. »
Ainsi, Srila Prabhupada nous a laissé un immense réservoir de littérature spirituelle et dévotionnelle; une véritable encyclopédie. Et si quelqu’un a la bonne fortune de se tourner vers ses livres, de les lire et de les étudier , nul doute qu’il constatera qu’ils sont d’une incroyable richesse, et représentent une véritable encyclopédie du savoir spirituel et aussi matériel . C’est à dire qu’ils sont remplis d’une multitude de connaissances et d’instructions, d’ordre général ou théorique mais aussi spécifique ou pragmatique. D’ordre général; pour assseoir sa conscience de Krishna sur des bases profondes et solides, et spécifiques; pour nous guider, nous aider et nous permettre d’agir dans la conscience de Krishna au quotidien, à travers toute notre vie, qu’on appartienne à n’importe quel varna ou ashrama. En résumé, les livres de Srila Prabhupada ont réponse à tout, mais encore faut-il les lire et les consulter régulièrement pour s’en rendre compte. Ils donnent des instructions infiniment précieuses pour quiconque désire passer à travers les difficulés de l’existence en ce monde matériel (et il y en a !), et ainsi devenir plus heureux dans cette vie même, et à la fin de sa vie atteindre à la perfection : le retour au monde spirituel, la demeure éternelle de Dieu.
SUITE ….Les temples de Londres et le manoir Bhaktivedanta
(1) « j’en oubliais mon appréhension .. » Celle d’avoir à chanter devant tout le monde, alors que j’étais à l’origine plutôt timide et réservé, avec des dévots de Krishna, d’apparences plutôt exotiques, hors du commun, et de devenir le centre d’attraction, et aussi des fois, de dérision.
(2) » devenir une nouvelle personne, prendre un nouveau départ, avoir une nouvelle vie, »à travers ma quête spirituelle c’est ce que j’avais recherché, c’était un changement profond de vie car celle que je vivais était comme je l’explique dans « Ma rencontre avec la Conscience de Krishna 1 » bien trop étriquée, morne et sans futur.
(3) Un dévot, Radhika Ramana, une fois dans une classe a dit une des plus belles choses que j’ai jamais entendu « La conscience de Krishna est la plus grande aventure qui soit ». Je crois qu’il avait vraiment raison. La notion d’ aventure est exaltante car elle évoque, l’idée de transformation, de renouveau, de dépassement de soi, de merveilleux, d’inconnu, etc…., Qui n’est pas fasciné à l’écoute d’un récit d’aventures? Ce qui nous attire alors ce sont les situations extraordinaires, palpitantes, surprenantes. Avancer dans la conscience de Krishna est la plus grande aventure qui soi. D’autant plus qu’il ne s’agit pas de vivre, comme au niveau matériel, « par procuration », ou dans les limites du temps et de l’espace, une aventure à travers le récit d’une histoire de quelqu’un d’autre, fictive (ou même réelle mais de toute façon temporaire). Non! Cette histoire que vous découvrez, au fur et à mesure que vous avancez dans la conscience de Krishna, c’est la vôtre! Au fur et à mesure que Krishna Se révèle à vous, que vous rétablissez graduellement votre relation éternelle avec le Seigneur, c’est alors votre réel moi, votre réelle identité éternelle qui se manifeste à vous, et vous devenez alors apte à rencontrer Krishna face à face, à rejoindre la compagnie des associés merveilleux, éternels, et intimes du Seigneur, et à participer avec eux à Ses divertissements éternels (tels qu’on les retrouve dans le Livre de Krishna et qui se déroulent éternellement ). N’y a-t’il pas de plus grande aventure pour l’être?
(4) Le brhat-mrdanga signifie « le grand mrdanga ». C’est Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura, le maître spirituel de Srila Prabhupada qui a utilisé cette expression du brhat-mrdanga, « le grand mrdanga », pour signifier que comme moyen de prédication et de transformation des consciences, la distribution de la connaissance transcendantale de la conscience de Krishna, à travers les livres était encore plus efficiente que le harinama sankirtana. Cela ne doit pas signifier toutefois que le harinama ne doit pas être aussi pratiqué régulièrement. Les deux doivent avoir lieu simultanément et les deux relèvent du kirtana ou de la glorification du Seigneur Suprême, Krishna. C’est simplement la forme qui change. Il est à noter à ce sujet que diffuser la conscience de Krishna à travers le biais d’internet est aussi un moyen de prédication significatif.
(5) Ashram rural des dévots de Krishna de l’iskcon, depuis plus de 30 ans, qui se trouve dans le centre de la France près de Chateauroux.
(6) Il existe à ce propos un flot illimité de nectar sur des anecdotes et des instructions émananant des dévots-ainés qui ont fréquenté de près Srila Prabhupada . Citons-en quelques uns . Il y a bien sûr le fameux Prabhupada-lilamrta de Satsvarupa dasa Goswami, la biographie détaillée de Prabhupada en 7 volumes, le Prabhupada Nectar , et beaucoup d’autres livres du même auteur également. En ce moment parmi les plus privilégiés d’entre les livres du genre, il y a la trés délectable série des Memories qui a été écrite à partir de mulitiples témoignages oraux, filmés, de nombreux disciples de Prabhupada. Il existe de nombreux autres témoignages personnels écrit par de multiples dévots et dévotes, tels ceux de Bhurijana My glorious master, Hari Sauri avec la série des Trancendental dairy, Tamal Krsna Gosvami, Mahamaya dasi, Srutakirti, etc… Malheureusement, pour ceux qui ont des difficultés avec l’anglais, beaucoup parmi ces livres, pour le moment, n’existent qu’en anglais. On peut toutefois retrouver en francais sur Internet sur les sites des dévots, tel celui-ci ,quelques anecdotes traduites en français. Et c’est quelque chose qui me tiendrait beaucoup à coeur aussi de présenter dans « Retour à Krishna » (si quelqu’un veut et peut m’aider à ce sujet qu’il me contacte).
Catégories :A propos de l'auteur du site
Merci pour ce verset. Développer un goût pour la Krsna kattha prend du temps. Que dire d’absorber son mental constamment en des choses spirituelles. On a définitivement besoin de la miséricorde de Nrsimhadeva car par nous même ,on a une sérieuse tendance à retomber dans des pensées matérielles. Pour encourager les nouveaux venus, il faut quand même noter que le processus du chant des Saints Noms marche et qu’après trente années de pratique, la plupart des dévots ont reçus cette miséricorde. Merci Srila Prabhupada! Merci Jagadananda Prabhu.
J’aimeJ’aime
Magnifique ! Merci Beaucoup !
J’aimeJ’aime
Merci pour votre site. Il semble que nous sommes plusieurs Jagadananda. Puet-[etre on devrait avoir une association. Radhe Radhe,Jagat
J’aimeJ’aime