Quand l’angoisse est un tremplin vers le bonheur

bliss1Nombreux sont ceux et celles qui dans ce monde matériel doivent faire face à mille et une anxiétés et tracas quotidiens . Selon les mots du Srimad Bhagavatam le monde matériel est décrit comme un endroit « où il existe un danger à chaque pas ». Il est donc, par nature, peu propice au bonheur et à la sérénité .

Cependant, même alors que l’on réside dans ce monde matériel, il est possible de chasser les angoisses et les tracas de notre vie et de transformer ainsi une existence agitée et malheureuse en une existence  sereine et heureuse . Comment cela est-il possible ? La réponse est  grâce à la pratique de la conscience de Krishna.

Ainsi, si l’on pratique la conscience de Krishna, non seulement nos angoisses  disparaîtront, mais de plus, même si elles apparaissent   – ce qui est après tout inévitable tant que l’on est incarné dans ce monde matériel -, on ne les percevra plus comme des sources d’afflictions indésirables, mais plutôt de façon positive, parce qu’elles stimulent  notre désir d’abandon à Krishna, comme des  causes potentielles  de  bonheur, des tremplins vers le bonheur – celui qu’engendre la conscience de Dieu ou conscience de Krishna.

C’est ce qu’exprime la reine Kunti dans le Srimad Bhagavatam dans ses célèbres prières offertes à Krishna : « Je souhaiterais que de tels malheurs surviennent encore et encore  (1) , pour que sans fin nous puissions à nouveau nous trouver en Ta présence. Car en Ta présence à jamais s’absente la répétition des naissances et des morts. »

Et dans la teneur et portée de ce verset Srila Prabhupada élabore sur ce thème : « Le malheureux, l’indigent, l’homme d’intelligence et l’esprit curieux, quand ils ont accompli des actes de piété, commencent en général, s’ils ne l’ont déjà fait, d’adorer le Seigneur. Les autres, dont l’existence est une suite de méfaits, ne peuvent, quelle que soit leur position, approcher l’Être Suprême, car l’énergie illusoire les fourvoie. Or, lorsque le malheur survient, l’homme de piété ne voit d’autre choix que de prendre refuge aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur. Car, garder constant à son esprit la pensée des pieds pareils-au-lotus du Seigneur, c’est marcher sur la voie de la libération des naissances et des morts répétées. Pour celui qui a développé cette attitude, les malheurs n’en sont plus tels que par leurs noms; à vrai dire, ils sont bienvenus, puisqu’ils lui donnent de cultiver le souvenir du Seigneur, c’est-à-dire d’échapper à l’existence matérielle.

Quiconque a pris refuge aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur, que de grandes autorités en matière spirituelle ont comparé à un solide vaisseau capable de franchir l’océan de l’ignorance, peut obtenir la libération sans plus de mal que s’il franchissait d’un bond l’eau contenue dans l’empreinte laissée sur le sol par le sabot d’un veau. Celui-là est appelé à vivre dans le royaume du Seigneur, et n’a pas sa place dans l’univers matériel, où de nouveaux dangers nous guettent à chaque pas. Le Seigneur confirme en effet, dans la Bhagavad-gita, que cet univers matériel est un lieu de dangers, jonché d’embûches. Les intelligences médiocres s’acharnent, par mille moyens, à contourner ces obstacles, ou à vouloir tirer jouissance de l’existence matérielle en dépit des malheurs qu’elle impose, mais demeurent ignorants du fait que cet univers est, par nature, source de constantes souffrances. Ils n’ont par ailleurs nulle connaissance du royaume du Seigneur, tout de félicité et sans nulle trace de malheur. Au contraire, il va du devoir de l’homme à l’intelligence sûre de ne pas se laisser troubler par les cruautés du sort, d’ailleurs inévitables en ce monde, mais plutôt de prendre à coeur, en dépit de tous les maux qui ne sauraient manquer de l’atteindre, de progresser sur la voie de la réalisation spirituelle, conscient qu’il s’agit là de sa mission d’homme. De fait, l’âme spirituelle se situe au-delà de toute souffrance matérielle, si bien que tous les maux auxquels nous faisons face ne sont tels que de nom, et donc sans fondement. En rêve, par exemple, un homme peut se voir dévoré par un tigre, et hurler de peur, mais en réalité, il n’y a pas de tigre, et donc nulle raison d’avoir peur; tout n’est que chimères. De même, les maux de l’existence sont comme des songes. Si, toutefois, on a l’heureuse fortune de mettre un terme à nos « hallucinations » en entrant au contact du Seigneur à travers le service de dévotion, cette union ne nous apportera que gains tangibles; toute action accomplie dans le cadre des neuf pratiques dévotionnelles (2) représente un pas en avant sur le sentier de l’affranchissement de l’univers matériel, du retour à Dieu. »

(Srimad Bhagavatam 1.8.25)

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(1)  Verset 1.8.24 :

Ta grâce, ô Krsna, nous a déjà sauvé d’un gâteau empoisonné, d’un grand incendie, de la dent des mangeurs d’hommes, d’une pernicieuse assemblée, de maintes souffrances au cours de notre exil dans la forêt et d’une bataille où s’affrontèrent de grands généraux. Et voilà maintenant que Tu nous a soustraits à l’arme d’Asvatthama.

TENEUR ET PORTÉE

Ce verset nous parle des dangers qu’ont dû affronter Kuntidevi et ses enfants. Devaki fut bien mise en grande difficulté, pour un temps, par son frère envieux, mais la suite de ses jours s’écoula dans la paix, alors que Kuntidevi et ses fils connurent une suite ininterrompue de tourments, pendant de longues années. Leurs oppresseurs étaient Duryodhana et les siens, désireux d’usurper leur royaume, mais à chaque nouveau péril, ils furent sauvés par le Seigneur. Un jour, Bhima se vit présenter un gâteau empoisonné; ils se trouvèrent également tous rassemblés dans une maison de laque, qu’on incendia; une autre fois encore, Draupadi fut traînée de force au milieu de l’assemblée perverse des Kurus qui cherchèrent alors à l’outrager en lui retirant son vêtement, mais le Seigneur la sauva en donnant au tissu une longueur infinie, si bien que Duryodhana et les siens ne purent la voir nue. Au cours de leur exil dans la forêt, Bhima dut combattre un raksasa mangeur d’hommes nommé Hidimba, mais là encore, le Seigneur intervint. Et leurs malheurs n’étaient pas terminés. Après toutes ces tribulations survint la grande Bataille de Kuruksetra, et Arjuna dut affronter de grands généraux, tels que Drona, Bhisma, Karna, etc. , tous puissants guerriers. Et pour finir, quand tous ces dangers furent passés, le fils de Dronacarya lança un brahmastra destiné à faire périr l’enfant à naître du sein d’Uttara; mais une fois de plus, le Seigneur S’interposa, et sauva Maharaja Pariksit, dernier descendant des Kurus.

(2) Ce service offert au Seigneur consiste en neuf pratiques différentes: 1) écouter ce qui a trait au Seigneur, 2) Le glorifier, 3) Le garder présent à son souvenir, 4) servir Ses pieds pareils-au-lotus, 5) L’adorer, 6) Lui adresser des prières, 7) se plier à Ses commandements, 8) se lier d’amitié avec Lui, et 9) s’abandonner entièrement à Lui.

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